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 [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.

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Leah J. Wyatt

Leah J. Wyatt

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MessageSujet: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMer 13 Mar - 20:55

Une première rencontre et pas des moindres.
06décembre2014, nouvelle ère.

J’avais rassemblé mes cheveux en une tresse négligée. Quelques mèches rebelles s’en échappaient. Le morceau de rétroviseur ramassé il y’a quelques jours me prouvait bel et bien que je n’étais plus la même jeune femme. Des cernes violettes couvraient le dessous de mes yeux. Ces derniers semblaient aux premiers abords ternes, sans vie. Mais c’est en plissant légèrement les yeux que je vis au fond d’eux une légère lueur de vie. Cette lueur de vie semblait être la seule chose qui me rattachait a l’actuel. Mon esprit était emprisonné dans le passé. Je ne m’y habituais pas...

Non, je ne m’y habituais pas a tous ces gens qui croupissaient sous les ruines, a tous ces gens gémissants de douleur pour revenir l’instant d’après en une espèce de créature étrange.
J’étais seule et j’étais obligée de me parler à moi même pour ne point perdre la tête : Oh, vous savez, ça m'avait fait penser a un film...Où le mec se confectionnait un ballon et lui parlait nuit et jour pour ne pas tomber dans la déprime la plus totale !

Je me battais pour ceux qui me rattachaient au passé : Mes proches, mes parents et donc mon ancien fiancé... Mon cœur se serra a cette pensée. Je glissais mon index droit sur la bague qui pendait autour de mon cou et laissais un petit soupir franchir mes lèvres. Je secouais négativement la tête, décidée à ne pas me laisser emporter par la nostalgie. J’avais assez pleuré la vielle. J’avais assez étouffé mes sanglots pour ne pas attirer l’attention de ces monstres. Je sautais du petit muret et inspirais profondément.

Les mains serrées autour de mon ventre j’observais le ciel en silence...
Mes doigts s’enfonçaient peu à peu dans mon ventre afin de faire taire ce doux ronronnement qui n’était autre que les gargouillis que provoquait ma bidoche sous cette Faim... Oui, cette Faim. Celle qui me rongeait peu à peu les entrailles, le ventre et me mettait dans un état second :
Je ne ressentais plus ce besoin de marcher. Mes muscles engourdit se montraient également retissant : Tout le monde m'abandonnait visiblement... Pourtant je respectais la promesse que je m’étais fais et passais au delà de mon mal de tête pour avancer avec prudence au milieu des ruines. Mes pieds se déposaient avec prudence au sol. C’est alors que je la vis : Une petite gamine, d’une dizaine d’années entrain de fouiller les ruines.

Je m’approchais avec prudence en vérifiant au préalable l’état de ses bras : Aucunes blessures suspectes... Je continuais mon chemin jusqu’a ce qu’elle releva son regard vers le mien. Une humaine et non une bête. Je m’accroupis et tendit une main avec prudence. La gamine recula et trébucha en s’écrasant la tête contre le pavé. Aussitôt je me relevais et approchais. Je la saisis entre mes bras et sa tête dodelina doucement de droite a gauche puis de gauche a droite... Son sang coula doucement sur ma robe. Je déposais aussitôt le bout de mes doigts pour prendre son pouls. Faible, tellement faible qu’il diminuait peu à peu pour m’échapper jusqu’a s’effacer complètement. Je poussais un grognement de frustration : Je n’avais même pas eut le temps de la connaitre. A croire que tous les humains me fuyaient !

Ils mourraient tous à ma simple vue ! BORDEL DE MERDE ! RAS LE C*L ! ...

Je m’emparais de son sac, les larmes aux yeux, tout en la déposant avec douceur au sol et saisit ce qui s’y trouvait : Une gourde d’eau, deux paquets de chips et un paquet de bonbons. Je glissais ma trouvaille dans mon sac et effectuais un petit rituel pour la gamine en murmurant quelques paroles. Je n’étais plus croyante mais il s’agissait d’un simple signe de respect...
Je me barrais, assez rapidement de peur qu'elle revienne en monstre...

Je repris donc mon chemin en jetant un dernier regard a ce qui semblait être le corps sans vie de la seule humaine que j’eus croisé en quelques jours...

[...]

J’avais fais quelques mètres et je m’étais posée dans un bâtiment dont l’équilibre semblait précaire. Les larmes semblaient avoir laissé place a une espèce de haine, frustration, indéfinissable.

Je dé-bouchonnais la gourde versant de ma main gauche de l’eau au creux de ma main droite. J’observais l’eau, l’humais avec prudence pour finalement la porter au bord de mes lèvres. J’attendis quelques minutes et aucun gout suspect, aucune brûlure, ne parvint à mes papilles gustatives. Je décidais donc de boire trois longues gorgées mettant de côté le reste puis je vérifiais la date du paquet de chips. Non périmé, bien, jour de chance...
Je l’ouvris et piochais goulûment dedans, ne m’arrêtant pas avant de sentir mon ventre saturé. Je repliais le bord du paquet et le glissais, fermé donc, dans mon sac. Un bruit sourd résonna au fond du bâtiment. Après un bref sursautement je me redressais, sur mes gardes et fit face a la pénombre naissante : Merde, merde, merde, déjà la nuit !
Je fis quelques pas hésitants. Et murmurais d’une voix douce et étrangement calme :

« Y’a t-il quelqu’un ? »

Pour toute réponse, j’obtiens une vague d’insulte : Un humain ! Et non une créature !

Oh bordel, allait-il crever a mes pieds comme la gamine ? J’espérais que non...
Je me précipitais pour finalement me dissimuler derrière une vieille armoire. C’est alors que je le vis... Dans toute sa splendeur. Un homme. Bordel.

Après la gamine qui était morte sous mes yeux, il fallait que je tombe face à un homme. J’étais sans défense face à un homme et ca tout le monde le savait. Je tirais nerveusement sur ma robe bien trop courte dans ce genre de situation.
Puis j’observais l’homme durant quelques secondes...
Puis quelques minutes...
Devais-je intervenir ?

Je réajustais doucement mon sac en bandoulière et passais une main dans ma frange... Mon souffle rauque parvint a mes oreilles : Nervosité et peur semblaient être de la partie! Je sortais avec prudence de ma cachette et fit quelques pas dans la pénombre. C’est tout juste si je distinguais son corps. Mon front s’heurta de plein fouet a une espèce de barre en fer qui visiblement se trouvait au mauvais endroit.

Je m’écrasais sur les fesses en râlant longuement et massait aussitôt mon front d’où un fin filet de sang perlait. La tête me tournait peu à peu mais je décidais de lutter. Je reportais mon regard sur l’inconnu mais il ne semblait plus la. BORDEL il était où ?!

[...]

Son corps s’affaisse peu à peu alors qu’elle masse vivement son crâne pour faire taire la douleur. Y arrive t-elle seulement ? La lune se lève et laisse diffuser un fin rayon de lumière dans la demeure complètement décimée. Un bruit résonne et ce n’est autre que le bruit d’une fuite d’eau ‘ploc,ploc,ploc’. Ce bruit semble avoir le don particulier de plonger les gens dans une très grande méfiance. Comme dans les films qui passaient a la télé dirions-nous puis c’était a ce moment la que le méchant ou le fou sort de l’ombre poignard a la main. Mais si cette fois-ci les deux créatures avaient enclenchés sans le vouloir leur propre rôle, dans leur propre film ?
... Silence...

Les minutes s'écoulent.

Le bruit de l’eau reprend à nouveau et la jeune femme se roule en position fœtus en marmonnant quelques mots incompréhensibles. Sa voix semble lointaine et mélodieuse. Sa tresse se défait et ses cheveux souillés par le sang et la boue tombent en cascade sur ses épaules...

Le souffle rauque de la petite femme résonne et se mêle au doux bruit de l’eau. Les minutes s’écoulent et son souffle diminue peu à peu. Leah ne murmure plus que quelques mots puis soudainement elle reprend ses esprits. Elle se redresse et inspire de grandes goulées d’air alors que le sang a eut le temps de s’agglutiner a sa douce chevelure blonde. Une chance pour elle qu’elle ne soit pas morte sous le coup...

[...]

Je reprenais aussitôt mon air dans l’espoir d’emplir le plus possible mes poumons qui semblaient être compressés. Je jette un regard de détresse autour de moi :
Où suis-je ?
Et ... Qui suis-je ?

Je réfléchis mais en réfléchissant je ne fais que de me faire du mal au crâne.
Mon regard croisa le sien...

Flashback : Accoudée a l’entrée de la chambre j’observais le patient. Je n’étais pas la seule personne présente dans cette pièce. Nous étions une dizaine de psychologues et psychiatres qui essayaient de distinguer le problème du patient. Il était assis dans son lit et fixait les personnes présentes tour à tour en affichant un petit sourire. Son sourire semblait être un mélange de cruauté et... Je ne sais quoi. Il paraissait angélique puis diabolique par moment. Il m’intriguait au plus au point.
Je me glissais légèrement sur la droite afin de mieux distinguer l’homme. Aussitôt mes collègues me firent de la place, me plaçant au centre de l’attention :
Il me vit.
Ce qu’il n’avait réussit à faire puisque j’étais dissimulée derrière les autres. Et aussitôt il perdit son sourire et planta son regard dans le mien. Il tendit avec lenteur sa main et je m’empressais de prendre des notes. Je regardais mes collèges : Nous étions plusieurs a bénéficier d’une chevelure blonde, alors pourquoi moi ? Sa main s’approcha un peu plus puis il se redressa. Je reculais d’un pas et aussitôt mes collègues appuyaient sur la sonnerie pour faire venir des infirmiers. Il murmura quelque chose d’inaudible. Un prénom surement ?
Son regard était toujours planté dans le mien : Je crus distinguer une pointe de tristesse dans son regard. Mais pourquoi ? Pourquoi moi ? Mes notes m’échappèrent alors que, paralysée par la peur, je ne bougeais plus d’un pouce. Les médecins arrivèrent en hurlant et mirent le jeune groupe d’étudiants dehors. Je jetais un regard derrière moi alors que son regard, plein de reproches, se ferma sous la piqure...
Fin du flashback.

Je murmurais d’une voix faible :

« Dogo... »

Un frisson parcourut mon corps. La confrontation qui aurait du avoir lieu il y’a plusieurs années de cela allait avoir lieu. Je murmurais d’une voix douce, de peur de le faire réagir négativement :

« Docteur Julie Wyatt... »

Je m'assois avec prudence en tailleur... Il devait s’en douter put*in ! T'es qu'une co*ne Leah ma parole ! Ma blouse portait mon nom et mon prénom a l’époque où nous nous étions croisés !

Je me relevais avec prudence...

Je plantais mon regard dans le sien guettant le moindre signe suspect... Je croisais mes mains dans mon dos et me balançais nerveusement sur le talon d’mes bottes : Il parait qu’il vaut mieux faire face a ses problèmes que de les fuir... Je scrutais l’homme et notais les attaches de la camisole qui pendouillaient encore au niveau de ses chevilles... Je fronçais légèrement les sourcils : Aie. Pour un putain de mauvais signe c'en était un ... De mauvais signe...

Mon crâne me lançait des éclairs... Je passais une main sur mon visage et observais les quelques globules rouges que je venais de récupérer : Sec.

Ma blessure était superficielle... Soupire, soulagement...

Je jouais nerveusement avec mon piercing dans l’attente d’une réaction de sa part. J’étais prête a riposter en me jetant sur le pavé qui se trouvait a sa droite ou en saisissant la barre de fer qui se trouvait sur sa gauche. Mais j’étais prête également a le connaitre s’il s’avérait être calme et non violent.
Après tout si j’aurais pris la fuite qui sait ce qu’il m’aurait fait en me rattrapant ?
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeJeu 21 Mar - 22:30

[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  1363904798-856838-473747439358716-736832061-o


Shakespeare a dit une fois : "être ou ne pas être, telle est la question". Je me suis déjà posé cette question en tenant un crâne hideux sur la paume de main. J'ai préféré être quelqu'un pour moi. L'ironie, c'est que des milliers de gens espèrent le contraire. Que je ne sois plus. A ceux-là, je leur rappelle une chose évidente : lorsque la toge d'une grenade est plus populaire que celle de la Joconde, je peux me considérer comme un artiste bien meilleur. L'auteur d'une nouvelle puissance qui serait capable d'exhiber un art incompris, contemporain certes, mais Ôh combien populaire : le meurtre. C'est quelque chose de sale, c'est ce que les mères disent à leurs gosses. Mais lorsqu'on devient un mal nécessaire, il faut dompter cette réalité avant d'en être entièrement consumé. Hey ! Au fait, si la grenade possédait le don d'être vu comme quelque chose de si symbolique, alors un AK-47 aussi, un SIG-commando pareil et un RPG ? Eh bien ce sera exactement la même chose putain ! Tous les fusils d'assauts de l'armée européenne dont ma propre queue le seraient aussi. Authentique, classe VIP avec le champagne qui coulerait sur la longueur de ma verge, un Desert Eagle dans ma main et un cadavre sanglant sous mes yeux. J'utilise des outils pour tracer le chemin car le silence est mon arme et ma parole devient le coup. Je suis loin d'être un Platon ou un foutu Shakespear. Je pense que si ce dernier homme venait à se montrer, je lui aurai troué le crâne avec du calibre .45. Puis j'aurai remué mon cul de latino pour descendre jusqu'en Enfer afin de le retrouver et de le tuer à nouveau, insistant cette fois à le castrer avec mes dents sanguinolents. Je suis un artiste et la vie est mon tableau. Si l'encrier est vide ? Si ce PUTAIN d'encrier est vide ... Je le remplirai avec le sang du scribe.

Il me regarde comme un animal. Comme si j'étais un détraqué. C'est mignon de voir que son rôle fait partie de son métier, mais l'intimidation ne marche pas. La persuasion, encore moins. Il veut connaître des informations sur moi, sur mes actes et mon trafic. Après tout, je suis devenu populaire après avoir mis ces vidéos en ligne ... "Tuer le fils d'un président canadien" restera toujours une meilleure pub' que celui d'un produit pour la cuvette de chiottes de la haute bourgeoisie.

"Pourquoi vous vendez des armes à ces gens ? Vous savez que c'est malsain."

Mauvais calcul. Il se la joue moralisateur. Encore un peu et il va me faire pleurer. Bon ... Je devrais après le tuer. Mais autant lui balancer ma version des faits :

"Malsain ? Je vais te dire ce qui est malsain, hermano. Les gens en Angleterre, aux U.S.A, au Canada, en Suède etc."

"Dago, s'il vous pl..."

"...qui payent des impôts pour qu'un drone radiocommandé lâche un missile au beau milieu d'un marché rempli de civiles pour éliminer un chef de guerre ... Alors oui, peut-être que leur guerre sera retardée de six mois ou peut-être que le prix de leur pain aux céréales n'augmentera pas. Mais armer les gens ? Il n'y rien de malsain. Ce qui est malsain, c'est de dégommer leurs escrocs et leur dictateur pour protéger nos intérêts et ensuite d'appeler cette merde la justice internationale."

"Vous allez un peu l..."

"Ces gens n'ont PAS de drone commandé à distance, pour protéger leurs intérêts à des milliers de bornes de chez eux, ils n'ont pas de machine de guerre payé par leurs impôts, même pas de gouvernement."

"Oui m..."

"Le drone ?! C'est l'OPPRESSEUR ! Le pain aux céréales ?! C'est l'OPPRESSEUR !!! L'AK-47 ? C'est le meilleur égalisateur !."

"..."

"Ton mutisme pue la vérité. Et tu le sais, cabron. Tu sais que je donne du pouvoir à ces gens."

"T'as fini ?"

"Ouais. Maintenant, je veux une ligne de coke, un vagin humide et un téléphone."


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Spoiler:


Le froid. Je sens ce putain de froid qui m'enveloppe comme la charogne d'une mère anciennement maternelle. Mes yeux s'ouvrent avec douceur, j'émerge lentement d'un sommeil ancestral relatant mes souvenirs passés. En une phrase : de la merde. Je me retrouvais assis à terre, la tête contre le coin d'un mur. La solide porte me fixait comme toujours avec cette foutue petite fenêtre pour combler le désir de tous les voyeurs. Mais cela, c'était avant. Cela fait quelques jours qu'il n'y a plus personne ici. Thomas ne vient plus me foutre la bouffe à moitié par terre, Sophie ne se shoote plus avant de me voir pour se montrer convaincante en palliant son stresse démesuré. Bordel, pas même Juan Carlo qui sifflote l'air argentin en passant les sols à coup de serpillère trempée d'eau. Je me retrouvais seul à nouveau. Dur retour à la réalité. Mais cela ne m'a pas tué auparavant. Pourquoi le destin s'en chargerait maintenant ? Apparemment, le monde derrière cette PUTAIN de PORTE condamné attend quelque chose de moi ... Il veut que je sorte, il veut que je libère les liens de ma camisole pour montrer au monde ce que je fais de mieux que n'importe qui. Non connard, baiser comme un animal se trouve en deuxième position. Mes yeux contemplent les murs matelassés ... Ils avaient enfin compris que mon crâne était aussi une arme. Mais il a fallu que John se retrouve dans les vapes avec le nez broyé pour que l'institution fasse quelque chose de moi. C'est pas si mal, dans cette section la bouffe est meilleure. Et en parlant de bouffe ... Je me réveille plus distinctement.

Je ne sais pas ce qu'ils ont foutu ... Ils m'ont laissé deux caisses de bouffe. Je me souviens de ce 5 décembre ... Comme à chaque fois, ils sont entrés, puis j'ai chargé. J'aurai pu arracher l'oreille d'un connard d'infirmier si les quatre autres ne m'avaient pas maîtrisé au sol. Ils m'ont endormi immédiatement après. Et mon réveil ... Ces deux foutus caisses avec un mot "Joyeux Noël - le directeur". Je m'étais dis qu'ils avaient enfin compris qu'ils me devaient du respect ... Jusqu'au moment où je n'ai même plus eu l'occasion d'observer un autre visage que le mien. Ils m'ont abandonné. Ils m'ont tous abandonné. Certains parlaient quelques jours plus tôt d'une mise en quarantaine ... L'apocalypse, un truc comme ça. Quelque chose de gros en tout cas. Mais je savais qu'ils le faisaient pour me berner. Je n'ai jamais avalé ces conneries d'autistes. Même à la TV, ils en touchaient deux-trois mots d'une nouvelle et soudaine épidémie qui frapperait non pas les U.S.A, mais le monde entier. Ca y est, on se la joue comme dans le film "Armageddon" hein ? Bande de branleurs patriotiques superficiels ...

Je ne compte plus les jours où j'ai fais les cent pas dans ma cellule. Ces nuits où je m'égosillais pour qu'on vienne me détacher un peu. J'avais subis des crampes atroces à cause de la camisole, même encore maintenant elles me brûlent ... Bientôt, je ne les sentirai plus. Je te raconte pas la merde que c'est de bouffer avec ses pieds ... Tiens, essaye d'ouvrir une bouteille de bouteille d'eau avec tes orteils bordel ? J'ai mis quarante-cinq minutes pour réussir ce miracle avant d'en foutre la moitié à côté, puis de lécher les coussins jusqu'à ce qu'ils retrouvent leur blancheur d'origine. Pour chier, ça allait ... Mais vivre avec ses excréments écrasés par l'urine de mon sexe sur le côté du mur, je le conseille à personne.

J'ai perdu la notion du temps. J'ai même pas eu le droit à une connerie genre crayon pour tracer des barres contre le mur. Je sais pas ce que je fous ici. Les réserves alimentaires sont épuisés, je crois que je vais enfin crever. Je me relève à nouveau puis marche en rond pour faire circuler le sang de mes jambes. Mes bras sont faibles, tenus par cette position de soumission depuis si longtemps ... Quoi, un bon mois maintenant ? Je l'ignore complètement. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est la soudaine désertion des lieux. Après tout ce temps ... Rien n'a changé. Un maire démolirait le foyer pour le remplacer par un hôtel cinq étoiles et des filles qui affichent des nibards 95D. Mais là ... Rien. Bordel, c'est pas logique. Pas de rénovation, ni de destruction, encore moins de vie à part les gémissements plaintifs et frustrés de ma propre voix.

"Dago, il faut que tu foutes le camp d'ici."

Ah ouais, ce chapitre. J'ai oublié d'en parler. Il m'arrive souvent de me parler. Encore plus de parler de fuite ouais, mais essayer voir de causer avec le mur pendant un si long moment et vous comprendrez que la folie est un accès privilégié et libérateur. Au lieu de me bouffer la langue et de l'avaler dans mon gosier, j'ai préféré causer à ma personne plutôt qu'à Jésus-Christ.

"Bordel, je t'avais dis que les soins, c'est pas ici !"

Je suis tout à fait d'accord Dag... Attends. C'est pas ma voix ça. Les yeux exhorbités, je me retournais contre la porte. Putain, IL Y AVAIT QUELQU'UN ! Bordel de merde, je vais le tuer pour m'avoir abandonné ce mec ! Putain, je suis tellement HEUREUX ! Attends, c'est Luis ? Non non allez, Jacob ? A pas de loups, je me dirigeai vers la porte de ma chambre. Mon oeil intercepta un veston vert militaire avec le bout d'une machette déjà sanglante. Bordel ... C'était quoi ça encore ?

"Allez viens, on redescend."

Redescendre ? Non ... NON ! Il fallait agir, merde ! Bordel, je fais quoi ? Vite, une solution ... Je fais quoi putain ? Mes yeux scrutent les alentours de ma cellule. Il y a RIEN ! La tension monte, je vais me retrouver seul. SEUL PUTAIN ! Soudainement, sans même réfléchir, je charge la porte tête la première. Un gros "PLOM", puis plus rien. Le trou noir infini et décérébré de mon intelligence.

Peu à peu, j'émerge ... Et je vois deux formes. Ils sont entrés. Ils fouillent les caisses. Ils ont apparemment été attiré par le bruit et aïe ... Putain, ma tête. Je suis sûr qu'une crevasse s'est ouverte sur mon front. Le choc a été brutal au point de me manger un "blackout" temporaire.

"Regarde, il reste des miettes de chips ... On a de la veine !"

Des miettes de chips ... ? Bordel, c'était des foutus clodos qui cherchaient un coin chaud et s'empiffrer comme des porcs ! Pas d'autres explications. Mais quelque chose de plus attractif retenait mon regard : la porte était complètement ouverte. Ouverte comme les jambes d'une jeune adulte qui cherchait à emprisonner ma propre queue pour la première fois. Bordel, c'était tentant ... Ridicule, mais tentant.

Sans même réfléchir à un plan, je me remis sur pieds en me prenant le mur au passage, puis ... JE FONCE ! JE ME CASSE D'ICI ! Ma tête me fait affreusement mal, je franchis la porte et prends immédiatement un couloir au hasard. Rapidement, j'entends des hurlements et des rires derrière moi, ils me rattrapent.

"Vas-y, achève ce chien ! T'y es presque !"

L'enfoiré qui était à mes pieds me tenait presque ... Mais quelque chose d'atrocement froid et douloureux me poussa à hurler ma souffrance. Je tombais à terre, les bras au-dessus de ma tête, puis me retournais pour faire face à ces clodos de merde. Mon dos me brûlait comme si un étau chauffé à blanc me compressait la peau. Je sentais mon sang se vider, ce con à la machette avait dû lancer un geste vertical. Bonne nouvelle, j'étais libéré de l'emprise de ma camisole. Mauvaise nouvelle, je ne sentais plus mes bras. Je me suis retrouvé si longtemps emprisonné dans ce putain de truc que mes mains refusent de m'obéir. En clair : ça va mal pour ma gueule.

Tous les deux semblaient exténués. Putain, on a couru que quelques mètres ... Mais à considérer par la manière dont ils se sont
rués pour des miettes de bouffe, ils devaient crever la dalle. Et donc côté énergie, j'avais un bon stock dans mon estomac. Mes bras bougeaient comme des tentacules le long de mon corps. Je devais avoir l'air d'un parfait novice et d'une bonne pioche à assassiner. Celui à la machette se rua pour m'intercepter, mais j'évitais ces coups en priant sur mes réflexes de guerrier et la chance qui ne semblait pas encore me quitter. Dès à l'instant où une occasion se présentait, je me propulsais pour abattre mes crocs sur sa carotide. Ce cou puait la merde, vraiment. C'était un clodo, pas de doute. Mais au moment où le sang dégoulinait, son camarade barbu me tira brutalement en arrière. Je profitais de cet élan pour me catapulter avec lui. Nous nous sommes écrasés contre la barrière de la réception. Le verre n'a pas supporté un tel choc, nous l'avons littéralement traversé avant de retomber sur un ordinateur et plusieurs tiroirs sous une pluie de débris.

Mais le connard de clodo en avait pas fini ... Il se mit à califourchon sur ma pomme avant d'agripper ma gorge et de la serrer comme si j'étais un putain de gibier. Merde, merde et merde ! J'essayais de me dégager de là, de le propulser de côté ... Mais il était plus lourd que moi. L'air commençait juste à me manquer quand je pouvais sentir le bout de mes doigts. Bordel, me faire crever par un touriste de ce calibre ... La honte ultime. Mais c'était fini, je pouvais faire que dalle. Putain, tu parles d'une condition de liberté ... L'horreur est terminé. Je m'en vais, je me casse ... Putain de vie à la con. Tout est fini.


Tout est vraiment fini

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NON ! Mon bras dominant commençait à se réveiller. Je m'efforçais mentalement de le faire revivre mais l'air commençait à me manquer. Peu à peu, je n'entendais que ma propre respiration ... Il fallait ... Il fallait ... Ma main se coupa sur un tesson. Il l'enferma dans sa paume puis l'abattit en puisant sur ses dernières réserves d'énergie contre la tempe du clodo. L'arme improvisée transperça la peau de l'assaillant puis se brisa par la moitié en coupant au passage la moitié de ma main. Le corps sans vie retomba à côté de moi. Je recrachais des toussotements et soufflais comme un veau malade pour retrouver l'air qui m'a été volé. Tout va bien. Tout va bien ... Bordel, j'ai failli y laisser ma peau. Le bras gauche semblait encore du mal à répondre, mais le droit, bien que faible, était encore actif. Je m'emparais de la machette comme d'une vieille amie que j'avais trompé depuis tout ce temps. Puis je matraquais successivement l'autre clodo qui gisait à terre le cou ouvert dans le but de l'achever comme un animal. Putain, ça faisait du bien ! Rien de mieux que de savourer la mort pour se sentir plus vivant ! Mais avant tout, il fallait que je me repose ... Mes bras sont faibles, vraiment. Mais loin d'ici. Tout sauf dans ce purgatoire médical et abandonné.

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Le sang a coulé deux minutes seulement après ma sortie avec un score de deux hommes. Et j'étais emprisonné. Putain, je suis en forme. Je redescendais les marches, la gueule à moitié ensanglanté par mon dernier geste meurtrier. Dernier couloir avant la sortie. Putain, c'était lugubre. Tout avait été ... dévastés. A un point que je me demande si je vis dans la même époque ou non. Les fenêtres sont remplis de planches, les murs sont défrichés, la poussière et des cendres ont gagné des sommets. Je suis pas fâché de sortir, c'est clair. Mais un mauvais pressentiment s'emparait de moi. Nan, c'était juste pour me faire flipper. Les clodos, ce couloir mort ... Ils vont tous revenir pour briser ma réalité. "Surprise Dago ! Tu t'y attendais pas hein ? Bon, qu'on l'endorme et on le laisse tranquille. C'était bien drôle, mais on arrête tout". Forcément putain, c'était une blague aussi conne qu'un Mister Been raté. Il y avait forcément quelque chose de pas net dans ces incohérences.

"BORDEL, vous allez sortir PUTAIN ?! CABRONES !"

[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  1363912812-west-park-asylum-1

Tout était si sombre ici. Pas de lumière, pas de vie ... Putain, ça pouvait être un remake d'un monde post-apocalyptique joué par deux acteurs : le vent extérieur et le silence. Soudain, un bruit sourd. Je me remue les fesses et me cache derrière un comptoir déplacé et à moitié rongé. J'ai bien entendu un son ... Encore des SDF's ? Putain, il va y goûter lui aussi. Mon dos continuait à pisser le sang, il fallait recoudre cette blessure aussi. Et ça, c'était foutu d'avance de le faire seul en se courbant comme un péquenaud venu droit d'un cirque dans le but d'y plonger une aiguille. Je risquais un coup d'oeil ... Mais rien. Bon, j'attendais patiemment que le touriste fasse la première erreur. Moi j'ai tout mon temps. Une respiration. Puis des murmures. Ouais, il se trouvait là-bas dans la pénombre ... Je commençais à avancer en insérant la machette à l'intérieur de ma manche, histoire de ne pas exhiber mes cartes tout de suite. L'effet de surprise est toujours une bonne stratégie. Puis un grand souffle se fit entendre. Putain, qu'est-ce qu'il foutait ? Une crise d'asthme ? D'hypertension ? Si le coco était en train de rendre l'âme, il était temps de l'achever. Mais en me mettant en face de lui ... Je su que ce n'était pas un homme. Mais une femme avec une poitrine caractéristique. Ouais, c'était bien une femme. Et en ce moment, elle me regardait elle aussi. Les minutes passaient, j'étais patient ... Mais elle, je sais pas. On aurait dit qu'elle venait de voir un fantôme. Sa gueule me disait vaguement quelque chose ... Elle ressemblait à Ana en tout cas. Mais ce n'était pas elle. Ana était morte. Un léger tremblement désarma entièrement ma posture de chasseur. Putain, qu'est-ce que je foutais à éveiller les souvenirs lointains d'une chronique révolue ?
Elle m'appela par mon nom. Enfin, pas tout à fait car très rapidement je rétorqua sèchement :

"Dago. D-A-G-O, putain !"

Elle me connaissait. Il n'y avait pas de doute. Elle souffla son nom par la même occasion. Un geste inutile, j'allais pas m'éterniser ici. Me casser et rejoindre mon île, voilà mes objectifs prioritaires. Si elle voulait un café et une paire de couilles, elle devrait se brancher ailleurs.

"Et alors ? Tu veux mon "prix Nobel" dans ton cul avec ça ?"

Par réflexe, je posais mes yeux sur son badge. Elle disait vrai. Ce nom ne lui disait pas grand-chose ... Mais rapidement, je pouvais suivre le réel intérêt de ses yeux. Elle se rétractait dû à mes réponses peut-être trop menaçantes pour elle. Eh oh, je fais que causer m'amselle. Julie regardait trop de fois le tuyau qui vacillait à moitié du mur ou l'échappatoire de l'autre côté. Sincèrement, si c'était un autre homme qui se tenait devant elle, il ne l'aurait pas remarqué. Mais moi je possédais l'expérience d'une guérilla rebelle, de la mafia russe et hispanique et d'un militaire rebelle brisé psychologiquement. Je savais ce que c'était que de se sentir traqué et ce que l'instinct nous poussait à faire. Pour anéantir le doute qui l'assaillait, je laissais retomber la machette coincée dans ma machette et la présenta devant ses yeux en souriant. D'une voix suave, je m'approchais lentement d'elle pour laisser la crainte la paralyser un peu plus.

"Tu réfléchis trop."

Il ne fallait pas la brusquer, autrement elle chargerait comme un taureau.

"Je veux uniquement sortir de ce trou."

Mon bras plongea en agrippant la sienne, puis je la tirais contre moi pour la prendre en bouclier humain. La lame de la machette
se trouvait derrière son dos, je ne voulais pas exhiber l'arme aux yeux de tous une fois dehors.

"C'était qui les clochards en haut ? Des connards à ton service ? Et dehors, les flics m'attendent ? Eh bien tu sais quoi ? Ils vont pas me choper. Ce sera taxi, avion et on se casse. J'espère que t'aimes le Guatemala ma belle. Allez, on va faire un tour docteur Puta."

Je pouvais la sentir se rebeller de mon étreinte, c'est normal. Mais elle n'osait pas y mettre toute sa force de peur de se retrouver empaler par la machette sans doute. Une sage décision. Il l'entraina avec elle jusqu'à la porte de sortie. La liberté, ENFIN ! Les oiseaux, la verdure, les voitures ... De la vie. De la vie PUTAIN ! La pollution, les gens qui allaient gueuler comme des merdes lorsqu'ils me verront avec une machette, des gamins qui chialent, des mères qui hurlent à pleins poumons ... Je ressentais déjà des larmes de bonheur inondées mon visage comme si j'étais qu'un gamin de quatre piges. Putain, j'avais jamais autant pleuré depuis Bambi. C'est avec une voix tremblante d'allégresse que je hurlais à ma prisonnière un ordre définitif :

"Ouvre-moi cette foutue porte sinon tu auras ma machette qui ressortira de ta bouche !"

La liberté ... LA LIBERTE !!!

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeVen 22 Mar - 19:09

Une vraie plaie.
06décembre2014, nouvelle ère.

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Il trembla devant moi. Le grand, le terrifiant montrait une certaine faiblesse face a ma personne. Peut-être un avantage... Après tout, peut-être que je lui rappelais une personne qu’il redoutait... Peut-être un désavantage, après tout souhaitait-il peut-être la mort de cette personne...Quoi qu’il en soit sa voix résonna, sèche et froide :

"Dago. D-A-G-O, putain !"
Par quel malheur avais-je osé déformer son prénom ? Je le mettais en colère sans même le vouloir. J'affichais une moue désolée presque enfantine. Il enchaîna de plus belle, se montrant légèrement agressif :
"Et alors ? Tu veux mon "prix Nobel" dans ton cul avec ça ?"

Je ravalais mes paroles et déglutissais légèrement. Mon regard passait toujours de mes potentielles armes à lui...

L’homme présenta sa machette devant moi, souriant d’un air... Salaud ? Ouais, d’un air salaud. D’un air connard même. Il approcha lentement et je reculais d’un pas, lâchant pas du regard les deux armes qui s’offraient a moi. Les armes semblaient me tendre les bras et moi je réfléchissais, trop stupidement car un nouveau sentiment naissait en moi : La haine. La haine de ne pas être morte comme les autres, la haine de devoir affronter les parasites mais aussi cet homme, la haine de n’avoir su sauver la vie de la gamine, la haine d’être blessée et perdue. La haine de crever de soif, de faim et de sommeil... La haine de ne pas avoir assez profiter de mon passé qui était bien stable la haine de ...

"Tu réfléchis trop. Je veux uniquement sortir de ce trou."

Sa voix me fit relever légèrement son regard vers lui.
J’entre-ouvris les lèvres pour parler mais il ne me laissa pas le choix...
Son bras plongea agrippant le mien. D’un coup sec il me tira contre lui et glissa la lame de sa machette contre mon dos. Je retenais mon souffle de peur de m’écorcher violemment le dos et tirait légèrement sur mon bras pour qu’il me lâche. La chose était vaine et il s’exclama :

"C'était qui les clochards en haut ? Des connards à ton service ? Et dehors, les flics m'attendent ? Eh bien tu sais quoi ? Ils vont pas me choper. Ce sera taxi, avion et on se casse. J'espère que t'aimes le Guatemala ma belle. Allez, on va faire un tour docteur Puta."

Je tirais légèrement sur mon bras, me montrait insistante. Refoulant tout doucement la peur qui naissait au creux même de mon ventre je me laissais entrainer. A quoi bon de lutter pour le moment ? Il n’allait peut-être pas me tuer pour le moment...
Il m’entrainait et comme un pantin je me voyais dans l’obligation d’avancer, d’agir, de le suivre... Je le détestais. Ma haine grandissait au fil de nos pas et la peur aussi : Pourquoi croyait-il donc que la police existait encore ? Avion ? Taxi ? Mais ... Il rêvait sérieusement. N’avait-il pas prit connaissance de ce qui nous entourait ? Ou bien était-il tout simplement trop fou pour accepter la vérité ? Alors que je ralentissais peu à peu, de peur d’affronter l’extérieur, sa voix forte résonna :
"Ouvre-moi cette foutue porte sinon tu auras ma machette qui ressortira de ta bouche !"

J’osais relever mon regard vers lui et sentit un nouveau frisson parcourir mon dos. Je soufflais, de peur de réveiller la bête qui dormait en lui :
« Je... Laissez-moi partir quand j’aurais ouvert la porte s’il vous plait. Je ne vous veux aucun mal.»

Je déglutissais face à son regard où se mêlait moquerie et excitation : Bordel il était trop inconscient. On allait crever... Non mais pas juste mourir hein, on allait souffrir et crever. Avec lenteur, avec douleur ouais !

Parce-que tout simplement...Ses pas et sa voix portent beaucoup trop !

Ma petite main se déposa sur la clenche de la porte... Je n’arrivais pas à l’enclencher. De peur qu’a l’extérieur nous attend ces créatures, de peur que leurs dents pourries s’enfoncent dans nos nuques. Enfin, dans ma nuque surtout. L’instinct de survie se développait peu a peu et je n’eus aucun scrupule à m’avouer que je laisserais bien ce bourreau ici... Puisqu’il venait de s’en prendre à moi et que sa hachette faisait toujours pression dans mon dos. L’arme m’obligea en quelques sortes a appuyer sur la clenche et a pousser la porte. Je l’ouvrais doucement et avec prudence de peur qu’un quelconque monstre surgisse de nulle part. Et c’est ce qui arriva. Non loin de nous, a quelques pas seulement se trouvait une créature.

...Elle émit un terrifiant grognement et je reculais automatiquement, oubliant la hachette...

Mon cri fit écho au grognement alors que je poussais Dago d’un geste brusque. La lame venait de transpercer quelques mini-mètres seulement dans mon dos et pourtant la douleur me fusillait tout le bas du dos -dire que j'avais faillis me faire un tatouage a cet endroit la, j'aurais bien trop déguster au final-

Il ne bougea pas d’un pouce alors que mes mains percutaient son torse. Mes petits poings martelaient son torse encore et encore alors que les larmes bordaient mes yeux, la douleur était présente. Elle frappait et refrappait mon dos.La créature arrêta de grogner et une deuxième créature sortie de l’ombre. Surement âgées, elles progressèrent avec une lenteur déconcertante !
Je relevais mon regard vers Dago, le visage peiné par la douleur et soufflais :
« Parasites ! Increvables. »

Les larmes roulaient sur mon visage alors que mes mains quittèrent le torse de l’homme pour se déposer avec automatisme sur mon dos. Ma respiration se faisait bruyante alors que les parasites approchaient toujours. Je regardais autour de nous, totalement paniquée. Le regard de Dago semblait captiver par quelque chose derrière nous. J’allais me tourner, pour savoir où les créatures se situaient mais je n’eus le temps de rien car soudainement un cri retentit suivit de plusieurs autres.

Je fermais les yeux, gardant mes mains plaquées sur mon dos... Petit a petit je les laissais glisser le long de mon corps et serrais les poings le long de mon corps, prête a encaisser plusieurs coups. Mais rien ne vint... Mes yeux se fermèrent légèrement mais je clignais des yeux pour me tourner face à la scène qu’avait observée Dago...

Un vrai champ de bataille s’était déroulé sous ses yeux et moi, j’eus que les restes que je distinguais hélas dans la pénombre... La lune éclairait faiblement le champ de bataille... Ce qui réussit a m’arracher un hoquet et un haut le cœur. Je fis quelques pas chancelants sur le côté et rendit le peu que j’avais avalé...

L’action s’avérait tout sauf glamour mais qu’importe les boyaux dispersés un peu partout et le fait que de la cervelle jonche non loin de nous m’avait complètement retourné l’estomac. L’homme qui avait survécu au combat lâcha ce qui devait être son pote et avança vers nous en boitillant. Il me désigna du doigt en disant haut et fort:
« J’veux la femelle. J’t’ai sauvé la vie même si j’ai voulu ta mort avant. Alors donne la fécondable la et j’te laisse vivant... Dans le cas échéant... »

Il brandit sa lame pleine de sang et afficha un sourire qui frôlait clairement la folie.

Il rajouta :
« De plus je suis sûre qu’elle a une tonne de bouffe dans son sac. »

Il fit un pas et huma en ma direction.
Un nouveau haut le cœur me prit d’assaut mais je le refoulais et fixais Dago puis l’homme et prit la parole, lançant calmement :
« Je suis a personne. »

Mon regard qui se brouillait peu a peu sous la douleur fit la navette entre les deux jeunes hommes. Leurs regards entendus me certifièrent que ma phrase n’avait plus aucun sens face a eux... Car leur folie fonctionnait en parfait accord...

Je laissais échapper un petit gémissement d’entre mes lèvres, mélange de frustration et de douleur puis fit quelques pas vers le bâtiment, contournant au préalable Dago.
Je dis d'une voix neutre en articulant tous les mots avec soin :

« Te voila a l'extérieur...Laisse moi tranquille et tâ...Tâ-aie! » Je re-glissais mes petites mains sur la blessure et terminais ma phrase dans un murmure : « Tâche de ne pas brailler dans...Les environs.»

Une fois mise potentiellement à l’abri je me laissais glisser le long du mur le plus proche. Une trace de sang certifia que je venais de me laisser choir a cet endroit alors que je fermais les yeux en inspirant calmement pour faire taire la douleur.

J’ouvris mon sac a l'aide de mes mains tachetées par le sang, en sortit la gourde d’eau que j’avais ramassé quelques minutes auparavant et m’apprêtais a déchirer un pan de ma robe afin de me faire un bandage d'infortune... Quand soudainement...
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeLun 29 Avr - 14:32

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L'enfer est une salope frigide. On imagine trop facilement le diable ou une image démoniaque doté d'un nom bien classe comme "Lucifer" ou "Satan", bite dans la main derrière les flammes mortelles des abysses nocturnes de l'Au-delà. Quand les choses vont très mal, on encaisse durement au point de se considérer comme un damné d'un purgatoire imaginaire. L'enfer n'est donc plus une histoire chimérique, elle est active et s'imprègne de notre existence. On subit des nouveaux tourments, des angoisses passés qui nous reviennent en pleine gueule ... Désarmé, on s'allonge en position fœtal, les bras autour des genoux, en larmoyant comme un con dégénéré. Mais lorsqu'on possède le pouvoir de devenir le diable et d'écraser ce putain de monde pour en faire son terrain de jeu, les possibilités deviennent plus vastes. Extrêmement diversifiées. Mais il y a toujours cette seule condition à remplir pour préserver cette surpuissance : qui sera ma prochaine cible ? Qui devra mourir aujourd'hui ? Comment vais-je le tuer ? Lorsqu'un Homme est dénué de sens moral ou de ses besoins primaires, on peut se considérer comme libre pour soi-même. Ou juste taré pour les autres.

L'interrogatoire n'est pas fini. La question est maintenant dirigé sur la circulation de mes produits.

"Où trouvez-vous ces armes ?

Simple et direct. Comme la demande d'une pute exotique en manque d'adrénaline pour qu'elle puisse me sucer. Je lui explique mon baratin habituel : le fruit de mon expérience ainsi que la vérité de mon génie.

"Souvent, on croit naïvement qu'elles viennent toutes des stocks de l'Union Soviétique depuis l'effondrement. Moi je déplace des armes, je profite de la circulation. Il y a un "cessez le feu" au Libéria et les deux côtés du front laissent des armes. Tu penses qu'ils vont jeter deux milles tonnes d'armes ? Non ... Ils me les vendent. Et je les revends quand ils commencent la guerre suivante. "

"Vous êtes malins ... Toujours ces armes soviétiques de 1989 ?"

"Non, ça représente que la moitié du stock. Le reste vient des anciennes armées françaises, néerlandaises ou belges quand elles ont quitté leurs colonie dans les années soixante-dix."

"Donc certaines armes ont beaucoup servis. Elles ont été vendu, racheté puis revendu ?"

"Haha ! Si c'était aussi simple ... Elles sont pas biodégradables. "


... Seuls les morts sont biodégradables



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Sensible. Fragile. Elle porte la délicatesse d'une fleur flânée qui tente malgré sa condition à se rebeller une dernière fois. La porte était à quelques centimètres et sa lenteur à ouvrir le chemin était exaspérant. Bordel, il fallait qu'elle lise le putain de mode d'emploi pour franchir cet obstacle ? Car les obstacles, elle allait en être servis ! Les flics, les civiles, des courses poursuites en voiture jusqu'à l'aéroport ... Oh, et passer un coup de fil à Miguel J. Pas de la plus haute importance, ça reste secondaire. Mais l'idée de l'appeler pour lui dire qu'il était sorti allait peut-être motiver son "vieil ami" à se suicider devant son gosse de quatre ans avant l'arrivé du monstre latino à crête. Quand on cause du tord à quelqu'un, Dago n'oublie pas. Dago n'oublie rien. Sauf la fois où je me suis réveillé le nez entre les jambes d'une asiatique à demi-consciente. Surdose de poudre, mais l'odeur de sa moule amère renforcée par l'alcool et la sueur de l'autre nuit m'avait bien tiré hors de mon sommeil. La psychologue s'exécuta enfin dans un geste doux et incroyablement lent. Je la poussa un peu pour l'animer à se bouger le cul, ce n'était pas comme si j'avais tué un type et blessé mortellement au-dessus d'eux par pure innocence, non ? Mais ce qui s'ouvrit devant moi était toute autre chose que même ma propre raison ne parvenait pas à trouver une seule réponse ...

La première chose qui me frappa était l'absence de couleurs. Tout était devenu terne et une odeur nauséabonde flottait dans l'air comme si un abattoir de trois kilomètres avaient ses portes ouvertes. Pas de flics, ni de citoyens américains ou des touristes orientaux qui flinguaient les environs avec leur appareil photo. Pas de chauffards mexicains à la con qui tentaient de dépasser le véhicule d'en face en empiétant sur le trottoir car ils se croient toujours actuellement bien au-dessus de la fierté américaine. Pas un seul putain d'oiseau dans le ciel, pas de skateurs préado' qui s'éclate durement la gueule contre une barre, pas un seul homme d'affaire qui marche comme un foutu automate ... Aucune population. Aucune vie! Un vide intersidéral aussi creux que le cul du pape en personne. Je restais hébété durant un long moment, la bouche entrouverte. Alors ça ... Je ne m'était pas attendu à ... ça. Le changement a été si brusque que tous mes plans étaient devenus absents. Julie aurait pu se tirer ou même lui trancher la gueule avec ses griffes ... Je crois pas que j'aurai réagi un seul instant. Soudain, un puissant haut-le-cœur me frappa en traître. Pas assez pour rejeter l'acide de mes tripes, mais suffisant pour ne pas en être insensible. Berné dans un autre choc traumatique, des murmures s'échappaient de mes lèvres sèches :

"Putain ... Putain ... PUTAIN !"

Dago avait de multiples sueurs froides après ce qu'il avait observé en-dehors des murs du foyer ... Un univers sinistre tellement marquant qu'il était dans une transition entre le rêve et la réalité. Il se questionna même sur l'année ... Putain Il remarqua que la psy' était en train de s'agglutiner sur lui en le cognant sans raison. Enfin, sans raison ... Jusqu'à ce qu'il remarque une forme au loin qui s'approchait d'eux à moyenne allure. Non, pas une, il y en avait bien deux. Putain, ces machins ressemblaient à rien ... On aurait dit qu'ils s'étaient mangés une grenade mais que leurs jambes déchirées les soutenaient toujours. Mais un bruit retentit un haut, un cri très ... particulier. Il jeta un œil par-dessus son épaule et remarqua un autre de ces spécimens. Dago ne prit pas peur ... Mais il n'était pas rassuré pour autant. J'avais éliminé des russes, des allemands, des africains, des américains et surtout des connards faussement surpuissants. Mais ça ... Ce ... cette chose ... C'était quelque chose. Mais je m'en foutais à moitié, je n'avait pas le temps de m'en soucier que l'autre clochard commença à l'abattre de plusieurs coups répétés. C'était une putain de boucherie, sa machette décrivait des arcs-de-cercles au-dessus de sa tête avant d'écraser la lame contre la tête de la créature. Une fois cette dernière redevenue inerte, je pense l'avoir sensiblement reconnu malgré le tapis d'organes et de sang qui jonchaient au sol. C'était son camarade, l'autre barbu là ... Et pourtant, je m'étais juré de l'avoir tué ce con. Un tesson de verre dans la gorge, ça pardonne pas. Comment avait-il pu revivre après ça ? Bordel, TOUT partait en couille ici. Je jetais un regard froid à la psy' qui cherchait la sécurité d'un mur pour s'y abriter quelques secondes. Peut-être qu'elle savait quelque chose ... Il y a quelques mois en arrière, c'était une putain de stagiaire, d'apprenti cherchant à se perfectionner dans des compétences pour jeunes diplômés pourris. Mais aujourd'hui, pendant qu'il la regardait ... Elle n'avait plus rien de cela. C'était un peu comme si, à présent, elle et tous ses semblables étaient entrées dans mon monde. Ma nouvelle réalité. La violence omniprésente. Le sang sur les mains, les cadavres démembrés derrière l'épaule. Elle n'avait pas l'habitude de distinguer autant d'organes humains réunis sur le sol. Comme elle n'avait probablement jamais vu quelqu'un se faire exploser une charge de C4 cousue à l'intérieur de la jambe. Le plus marrant, c'est d'en posséder le détonateur et de feinter d'appuyer sur le bouton pendant vingt longues minutes. Mais ça, même l'excitation de dominer un être jusqu'à son âme ne devait pas être dans son quotidien à elle. Putain, la perte de temps ...

« J’veux la femelle. J’t’ai sauvé la vie même si j’ai voulu ta mort avant. Alors donne la fécondable la et j’te laisse vivant... Dans le cas échéant... »

Risible. Juste drôle. Un pauvre demeuré, blessé et affamé, qui se met en position de force au point de vouloir marchander. Crédibilité ? Je dirai moins deux cent pourcent. Ce type est déterminé à avoir ce qu'il veut, mais il n'a pas eu des antécédents criminels. Il porte le costume d'un prédateur, mais derrière l'uniforme se cache un connard victime de son appétit. Je crois même que je peux sentir ses prières par rapport à la situation ... "Putain, pourvu qu'il se laisse intimider ! Je possède une arme, j'ai fais ma petite démo', putain je veux qu'il soit effrayé !". Il n'a plus que la démence dans sa tête. Il va attaquer comme un animal sans même calculer ses coups, ni anticiper les miens. Putain d'amateur ... Lorsqu'un prédateur se retrouve en face d'un autre plus gros, on s'incline devant le maître.

« De plus je suis sûre qu’elle a une tonne de bouffe dans son sac. »

Apparemment, je commençais à capter un truc ... La nourriture semblait valoir bien plus que les billets verts de Benjamin Franklin. J'ignorais totalement à quel point le monde avait basculé, mais si ce petit con attachait autant d'importance à la bouffe, je devais partager aussi son opinion ... Après l'avoir supprimer.

« Je suis a personne. »

Non mais attends, c'est la réunion de celui qui a la plus grosse bite ? C'est quoi ces conneries de cracher des mots sans action ? Je soufflais d'impatience ... Décidément, c'était vraiment des putains d'amateurs. Mais en attendant, le connard de barbu prenait la première place. Il avait une cible au cul et je ne le quittais pas des yeux une seule seconde. Le sang l'avait converti en putain de boucher, mais l'âge et l'expérience n'ont pas été décidé ainsi : ce type n'avait rien d'un tueur. Ou plutôt, qu'il a apprit depuis peu à ôter une vie. Qui était-il auparavant ? Un épicier entre la ruine de son établissement et les tensions de sa famille ? Un serveur abusé qui fait les cent pas dans un riche et lumineux living room anglais ? Qu'importait son passé, qu'importait sa nature même ... Dans le rapport de force, j'étais le dominant parmi les trois. Je devais continuer à agir ainsi. Après un moment, je me retournai pour fermer la double porte qui menait à l'extérieur. La machette se glissa entre les deux poignets pour former une première barricade et ainsi rendre la sortie inaccessible. Immédiatement, je me retournais pour charger tête baissée contre le clochard armé.

Tel un gladiateur débutant, il décrivit un premier coup horizontal. Ce coup m'était offert entre la surprise de mon empressement à le buter et l'ignorance d'un tel acte. S'il voulait réellement me tuer sans hésiter, il aurait au moins eu l'aisance de donner le coup à la diagonale, maximisant les risques de me toucher. Brusquement, mon épaule et ma tête se catapultaient contre son thorax. Nous étions immédiatement propulsés contre une armoire qui se brisa sous notre poids. Mes mains agités recherchaient le bras qui tenait la machette ... Mon bras dominant me répondait, mais l'autre était toujours dans sa léthargie à cause de cette foutue camisole. Mon corps pressant lourdement contre le sien, je ne parvenais pas à le désarmer avec une main. Ma stratégie se changea rapidement, agrippant son poignet pour l'éclater à plusieurs reprises contre le bois de l'armoire. La lame s'échappa de ses doigts et tomba par terre avec une tonalité assourdissante et métallique. Mon genou rencontra son ventre, mon poing embrassa plusieurs fois sa mâchoire, son nez, ses yeux ... Le sang s'échappait de ses pores, la bave sanglante dégoulinait de ses lèvres et les dents pendaient à l'intérieur de sa cavité buccale. L'homme était devenu un chien mourant, il essaya de riposter mais je parvenais à anticiper ses coups avec aisance. Ce mec n'était même pas un militaire, sans doute un putain d'hippie anciennement pacifiste. Lorsque le clochard tomba à moitié sur moi, je tenais sa tête par les cheveux avant de l'exploser contre le mur une multitude de fois. Le crane défoncé, son corps inerte parti en arrière en s'écrasant contre le sol.

Mon coeur s'emballait ... Le fait de retrouver ma respiration était plus difficile qu'autrefois. C'était sans doute à cause d'une absence prolongée où ma seule limite était de tourner en rond dans une putain de cage. J'ai accepté mon sort. Mais dorénavant, j'embrasse ma nouvelle destiné. Je regardais le vêtement jadis blanc qui avait continué à emprisonner mes bras depuis des jours. Je devais abandonner cette camisole. Le clochard que je venais de tuer portait un débardeur rouge carmin et un pantalon militaire. Des chaussures de marche noir et boueux enfermaient ses pieds. Sans aucune pudeur, ma camisole puante et sanguinolente tomba jusqu'à mes talons en m'exposant entièrement nu. Les cicatrices par lacérations et d'innombrables marques de brûlures ornaient ma chaire comme une seconde peau. Trois trous par balle refermés m'avaient atteint au torse, merci l'Afrique et la vente de diamants pour ça. C'était suffisant pour me dire que même la mort ne voulait même pas de ma charogne. Il n'y a même plus de place au nirvana des saints pour faire une partie de Scrabble avant d'égorger l'Ange Gabriel. Juste après avoir enfilé le pantalon kaki, plusieurs coups résonnaient derrière l'entrée principale. Les deux bêtes dehors voulaient rentrer ... Mais la porte était scellée. Je les avais complètement oublié ces enfoirés. Je savais même pas ce que c'était que ces ... trucs. C'était vivant au moins ? Putain, je m'étais cru dans un film de science-fiction type Z avec le drame en moins. Me laissant guidé par mon instinct bien plus que par ma peur (je devais l'admettre), je fonçais vers la fille en murmurant aussi bas que je pouvais malgré la terreur qui commençait à gronder en moi :

"Relève-toi putain !"

J'étais même pas sûr qu'elle m'avait entendu. La femelle ne semblait pas en forme. Cette Leah ... Je m'agenouillais devant elle en portant mes mains contre ses tempes, la bougeant de droite à gauche.

"Tu me vois ?"

Je claquais mes doigts en face d'elle pour avoir son attention. C'était à peine si elle me remarquait. La peau blanche, le regard confus comme si elle était shooté avec de l'héroïne colombienne. Elle semblait être en état de choc.
Traumatique ou émotionnel, va savoir. Je croyais que cette bagarre était la goutte de trop. Ou peut-être qu'elle l'avait affecté depuis déjà avant. Bordel, elle pouvait être une stagiaire débile dans la socio-pédagogie, mais la vérité était qu'elle détenait des réponses. Elle savait plus de choses que moi sur ce qu'il s'était passé ici. Ses informations étaient la seule chose qui la retenait en vie à mes yeux. Et si je calculais juste mon coup, je ne pensais pas qu'il y ait encore beaucoup de monde vivant dehors. Même si le fait de jouer le baby-sitter pour apprenti psychologie m'horripilait au plus haut point, je ne pouvais pas l'abandonner maintenant ... Putain.

Je me relevais en empoignant son bras pour la relever contre moi. Ses jambes désarticulées ne répondaient pas, s'effondrant immédiatement les unes sur les autres. Dans ce genre de situation, tout homme aurait réagi comme moi : je crachais un juron très significatif dans ma langue natale. Je la ramenais avec force contre moi et la soulevais avec la force de mes bras. Un bon exercice pour réveiller mon bras gauche à moitié inanimé. Je montais les escaliers en ramassant la machette du clochard au passage, la coinçant dans ma nouvelle ceinture en cuir. Je parvenais à monter deux étages avant de faire une première pause ... La vérité, c'était ce que j'étais littéralement pommé. Je n'aurai même pas su trouvé les chiottes dans un endroit pareil. Je m'essoufflais comme un bœuf avant de me concentrer sur une forme qui réveillait quelque chose en moi . C'était une indication. Pas n'importe laquelle, il y était écrit "Réfectoire". Jetant un œil sur la femelle, elle avait les yeux clos. Impossible de déterminer si elle dormait, simulait ou qu'elle était tout simplement dans les vapes. Je soufflais encore un coup puis ramenait son corps contre moi sans ménagement pour éviter qu'elle glisse. Putain, j'aurai fais fureur dans Roméo et Juliette.

Je défonçais la porte du réfectoire d'un bon coup de pied placé. Ce n'était pas une porte protégée, inutile de me voir comme le dieu de la guerre. Il n'y avait rien d'impressionnant là-dedans. Le réfectoire ressemblait à une cantine de scouts avec des préados de douze ans et un moniteur pédophile. Je m'avançais vers une table pour y décharger mon fardeau. Le confort n'était pas du cinq étoiles, il s'en foutait éperdument. Objectif en cours : trouver à bouffer. Ensuite, dès qu'elle se réveillera, la faire parler et obtenir des réponses à ses questions. Objectif facultative : la tuer ? Seulement si elle devenait aussi pompeuse qu'une bimbo californienne. Je commençais à dévaliser les armoires à la recherche de ... trucs. N'importe quoi. Même un putain de trombone pouvait servir à quelque chose. Merci Mc Guyver pour l'inspiration ... Bordel, je l'aurais tué avec un chewing-gum et un crayon lui aussi.

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeSam 11 Mai - 2:11

Petite poupée souffrante & paranoïaque...
06décembre2014, nouvelle ère.

[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  45010

Le morceau de robe en main, j’observais bouche bé les deux hommes. Tout se déroulait avec une rapidité stupéfiante. Médusée, je ne pipais mot. Peu a peu mon esprit se figeait...
Il enregistrait, machinalement, la scène marquant ainsi mon esprit au fer rouge.

Mon crâne me lançait sans cesses des éclairs me rappelant que j’étais non seulement blessée mais aussi terriblement fatiguée. Mon regard se posait tantôt sur Dago, tantôt sur l’autre homme. Je peinais a suivre de toute façon car faire la navette entre les deux bêtes semblait m’affaiblir de plus belle...

Soudainement, ils plongèrent vers moi.
Je me recroquevillais avec peine sur moi même : J’enserrais mes jambes, les ramenant contre mon buste.

Mes os émirent un craquement... Non... Ce n’était pas mes os... Cela ne pouvait être le bruit de mes os. C’était bien plus dégueulasse ouais ! Le craquement était bien trop sinistre pour qu’il s’agisse de mes os.
... Oh ... Non ? Le mec ? Les images défilaient une nouvelles fois dans mon crâne... Je tressaillais des pieds a la tête. Ce type de frisson dégueulasse qui parcourt votre corps en long, en large et en travers... Ce type de tressaillement qui vous fait comprendre que vous n’avez pas rêvé et que vous avez bien comprit la scène...

Je relève avec prudence mon regard vers les deux hommes, restant blottie contre le mur, roulée presque en boule.
Dago n’était réellement plus le même non. Il ne menaçait plus. Le terrifiant passait a l’action. Celui dont parlaient sans cesses les psychiatres faisait rage. Il se transformait en monstre sanguinaire, en bête terrifiante, perdant toute trace d’humanité. Ses énormes mains s’emparaient du crâne de l’adversaire. Elles secouèrent et propulsèrent le visage de l’inconnu tendit que les doigts du monstre s’enfonçaient avec rage dans le doux crâne chevelu de l’homme pour le saisir au mieux. Il répéta l’opération de nombreuses fois puis laissa retomber le corps inanimé de l’homme.
Je déglutissais silencieusement, n’arrivant pas a détacher mon regard de l’homme inerte. Les images frappaient mon esprit une nouvelle fois et constituaient un puzzle dans mon crâne. Un puzzle qui m’indiquait l’ordre logique et le comportement dégradant de Dago...

Me faisant aussi discrète que possible je ne disais mots. Me murant ainsi dans le silence, je respectais involontairement son choix et ses actes. Mais qui, qui après tout oserait contredire un bonhomme pareil ? Qui oserait se mettre au travers de son chemin ? Je ne voulais pas qu’il me remarque, oh ça non. Je voulais me faire discrète, petite... Pour qu’il parte sans penser a moi, que je puisse soigner ma plaie et partir a mon tour...

Une étrange sensation remplit l’atmosphère : Le fait d’être entouré de cadavre me fit penser que j’étais la prochaine sur la longue liste des victimes de M. Magoa. Gardant mon regard braqué sur mes ballerines, je ne bougeais pas d’un pouce même si la douleur qui me fusillait le bas du dos semblait accroitre. Je vis un mouvement sur ma droite et tournais légèrement le regard pour voir la camisole de l’homme au sol... A ses pieds... J’écartais aussitôt mon regard en émettant un petit bruit réprobateur : Pourquoi s’exposait-il ainsi ? Comment pouvait-il troquer une camisole toute dégueulasse contre des vêtements portant la mort ? Mon petit grognement réprobateur se transforma aussitôt en un vilain couinement sous la douleur.

Un bruit retentit.

Je sursautais mais regrettais aussitôt mon geste car la douleur s’aggrava et aussitôt mon air prit la fuite... J’avalais de très légères goulées d’air tant bien que mal. Une certitude s’était alors imposée à mon esprit me soufflant avec douceur que la fin viendrait nous cueillir ensemble Dago et moi-même. Je fermais un instant les yeux : Les images de la victime qui se trouve juste a côté de moi se succédèrent. A ces images se rajoutèrent celle de la scène précédente. Ma vue se brouilla et je décrochais totalement...
De lourds bruits de pas se firent entendre. J’entrouvris un œil alors qu’il beugla :
"Relève-toi putain !"

Je refermais mon œil en mettant toute la bonne volonté qui me caractérisait pour me relever. Au moment même où j’allais m’agenouiller, ses deux mains se plaquèrent sur mes tempes. Mes dents claquèrent sur l’intérieur de ma joue : Il allait me briser la nuque. A coup sur. J’avalais une nouvelle fois quelques grandes goulées d’air alors qu’il bougea de droite à gauche, de gauche à droite mon visage.
Le tournis me prit d’assaut et j’entrouvris les yeux lorsqu’il me posa la question fatidique :
"Tu me vois ?"

La réponse, nette et prise s’imposait à moi : Non.
Tout semblait lointain a mes yeux hormis les images de l’homme se faisant déchiqueter, arraché, la gueule. Ces images ne me quittaient pas, bien décidées a me hanter encore. L’image atroce, elle, ne voulait me quitter... J’allais devenir tarée.
Dago s’agita très légèrement devant moi mais mon manque de réaction ne lui plaisait guère. L’homme me releva soudainement. J’essayais de me redresser correctement mais mes jambes s’entremêlèrent et je m’écrasais lamentablement. L’odeur musquée de la transpiration qu’il émettait frappa mes narines. J’émis un grognement et détournais le visage. Au travers de son T-shirt, ma joue frotta l’une des cicatrices qui couvrait son torse... S’était-il mutilé ? Quelqu’un avait-il essayer de le tuer ?

Il râla dans une langue inconnue de sa voix rauque.

J’inspirais a nouveau avec hâte profitant de l’absence de cette hideuse douleur. Être debout, sans que ma plaie soit au contact de quelque chose semble me soulager... Semblait même faire fuir la douleur ! Mais sans prévenir il m’embarqua. J’émis un couinement alors que je le sentis me soulever.
Mon dos... La douleur revint de plus belle lorsque son bras s’empara de moi. Je n’eus le choix : Je fermais les yeux et laissais un sommeil plus qu’incertain m’emporter.
[...]

Un bruit retentit et j’ouvris brusquement les yeux. La lumière du jour, la douleur et l’odeur nauséabonde de l’homme m’agressèrent sévèrement.

D’ailleurs, pourquoi me portait-il ? Pourquoi étais-je surtout en vie ? Alors qu’il avait tué cruellement l’homme ? Méfiante, je gardais les yeux fermés et m’apprêtais intérieurement a répliquer s’il avait le malheur de trop m’approcher.

Il me laissa choir sur une matière rigide. Il ne m’avait donc pas préparé un petit lit, une petite chambre de repos non... Il m’avait installé sur une table. Et lorsque la table glacée rencontra ma plaie ouverte a vif j’émis un grognement et me tortillais légèrement. La force de pleurer n’était réellement pas au rendez-vous et tout au fond de moi même, une petite voix d’imposa a moi me dictant qu’il ne valait mieux pas pleurer devant un tel homme sous peine de se faire rabaisser jusqu’a la mort. Je palpais les alentours et cherchais mon sac. J’émis un petit toussotement : Pourquoi un gout affreux parsemait tout l’intérieur de ma bouche ?

Je réfléchissais alors qu’un souvenir frappa mon esprit me rappelant vaguement d’avoir vidé ma bile et mon ventre avant, bien avant, que l’autre homme soit mort.

Je palpais mon sac puis abandonnais l’idée d’y chercher quelque chose. Je déposais mes mains sur mon front, écartant avec hâte ma frange. Je palpais la plaie présente sur mon front et me rendit compte que le sang était sec... Bien... Je me redressais très légèrement pour palper le bas de mon dos mais ma main souillée par le sang me signifia bien qu’il ne s’agissait guère d’une plaie superflue : Il me fallait des soins et au plus vite.

Je me relaisse tomber sur la table et tourne la tête vers le monstre. Enfin vers le pseudo-homme quoi. Il s’est changé et a enfiler les vêtements de sa victime.

Ses grosses mains maladroites se déposent ici et la, ouvrant tantôt un placard, tirant tantôt un tiroir. Il se précipite comme s’il devait s’en allait sous peu... Comme s’il craignait quelque chose... Peut-être qu’il cherche un couteau pour m’ouvrir le bide avant que...Non. NON !

Je suis paranoïaque. Je suis folle. PUT*IN JE SUIS FOLLE ! Je ferme les yeux et cède a une nouvelle crise de larmes : Je ne suis qu’une putain de faible folle paranoïaque poussée a bout qui va finir éventrée, égorgée, par le premier venu et ce premier venu c’est Dago. Honteuse de céder devant un tel monstre je masque mon visage a l’aide de mes mains. Les spasmes des pleurs me font mal et je braille pour moi même,désespérément :
« M...Mon dos ! »

N’aillant aucune confiance en l’inconnu je me redresse seule et faiblement sur mes coudes. Les images défilent encore et toujours... Pourtant je porte mon regard sur les alentours pour chercher une porte de sortie.

Mais c'est peine perdue d'avance :
Mes coudes cèdent et je retourne m’écraser lamentablement contre la table.
La frustration et la douleur me gagnent. faisant redoubler les larmes le long de mes joues. Mes poings se serrent. J'enfonce avec colère mes ongles au niveau de mes paumes alors que j’essaye une nouvelle fois de me redresser... La détermination est de mise. Je veux faire face a l'inconnu, a la mort et qui sait... Peut-être lui balancer mon pied dans son entre-jambe en cas de besoin!

HRP :
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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMar 14 Mai - 19:29

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Quelque chose a toujours manqué dans ma vie, arrachée au plus profond de mon coeur jusqu'à faire ressortir toutes mes tripes à l'air ... D'habitude, deux bonnes putes dans mon lit ou une bonne bouteille de Jack Daniel's m'aidaient à étouffer n'importe quelle tension que je pouvais rencontrer au quotidien : tuer ou me faire tuer. J'ai toujours été payé grassement pour mes actions. C'était un business insensé car le plaisir avait beaucoup plus de valeur que mon salaire élevé. La plus grande difficulté, ce n'était pas d'éviter les flics. Mais la concurrence. Quand on devient vite très important dans ce genre de travail, les règles disparaissent et la corruption se met en place. Car c'est ce qu'il fallait pour avoir une chance de m'atteindre. Payer mes hommes, payer des informations pour deviner ma localisation, payer mon collègue avec qui je trafiquais des armes avant de le buter comme un chien ... L'argent était un roi imprenable. Mais même l'argent ne pouvait redonner ce que j'avais de plus cher à mes yeux : Ana. Ma sœur s'était retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Je crois que je l'attendais dans la voiture à ce moment-là, exécutant une tâche de frangin pour la ramener à la maison. Loin de mon boulot, loin des problèmes que je pouvais rencontrer ... J'allais décrocher. Je m'étais juré que j'allais décrocher de toute cette merde pour elle. Mais j'aurais dû me rendre compte d'une chose : dans mon travail, on périt à la tâche en embrassant ses actions. J'étais comme un gladiateur forcé à me battre dans l'arène comme un esclave en espérant revoir ma famille. Putain, j'ai été si aveugle ... Mais pas assez pour tomber en dépression nerveuse. On m'a poussé à me ressaisir et à détruire toute une organisation à coup de Molotovs avec mes hommes les plus fidèles. C'est ce que j'ai fais. C'est de là que vient aussi une part de mon succès. Et des brûlures sur mon corps.

Interrogatoire, toujours le même bordel quand on vend des armes. Se faire coffrer par la police africaine a toujours été autant risible. La manière dont ils se prennent pour le nouveau Chuck Norris patriotique américain, leurs efforts pour paraître autant efficace que n'importe quelle autre force de l'Ordre ... Tu bernes personne ici, mon pote. Très vite, on vient à l'aspect moralisateur. Chose que je flingue mentalement en lui fermant sa gueule pour la troisième fois.

"Et pourquoi l'Afrique ? Les armes peuvent s'écouler n'importe où. Pourquoi ici ? Pourquoi chez moi ?"

"Partout sur Terre, c'est toujours chez quelqu'un hermano. Mais ça n'empêche pas les gens d'aller à la guerre . Ce n'est pas moi qui déclenche la guerre, en tout cas pas celle-là. On dirait que ce sont tes compatriotes africains qui veulent s'entretuer. En plus, pourquoi je devrais épargner ton pays ? Tu voudrais que j'aille ailleurs ? Chez quelqu'un d'autre ? Donc tu t'en fous si ça se passe chez les autres."

"Et si c'était chez vous ?"

"Chez moi c'est partout là où il y a la guerre."

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La cantine était aussi sombre que le trou du cul dilaté de Belzébuth. On pouvait voir quelques reflets lumineux et se repérer approximativement. Je me grouillais de fouiller les armoires pour récolter ... N'importe quoi. Ce que j'avais vu en bas, ce qu'il se trouvait réellement en-dehors de ces murs m'avait permis de prendre conscience d'une chose : on était tous dans la même merde. Flics, juges, dealers, anciens vétérans, psychopathes ... On nageait tous dans la récupération comme si on souhaitait devenir des pro-hippies sur l'écologie. C'était pathétique de devoir fouiller comme un con et de rire d'émerveillement quand on parvenait à trouver un briquet. Et bien putain, moi j'en trouvais pas. Les armoires et tiroirs que je tirais demeuraient vides. Jusqu'à trouver une pierre dans un coin. Ce n'était pas n'importe quelle pierre ... Je la touchais pour être sûr de sa dureté et de son aspect rugueux : du silex. Une manière primitive qui venait de la pisse préhistorique pour créer du feu avec un frottement entre une lame et le caillou. Je commençais à sourire bêtement devant une pierre minuscule comme si je venais de remporter la plus importante des victoires. Ce que je peux être con tout de même ...

Au moment de continuer les fouilles, j'entends des sanglots par-dessus mon épaule. Je me retourne et la regarde se morfondre misérablement sur son sort injuste. Je ne peux pas blâmer un agneau d'être dans la gueule du loup. C'est en écoutant ses lamentations que je me mis à rire. Elle avait mal. Elle avait l'audace de prétendre qu'une coupure pouvait être une souffrance et la mettre dans une telle position défensive. Il regarda de nouveau les armoires en hochant négativement la tête, déjà exaspérée par un tel comportement :

"T'es loin de connaître la définition de la douleur, chérie."

Un tiroir, puis un autre ... Là, une armoire. Non, des assiettes. Putain, ils ont laissé des assiettes sans aucune bouffe pour quelle raison ? Me chiez dans la gueule pour une ultime fois ?

"Mais si tu survis assez longtemps, peut-être que tu pourras apprendre autre chose. Le genre de truc que tu trouveras jamais dans tes bouquins."

Soudain, un vacarme incroyable se déclencha. Il sursauta et se retourna si brusquement qu'il faillit se dévisser la tête. Sa partenaire, avec toutes les compétences d'une apprentie psychologue déchue, venait de s'écrouler par terre, se ramassant la table avec.

"T'es pas croyable to..."

Un cri effroyable déchira les lieux. Le bruit assourdissant avait dû alerter quelque chose ... Ou quelqu'un. Mais qui ? Il y avait deux cadavres en bas dont un démembrés de partout. Bordel, on se retrouvait les deux à deux étages du rez-de-chaussée. Très rapidement, des bruits de talon résonnaient dans les couloirs. Une chose était en train de monter par les escaliers comme si sa vie en dépendait. Le teint livide, l'adrénaline répondit à ma place. Je m'avançais dangereusement vers la psychologue de service en la portant contre moi. Très vite, et en tentant de minimiser les bruits que je pouvais faire, je cherchais des yeux un endroit où se cacher. Putain, c'était un réfectoire avec des tables disposés ... Autant dire une salle de classe avec ... NON, là ! Un bar ! Je me dirigeais à vive allure en contournant l'obstacle et m'asseyais en plaquant mon dos contre la surface du bar. La fille était dans mes bras à nouveau, mais ma main se glissa devant elle pour se coller contre ses lèvres. Impossible de savoir si elle était réellement consciente ... Impossible aussi de déterminer si elle était capable de retenir la crainte de mourir un jour et de rester silencieuse sans s'emballer. Aucune maladresse ne devait être exécutée. Si ce ... truc entrait dans le réfectoire, on serait tous les deux morts. Sous tension, je murmurais vivement un avertissement :

"Pas un bruit. Respire par des légères bouffées. Je refuse de me mettre en danger le premier jour de ma libération."

Le silence s'installa ensuite. Enfin presque. Les pas commençaient à s'approcher dangereusement. La porte à moitié ouverte commençait à bouger. Du coin de l'œil, je jetais un regard furtif sur le côté. Mon geste dura une demi-seconde. Mais cela était bien suffisant pour remarquer ce que j'ai vu ... Une bestiole morte sur pattes. Un zombie ? Un infecté ? Comment ? Toutes ses questions me poussaient à regarder la fille que je tenais dans mes bras, la main serrée contre sa bouche. Je ne la sentais pas en sécurité du tout car elle tremblait contre moi. Va savoir si elle avait peur de la créature ou de ce que j'avais fais à l'autre con au crâne défoncé. En parlant de l'autre con ... Celui-ci ressemblait étrangement à la victime. Je jetais minutieusement un second coup d'oeil ... Ouais, c'était bien l'enfoiré de clochard. En vie. Impossible, juste impossible. Mon coeur s'emballa d'une nervosité que j'avais du mal à gérer. Ma peur n'était pas dirigé à la créature, non ... Ma peur se réveillait aux nombres de choses qui auraient pu changer lors de mon séjour dans ce bâtiment à la con. Et après, il y a aussi des aliens ? Des monstres des marais de trente mètres de haut ? Impossible à déterminer précisément dans le nouveau monde auquel je me trouvais. Les possibilités étaient infinis. Je venais de voir un cauchemar vivant, un seul être ... Qu'est-ce qu'il pouvait encore y avoir en-dehors de ses murs ? Je relâchais doucement la pression de ma main sur les lèvres de Leah. Nos regards se croisaient durant une fraction de secondes. Pas un bruit, vu ? Je voyais pleinement qu'elle essayait de ménager ses nerfs autant que moi avec les miens. La sueur lui perlait aussi le front. L'autre zombie ne bougeait pas d'un iota. Il resta là comme si l'infini s'était présenté devant sa gueule, sans aucune attention d'aller voir ailleurs. Bordel, c'était trop con de se faire piéger comme ça.

Mes yeux scrutaient les alentours. Il devait y avoir un moyen pour l'éloigner de là. Une distraction, c'était assez judicieux. Il espérait juste que l'autre con était assez stupide pour se diriger vers le premier bruit qu'il pouvait entendre. Et vu qu'on se trouvait contre un bar, il devait y avoir des verres pas loin. Je repoussais l'apprenti psy' de côté pour mieux libérer mes mouvements. Mon haut glissait sur la paroi tandis que mes chaussures raclaient le sol. La chose grogna. Bordel, elle m'avait entendu ? C'était un bruit léger pourtant. Je restais immobile durant un moment ... Tentant de me calmer et de reprendre mes aptitudes en ordre. Ma main se tendit en face de mes yeux, prêt à ouvrir une armoire en face. A l'instant même où mes doigts effleurait la poignée, un gémissement rapide et très court se fit entendre : Leah venait de briser le silence. Etait-ce la douleur physique de son dos, l'angoisse qui atteignait à son paroxysme ou un avertissement envers moi ... ? Quoiqu'il en soit, je me propulsais en arrière en plaquant ma main contre sa bouche. Mon regard noir transperça le sien, mais pendant longtemps. Car la chose répugnante s'avança de quelques pas à l'intérieur du réfectoire. Putain, on était baisé. L'infecté s'approcha lentement en notre direction. Je me tenais juste contre le coin, prêt à bondir et à l'attaquer avec ma machette. Ca devait pas être trop dur ... Enfin, si j'en avais encore la force. La faim mais surtout la soif me tenaillaient durement le ventre. Mètre après mètre, l'infecté s'approchait. Mes sens devenaient sous-tensions, mes mains en tremblaient ... J'allais éclater la gueule à ce fils de pute de clochard, tu vas voir ! J'étais à deux doigts de charger et de planter ma machette dans son cul qu'un autre fracas sonore se fit entendre. L'infecté tourna immédiatement les talons et quitta la pièce en s'égosillant comme un ténor raté.

"La porte d'entrée ... "

Oui, la porte d'entrée coincé avec sa première machette venait de céder. Et cela voulait dire aussi que d'autres bêtes de ce type avaient envahis les lieux. La sortie principale venait d'être condamné ... Il fallait se bouger le cul et foutre le camp d'ici. Je me relevais doucement et me dirigeais sans hésitation vers la porte de la cantine : rien dans les couloirs. Ils étaient tous au rez-de-chaussée.

"On peut parler calmement ... Mais laisse tomber encore un truc et on est mort. Toi, la première, mes mains autour de ton cou de socio-pédagogue."

En soupirant, je revenais en arrière. Mes mains tremblaient. J'avais vécu bien des traumatismes ... Là je venais de vivre un cauchemar continuel qui n'allait pas partir avec deux shots de whisky et un combat à mort contre un touriste allemand. Je venais de me rendre compte que les conneries que je faisais autrefois devaient cesser dans un seul but : me permettre de survivre plus longtemps. Les règles avaient changé. Donc je devais m'adapter aussi si j'espérais vivre un peu plus longtemps. Je regardais Leah et lui demandais de s'approcher avec un geste de la main. Je ne dis pas pardon. Mais agis comme si je l'avais prononcé car ma voix devenait plus douce :

"Tourne-toi."

Je pris son vêtement et le tirais vers le haut. Je pouvais la sentir nerveuse, comme si j'allais la violer impunément. Je lâchais un rire presque sournois en lui balançant :

"On va se serrer les coudes. Temporairement, déjà."

La blessure semblait être plus profonde que prévue ... Elle devait être horrifiée de ces bestioles pour avoir enfoncé
son dos aussi gravement. Je soufflais du nez en riant intérieurement. Je baissais à nouveau son haut et me dirigeais vers la cuisinière. Je regardais le four à gaz et les plaques qu'il contenait. Ca devait faire l'affaire ... Pour le moment, il préféra détourner cette suggestion. Dos à elle, je commençais à parler de nouveau :

"Je me charge de ta plaie. C'est pas avec un bandage que tu vas arriver à quelque chose, tu risques de l'infecter inutilement."

J'enclenchais deux boutons pour qu'une plaque relâche du gaz. Je pris le silex dans une main et la machette dans l'autre. Tout en cisaillant la lame contre la pierre pour tenter de faire sortir des étincelles, je me mettais déjà dans un état bien plus sarcastique pour poursuivre la conversation.

"Ou alors tu peux bander ton oeil et hurler "moussaillon !" pour faire venir tes camarades à la con. Je ne t'en aurais pas voulu, c'est exactement ce que j'ai fais au Nigéria avec un fusil à pompe à la main. J'étais le seul à rire, mais l'homme et son gosse ne partageaient pas le même humeur. Ca m'a frustré. Ils ont mal fini."

Le gaz enveloppa les étincelles et se mit à flamber. Je reculais d'un pas, surpris par les flammes qui soufflaient devant mon visage. Je plaquais le haut de la lame contre le feu. Là, il fallait se montrer un peu patient ... Mais je crois que Leah avait deviné mes intentions. Je ne la laissais même pas me poser la question pour éclaircir le sujet :

"Tu avais voulu un interview il y a quelques mois. En savoir plus sur le fou couché dans son lit d'hôpital. Parle-moi des bestioles qu'on a vu. Décris-moi le monde dans lequel on vit. Et je te dirai ce que tu veux savoir de moi."

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MessageSujet: [ NC - 16 ]    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMer 15 Mai - 12:27

Fuir ou mourir ? Encore faudrait-il avoir une solution...
06décembre2014, nouvelle ère.

Il lança quelques mots... Une ultime provocation alors qu’en tentant vainement de me relever, j’emportais la lourde table dans ma lourde chute. Ha bordel ! Comment pouvais-je pousser c’te merde avec ma force digne d’un mollusque ? Je repoussais avec prudence la table, y mettant le peu de force qu’il me reste. C’est alors qu’un cri retentit. Il résonna au travers des quatre murs qui nous entouraient se répercutant avec rage jusqu’a atteindre mes oreilles. Mon sang se glaça. Les mains figées sur le bord de la table je ne bougeais plus d’un pouce, guettant l’arrivée des monstres. Mais c’est un tout autre monstre qui s’aventura vers moi. Je lui lançais un regard méfiant mais il ne me laissa pas le temps de réagir non. Comme une poupée, comme un vulgaire bagage, comme un vulgaire chiffon même, il me souleva. L’homme se tourna a droite puis a gauche puis a droite puis... Oh bordel ! Mon crâne manquait d’exploser. Le tournis s’additionnait à la douleur et a la migraine qui explosait en moi. Mais à quoi jouait-il ? Souhaitait-il me rendre encore plus mal ?

Soudainement il fit quelques pas. Avec une rapidité stupéfiante il s’avança à pas de loup. Je fermais les yeux en étouffant un grognement... Il cherchait une solution. Il souhait ? Non, il voulait jouer à cache-cache avec la mort.
Dago se précipita derrière le bar. Le monstre se plaqua contre celui-ci, restant bien assit au sol. Sans prévenir il glissa sa main sur mon visage. Souhaitait-il m’étouffer ? Je reculais légèrement pour l’éviter. Je tournais la tête a droite puis voulais la tourner a gauche pour l’éviter mais il ne me laissa pas le choix. Mon pouls s’accéléra et peu à peu ce qui eut don de faire revivre non seulement mon angoisse mais aussi ma douleur. Sa main couvrit donc tout le bas de mon visage mais surtout mes lèvres.

Il murmura un avertissement qui sonna comme une douce menace a mes oreilles... Il m’indiqua de respirer par de très légères bouffées... Avec une douleur pareille je pouvais tout juste respirer comme un bœuf en rut et monsieur me demandait de respirer légèrement ? Je soupirais et avalais une goulée d’air. Je manquais de m’étouffer silencieusement tant il semblait décider à ne pas lâcher le bas de mon visage ! Un bruit retentit suivit de plusieurs autres... Merde.

Mon pouls s’accéléra et ma respiration aussi : Joli duo de salopes qui me mirent dans tous mes états. Je gesticulais très légèrement pour qu’il me relâche mais il n’en fit rien !

Souhaitait-il réellement me maintenir en vie ? Ou souhait-il me jeter dans la bouche des hideuses créatures ? Tout doucement il retira sa main de mes lèvres. Je relevais mon regard vers lui et réussit à lire une douce lueur de peur au fin fond du regard du Guérillero. Si lui paniquait... Qu’en était-il pour moi alors ?

Il jeta un coup d’œil sur le côté. C’est tout juste si je ne pouvais pas sentir son cœur s’accéléré a lui aussi : Adrénaline ? Peur ? Je n’en savais rien. Cet homme n’était pas humain après tout. Pas après tout ce qu’il avait pu faire endurer aux personnes non. Cela devait-être un énième jeu. Jeu dont seul lui connaissait les règles.

Ma peur resurgit. Elle me quittait un laps de temps pour mieux me frapper ensuite. Il me repoussa et j’en profitais pour reprendre mon souffle mais aussi pour fixer la créature derrière nous...
Ses traits, son regard... Ils m’étaient vaguement familiers. Oui... C’était l’homme. L’homme qu’il venait de massacrer. Il était revenu a la ‘vie’ dans le camp adversaire. Je déglutissais pour faire passer la boule de nerf qui se créait tout doucement au sein même de ma gorge et relevais mon regard vers Dago. Son regard animal observait les alentours. Il recherchait toujours une solution.
Tout doucement il se redressa et le parasite émit un grognement. Je fermais les yeux et bougeais très légèrement pour mieux me blottir. Ce petit mouvement raviva ma douleur et je laissais un petit gémissement s’échapper de mes lèvres. Je le ravalais aussitôt mais aussi il replaça sa main sur mes lèvres. Je me retenais de mordre sa main. Cette idée, puérile certes, me démangeait au plus au point... Je relevais un regard mauvais vers lui mais son regard était pire que le mien. Je baissais aussitôt les yeux, restant silencieuse.
La main plaquée sur ma bouche tremblotait : Nervosité ? Soif de combat ? Peur ? Je n’en savais absolument rien.

"La porte d'entrée ... " souffla t-il.
Je me penchais légèrement en me retenant de geindre : La chose la, le parasite avait disparut. Dago choisit se moment pour se relever en lançant :

"On peut parler calmement ... Mais laisse tomber encore un truc et on est mort. Toi, la première, mes mains autour de ton cou de socio-pédagogue."

Je déglutissais et tentais au mieux d’ignorer ses menaces. Je reportais mon regard sur lui puis sur les environs. La cantine s’étant vidée soudainement.
Il me fit un signe de la main m’indiquant de m’approcher. Je fronçais légèrement les sourcils. Je n’avais pas envie de m’approcher et de servir d’appât pour bestiaux... Mais son regard, les bêtes non loin et la situation dans laquelle je me trouvais me dissuadèrent de me montrer agressive ou sur la méfiante. Prenant appuis sur le bar, je me relevais avec prudence. La douleur se raviva mais je n’y prêtais guère attention... Seule une petite grimace peignit mon visage.
Sa voix rugueuse et bestiale se fit plus douce :

"Tourne-toi."

Souhaitait-il m’inspirer confiance ? Gardant une main sur le bar pour me rattraper au besoin, je me mis dos à lui. Il souleva mon haut. Allait-il me poignarder ? Allait-il me briser la nuque ? Ou au pire me malmener ? Les questions se bousculèrent une nouvelle fois dans mon crâne... Décidément je n’avais aucune confiance en ce monstre. Il lâcha un petit rire :

"On va se serrer les coudes. Temporairement, déjà."

Je restais silencieuse... Se serrer les coudes ? Avec le terrifiant ? Oui bien sûr. Il voulait quelque chose à coup sûr. On n’avait rien, sans rien dans ce nouveau monde. Et je n’osais même pas imaginer dans le monde de Dago quelles étaient les dettes lorsqu’il nous aidait.

Il rebaissa mon haut et se dirigea vers la cuisinière... Obnubilé par ce qu’il faisait je ne prêtais guère attention à ses paroles... Il alluma la plaque et pris la petite pierre dans sa main. De son autre main il saisit la machette et frotta la lame contre la pierre. Quelques étincelles en surgirent... Ses paroles sarcastiques parvinrent à mes oreilles :

"Ou alors tu peux bander ton œil et hurler "moussaillon !" pour faire venir tes camarades à la con. Je ne t'en aurais pas voulu, c'est exactement ce que j'ai fais au Nigéria avec un fusil à pompe à la main. J'étais le seul à rire, mais l'homme et son gosse ne partageaient pas le même humeur. Ca m'a frustré. Ils ont mal fini."

J’esquissais un sourire forcé qui devait plus ressembler à une grimace... Le ton de sa voix prêtait à confusion. On aurait pu croire qu’il souhaitait me faire rire... Mais ses paroles étaient en total contraste avec le ton qu’il employait. Un vertige me prit d’assaut. Je serrais le rebord du meuble entre mes doigts frêles et fermais un maigre instant les yeux.

La chaleur augmenta soudainement. J’ouvris aussitôt les yeux et plissais les yeux en lâchant un petit rire nerveux : Les flammes venaient de se dédoubler et manquaient d’envelopper le visage de Dago. Il s’improvisait soigneur ? Juste pour moi ? Outch, les dettes risqueraient d’être lourdes.

Le temps semblait s’être figé dans la pièce. Les bestiaux s’occupaient à l’étage inférieur... Le temps nous manquait cruellement mais Dago faisait comme si nous avions l’éternité devant nous. Il blablait sans se soucier du reste ce qui lui donnait un air enfantin, innocent.
Je n’avais réellement pas envie de me prendre d’attachement pour un monstre pareil mais le peu d’humanité qui me restait parlait pour moi. J’entre-ouvris les lèvres pour lui demander pourquoi il faisait tout cela pour moi... Mais il ne me laissa pas l’occasion de parler et lança :

"Tu avais voulu un interview il y a quelques mois. En savoir plus sur le fou couché dans son lit d'hôpital. Parle-moi des bestioles qu'on a vues. Décris-moi le monde dans lequel on vit. Et je te dirai ce que tu veux savoir de moi."

Un rire frôlant l’hystérie franchit mes lèvres : Une interview ? A quoi me servirait-elle dans ce nouveau monde ? Il était gagnant dans l’histoire. Car rien ne m’indiquait ses intentions après tout. Peut-être qu’il me soignait pour mieux me tuer ? Qu’en savais-je après tout ?
Je m’éclaircis légèrement la voix et essayant de rester calme, malgré mes regards incessants vers la porte de la pièce et vers Dago je murmurais :

« Ha oui ? Une interview ? Non. Je ne voulais pas en apprendre plus sur le fou drogué couché dans son lit. Je voulais en apprendre plus sur la folie qui vous caractérise. Mais ça, c’était avant. Avant tout cela. »

Je le dévisageais des pieds a la tête alors que la lame commençait tout doucement à chauffer et que les parasites commençaient tout doucement à s’agiter aux étages inférieurs. Je notais les nombreuses cicatrices, brulures, scarifications et autres plaies dont je ne voulais même pas savoir la provenance, qui marquaient son corps athlétique. Enfin athlétique... Il commençait a y’avoir un certain relâchement au niveau des muscles. Peut-être l’enfermement ? Après tout, il venait d’émerger d’un long sommeil –la belle aux bois dormants ? Attendrissant oh ça oui !- Je notais également sa taille imposante. Je m’en rendais compte a présent : Il pouvait a tout moment me briser le dos en un seul et claquement de pied bien placé.

Je déglutissais sous cette pensée atroce et finissais mon inspection de l’ennemi en replantant mon regard dans le sien. Une nouvelle fois, cette sensation étrange m’envahit. Cet homme me perturbait ou plutôt son regard. Sa carrure ne m’impressionnait guère, même si j’en avais peur... Le plus perturbant chez lui c’était bel et bien son regard...A la fois animal et angélique, indéfinissable et insaisissable...
Ne voulait pas me confronter a lui j’haussais doucement les épaules et baissais mon regard. Fixant le sol, je remarquais les traces sanguinaires qu’il laissait sur son passage. Bordel... Ce mec portait la mort. Et moi, je le fréquentais.
D’ailleurs pourquoi je restais ici ? Etais-je folle ? Je rejetais un petit regard vers la porte mais l’homme se glissa légèrement dans mon champ de vision, lame en main.

L’arme qui m’avait blessé, allait également me soigner ? Je n’y croyais réellement pas et pourtant je relevais mon haut en le calant sous mes bras. Du haut de mon mètre soixante et quelques, j’attendais que le Guérillero fasse les soins nécessaires. Je décidais de répondre à sa question pour m’occuper l’esprit et murmurais, guettant la première brulure :

« Lorsque... ‘Fin... Comment dire... Tout a dérapé il y’a quelques jours. Ou quelques semaines. Honnêtement, je n’en sais rien... »

La lumière rassurante que produisait la gazillière m’obnubilait et je me détendais peu à peu continuant de blablater :

« Au début, les autorités nous cachaient tout et nous rassuraient. On y a tous cru bien entendu. On pensait être plus fort qu’eux. Mais au final, c’est eux qui sont plus fort que nous. Plus fort que vous même Dago. Ne vous y confrontez pas, il n’y a pas de solutions pour les tuer. Qu’importe si une balle traverse leur crâAHHH-ne ! BORDEL DE MERRRRRRDE

Je me mordis avec rage l’inférieure de la joue. La lame ne caressait pas ma peau non. Elle la déchirait littéralement en se déposant tout simplement sur la plaie. Je sentis les doigts de Dago se presser sur les bords pour permettre une cicatrisation directe.

Les larmes coulèrent aussitôt le long de mes joues. Un voile blanc se dessina devant mes yeux mais je luttais pour ne pas m’évanouir. Mes doigts se crispaient sur le bord du bar au point que mes jointures devinrent blanchâtres.

Je soufflais en inspirant et en expirant calmement mais le voile blanc se diffusa et la perte de connaissance m’atteignit. Quelques secondes plus tard seulement je repris connaissance. Affalée à moitié sur le bar. Quelque chose semble m’avoir réveillé. J’inspire calment : L’odeur du gaz.

La flamme s’est éteinte et seule l’odeur nauséabonde persiste... Dago retire la lame de sur ma plaie et alors que je glisse mes doigts pour palper ma cicatrice toute fraîche un grognement retentit. Puis un cri... Suivit de plusieurs autres. MERDE PUTAIN TOUT S’EN-CHAINE !
Et ma putain de douleur persiste !

Une femme appelle à l’aide à l’étage inférieur. Paniquée, je regarde Dago dans un automatisme stupéfiant : Doit-on intervenir ? Doit-on se jeter dans la gueule du loup ? Ou fuir par la fenêtre la plus proche ? Mon regard plein de questions cherche le sien en attente d’une réaction.
Mes jambes tremblotent légèrement alors que la douleur dans mon dos se fait plus vive. Je n’arrive plus à réfléchir correctement tant la douleur m’occupe, tant les questions se bousculent sans cesses dans ma tête, tant j’en ai ras le cul de cette situation de merde.
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeLun 20 Mai - 21:21

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Les dieux ouvraient leurs cuisses pour pisser sur les mortels. Une sale nuit pour mourir c'est moi qui te le dis. Le temps était merdique à un point que même Janus lui-même se recouvrait ses deux visages pour éviter d'en chialer. Sans pitié, la flotte trempait mon costard jusqu'aux os. Mais là n'était pas réellement le fruit de ma venue. Je me retrouvais à deux cents mètres de leur position. Mes mains ne tremblaient plus lorsqu'elles s'emparaient de mon fusil à lunette. Un Dragunov, une belle pièce russe. C'était de l'argent facile, mais personne n'osait attaquer une cible avec ce rang hiérarchique. Alors, on m'avait appelé. Car ils savaient que j'accepterai sans dire un mot. Car ils savaient que moi, même si je coûtais un certain prix, je réussissais même dans la défaite. Entre vous et moi, je pourrais violer le président des U.S.A avec un baobab devant une secrétaire ukrainienne, ça n'aurait fait aucune différence à mes yeux. Mais là, il s'agissait d'un ministre des affaires étrangères. C'est fou comme ce statut pète aux yeux et embellis l'homme. "Enchanté de faire votre connaissance, mon nom est Juan Garcia, ministre des affaires étrangères". Y a pas à dire, ça en jette. Même la pute qui était en train de le sucer au balcon semblait être d'accord avec moi. Elle est vêtue d'un corset en soie noir de haute qualité qui me rappellent les grands couturiers français. Un couturier que j'ai dû intimider une fois pour qu'il lâche le fric qu'on lui avait sagement prêté, sa main entre l'aiguille et la machine à coudre. Avec le bordel que j'ai foutu, il a malheureusement dû prendre sa retraite trop tôt. Mais lui, il est dans mon viseur. Lui, avec sa tête chauve et sa bouche barbue ouverte comme un bœuf, allait manquer son orgasme hebdomadaire par une balle de T-46. Autrement dit, des munitions incendiaires. Le genre de truc qui tue un homme en le faisant flamber dans un barbecue standard. J'aime ce côté subtil de faire plus que de tuer simplement un être. J'aurai aimé continuer à regarder la langue de la femelle recouvrir sa queue, mais la vérité était que mes couilles gonflaient par l'excitation et que je devenais un putain de frustré sans une chatte à portée de main. Je retenais ma respiration. Une détonation. Sa tête explose comme une pastèque trop mûre. Le haut de son corps s'embrase. La fille paralysée hurle et se blesse avec les flammes. Je recharge. La seconde balle arrive dans sa gorge en éjectant du sang sur le premier cadavre. Je ramasse les douilles tombées, je me lève en pliant bagage et je me casse.

C'est dans les moments les plus laborieux où mes anciens crimes me pètent à la gueule. Ils me reviennent comme si je les avais tous classés dans ma mémoire durant tout ce temps. Pourquoi j'y pense maintenant, vous me direz ? Parce que je suis dans la merde. Et quand on est dans la merde, il vaut mieux se rappeler de l'Homme que nous étions afin de ne pas succomber à la folie. Mais pour un fou ... Cela reste une évolution. C'est vrai, je venais de sortir d'une léthargie blanche et infernale d'un site d'hospitalisation. C'est vrai, je me suis presque fait ouvrir le ventre pour des miettes de pain par deux clochards affamés. Ouais, vous avez tout juste quand vous spécifiez que des bestioles inondent mon monde et que mon meilleur partenaire se résume à être une jeune et étudiante dans le domaine social qui est sur le point de tomber dans les vapes à n'importe quel moment. Je me mettais au même niveau qu'un alcoolo raté avec sa femme enceinte : on était pitoyable. On avait peu de chances de survivre, tout ce qui se passait pour le moment, c'était du cul que le bon Dieu nous offrait spontanément. Mais pour le moment, malgré ce monde dévasté qui me faisait face m'excitait autant qu'une énième salope qui s'exhibait en porte-jarretelles. Car pour une fois, homme ou femme, riche ou pauvre, terroriste ou défenseur de l'Ordre ... On était tous égaux. Réellement égaux.
Et c'est à partir de là que tout devient intéressant. Pas de flics, pas de lois, pas de limites. Même pas de témoins. La vie de chacal dans l'ombre qui s'empare des richesses du puissant lion est fini. Maintenant, l'ombre c'est moi. La richesse, c'est moi. Le lion, c'est moi. La chasse est ouverte et je compte bien gagner la première position.

La relation que j'avais avec ma nouvelle partenaire ne se montrait pas très florissante. C'était clair, elle craignait que je la tue sous ses yeux. Et moi, je craignais de lui tourner le dos assez longtemps pour qu'elle me plante comme une sale futée au même moment où ses "couilles" auraient soudainement grossies. Je me dirigeais vers un lavabo à côté et ouvrit le robinet. Juste un filet d'eau froid s'échappait du tuyau. Soumis par la soif qui me tenaillait depuis déjà plusieurs jours, je m'empressais de me pencher en avant et de sortir la langue. Le contact de l'eau me faisait du bien ... Et mon organisme ne supportait pas la qualité. Je recrachais immédiatement ce que j'avais dans la bouche avant de l'avaler. Imbuvable, l'eau avait un horrible goût de fer concentré. Je prenais donc soin de laver les mains pour éviter d'infecter la plaie que je me réjouissais ironiquement de refermer. Au moins, là ça n'allait pas me tuer. Ce n'était pas la vue du sang ou d'une blessure ouverte qui me faisait chiez, non. Mais il fallait admettre que, pour le moment, je trimballais un boulet à mes côtés. Même si je dois admettre qu'elle possédait bien plus de bravoure que n'importe quel autre citoyen. Pourtant j'essayais de relativiser en pensant que j'aurai pu tomber sur un connard de nippon apeuré comme partenaire. Il m'aurait parlé avec sa langue natale et je l'aurai exécuté aussitôt, mon pied sur sa gorge. Une fois mes mains décrassées, je me faisais une douche rapide sur la surface de mon crâne et de mes cheveux. Le contact était bénin ... J'aurai préféré une bonne douche. Je revenais devant le four. Mes yeux ne quittaient pas des yeux la machette qui commençait à chauffer, même si je pouvais sentir des yeux derrière une longue chevelure brune se poser sur moi. Le métal rougissait en crépitant discrètement. C'était presque apaisant, à vrai dire. Une véritable berceuse pour un môme à l'agonie qui aurait une pièce de Lego coincé au fond de sa trachée. Ca me rappelait à quel point j'aimais le feu. A quel point le feu pouvait purifier en lavant si bien les os. Et combien de fois on m'a accusé d'avoir des symptômes d'un pyromane en manque tant mon amour pour cet élément se montre si grand.
« Ha oui ? Une interview ? Non. Je ne voulais pas en apprendre plus sur le fou drogué couché dans son lit. Je voulais en apprendre plus sur la folie qui vous caractérise. Mais ça, c’était avant. Avant tout cela. »

Je revenais un peu à la réalité, quittant les flammes quelques secondes pour tourner la tête vers celle qui communiquait. Leah me parlait avec un air de défi dans l'intonation de sa voix. Elle préférait opter la vérité, une chose que je trouvais drôle dans ce contexte. Je n'accusais pas sa sincérité et l'audace qu'elle affichait pour me balancer sa réponse dans ma gueule. Non, je trouvais juste absurde qu'elle, comme tous les autres, se focalisent sur ma maladie. Comme si le fait de savoir ce que je pouvais avoir dans mon crâne de merde était la clé à tous leurs problèmes. Comme si je pouvais moi-même comprendre et changer. Rester dans une camisole jusqu'à ce que je veuille devenir serveur d'un bar miteux ou marchand de crevettes à la plage de la nouvelle Californie. Lâche-moi un peu avec tes conneries, tu veux. C'était à mon tour de rire légèrement en redirigeant mon regard vers la lame :

"C'est dommage. Si tu aurais préféré connaître mon histoire plutôt que ma pathologie il y a quelques mois, tu aurais appris à me connaître et peut-être à mieux anticiper mes réactions que tu fais face aujourd'hui. Tu aurais pu avoir l'avantage sur le prochain péquenaud qui pourrait maintenant me croiser. Car maintenant, folie ou non, avec diagnostique ou sans ... On l'est tous. Toi y compris."

Je lâchais un petit rire. La nervosité, bien sûr. Mais également cette confrontation avec la mort que je prends toujours à la légère. Lorsque je me retrouve dans une situation incontrôlable, mon rire résonne comme un dernier cri de guerre avant de charger comme un bélier. Après tout, lorsqu'un malheureux destin nous sourit, nous n'avons aucun autre choix que de sourire à notre tour. Un bruit sourd éclata brusquement. Les créatures en bas se déchaînaient en déversant et bousculant des meubles ou je ne sais quelle autre surface du genre. Ils semblaient doter d'une endurance et d'une force plus haute que la normale pour pouvoir foutre un boucan d'enfer. D'une part, le bordel qu'ils faisaient en bas nous offrait une couverture sonore à cet étage. Oh, pas au point de gueuler comme un con, mais un éternuement était déjà possible.

Chauffée à blanc, la machette était prête. Et pourtant, Leah n'avait fait aucune allusion insistante pour éviter cette méthode pseudo-médicale. En avait-elle le choix après tout ? Oui, et c'est le genre de décision que je respectais. Malgré son teint pâle et ses cernes, son aspect de femme fragile ... Je devais reconnaître une chose : la jeune fille possédait une paire de couilles. Ma main s'empara de l'arme brûlant, manquant de peu de faire fondre le métal d'un côté tant la qualité de la matière laissait à désirer. Il fallait faire vite et bien. Un travail propre. Une notion qui m'était familier.

« Lorsque... ‘Fin... Comment dire... Tout a dérapé il y’a quelques jours. Ou quelques semaines. Honnêtement, je n’en sais rien... »

Je l'écoutais avec la plus grande attention. Tout ce qu'elle pouvait me dire réduisait les risques de crever lamentablement dans une routine que je ne connaissais pas encore. Je faisais le tour du bar et me rapprochait pas à pas où elle se retrouvait accouder dessus en articulant :

"J'ai fais face à des monstres depuis quelques années déjà. C'est à moi de te souhaiter la bienvenue dans mon monde, chica."

Dos à elle, d'autres explications fusaient.

« Au début, les autorités nous cachaient tout et nous rassuraient. On y a tous cru bien entendu. On pensait être plus fort qu’eux. Mais au final, c’est eux qui sont plus fort que nous. Plus fort que vous même Dago. Ne vous y confrontez pas, il n’y a pas de solutions pour les tuer. Qu’importe si une balle traverse leur crâAHHH-ne !"

En manquant presque de la cogner gratuitement, ma main attrapa violemment sa bouche pour étouffer son cri. Son corps commençait à gigoter comme un ver tout en rugissant comme une tigresse. La douleur était définitivement atroce, son souffle ne pouvant pas contenir ses insultes ni l'espoir que cela s'arrête bientôt. La lame brûlée faisait des ravages importants, il fallait cela pour effectuer la cicatrisation avec un certain succès. D'où venait l'expérience ? Il suffisait de voir mon corps pour remarquer que cette méthode barbare ne m'était pas inconnu. Peut-être que c'est cela qui l'avait mis le plus en confiance.

"BORDEL DE MERRRRRRDE !»

Cette dernière injure était étouffée par la pression de ma main, encore une fois. Mais je regardais au-dessus de mon épaule pour écouter ce que les autres connards de morts sur pattes prévoyaient de faire. Une chose est sûre, ils ont arrêté de dévaliser l'étage en-dessous. Un silence glacial planait dans l'air ... Ils écoutaient. Comme le ferait n'importe quel putain de prédateur qui se serait instantanément figer pour mieux repérer sa proie. Comme je l'aurais immédiatement fait moi aussi. Je pressais la plaie avec mes doigts propres avant de sentir son corps retombé contre moi. Elle était tombé dans les vapes à nouveau. Etat justifié de sa part, je ne lui en voulais pas. Le corps humain ne pouvait contenir autant de tension sans s'enfoncer dans le blackout. Je la retenais à moitié contre moi pour éviter que son corps tombe, l'autre moitié de son corps était soutenu par le bar. Je retirais doucement la lame en évitant de lui prendre toute la peau avec. La plaie refermée relâchait une fumée blanche qui puait la chaire morte. Cette dernière semblait être colorée d'un beige étrange mais assez significatif pour me dire que le travail était bien fait. Je la sens se réveiller contre moi, ses doigts s'agitant faiblement pour palper mon œuvre charitable. Puis un hurlement vint rapidement. Trop clair, trop suave ... Cela ne venait pas d'une de ces monstruosités. Non, c'était une femme qui beuglait comme une jeune pucelle. Je ... Putain, je pensais être seul ici. Et lorsque je me suis rendis compte qu'il y avait du monde qui aurait pu me libérer plus tôt, qui aurait pu au moins m'abattre d'une manière humaine au lieu de m'abandonner comme un chien ...

Je sentais déjà que la décision me revenait, Leah m'observait d'un regard hésitant. Le mien était déterminé et sombre ... Cette femme aurait pu me libérer. Elle aurait pu me sauver. Non, elle m'a laissé dans l'abandon sans la moindre aide. Pourquoi ce serait à moi de devenir le plus humain des deux ?

"On se casse."

Je passais un de ses bras autour de mes épaules pour la soutenir comme un soldat blessé. Je ne sous-estimais pas sa forme physique actuelle, mais elle en avait assez bavé avec la brûlure artisanale ... Surtout que le repos se trouvait à des kilomètres de notre position. Mais au lieu de prendre la direction de la sortie, donc en descendant les marches, je préférais continuer à parcourir le couloir pour monter plus haut. Je murmurai mes intentions à la fille pour éviter que la mort de l'autre pouffiasse ne soit pas vaine.

"Il y a un escalier de secours à l'extérieur du bâtiment. Si on arrive à grimper encore un étage ou deux, on pourra y accéder depuis une fenêtre et redescendre dans la rue."

Mais au même moment où je tournais, je tombais nez à nez avec une femme noire. Elle était sans doute descendu de son abri, trop curieuse pour savoir qui hurlait à plein poumons un étage en-dessous. Le temps se figea, tout se passa dans un étrange ralentit. Pour tout dire, je crois plutôt que mes réflexes de tueur et "d'élimination de témoins" ont refait surface dans les plus courts moments. Angoissée, elle me regardait les yeux exorbités. Sa bouche s'ouvrit pour hurler de frayeur. Je devais me résoudre à relâcher entièrement ma partenaire pour me jeter contre elle, une main contre sa bouche, l'autre sur sa gorge pour lui ôter l'air qu'elle allait cracher dans un pleurnichement. Je la poussais contre un mur sans relâcher mon étreinte sur elle.

"Ouvre ta putain de gueule, vas-y ! Essaye seulement !"

Clair, direct et pragmatique. Largement suffisant pour qu'un individu apeuré comprenne la menace du premier coup. Bien que le message ait été compris, ses yeux se tournaient avec insistance sur ma coéquipière de choc. Je compris immédiatement où elle voulait en venir ... Les deux se connaissaient. Je savais pas comment, mais la black était inquiète par le sort de son ancienne amie. Je relâchais la pression sur elle et la menaçait d'un regard tendu pour qu'elle reste immobile. Je me tournais vers Leah et l'aidait à se relever, mon regard tentait de percer une quelconque faiblesse de sa part. Pas de désolé ou d'inquiétude dans les mots, mes yeux s'exprimaient à la place de mes lèvres. La machette pointée dans la direction de la nouvelle arrivante, je lui donnais un premier ordre :

"Avance."

L'objectif n'avait pas changé : sortir en vie de ce bordel. Et comme objectifs secondaires, je comptais encore vivre et, très surprenant de ma part, prendre soin de Leah jusqu'à ce qu'elle retrouve des forces. Ce n'était pas de la pure gentillesse à proprement parler, elle avait encore un flot d'informations à me transmettre sur le monde dans lequel je me trouvais. Et la black ? La black, eh bien ... Elle ne pouvait pas nous accompagner. Elle allait crever de toute façon. Autant que ce soit par ma main que de se faire bouffer. Car je savais déjà comment la tuer. Sa mort très certaine ne sera pas inutile. Elle se montrera au contraire très fructueuse. Car moi, Dago, ne fait jamais les choses sans réfléchir.

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeSam 25 Mai - 10:04

Ils ne sont plus Homme, non. Ils ne sont qu'animaux.
06décembre2014, nouvelle ère.

Tout juste remise de mon évanouissement je dus refaire face à la triste réalité. Mes jambes molles me soutenaient avec peine. Je me sentais terriblement mal et pourtant, Dago ne me laissa vraiment pas le choix car sa voix déterminée raisonna :
"On se casse."

Je déglutissais et hochais, avec peine, positivement la tête. J’inspirais calmement pour essayer de faire quelques pas. Avant que je puisse quémender un peu d’aide, l’homme glissa un bras autour de mes épaules. Tout d’abord méfiante je pris confiance peu a peu et je me détendis tant bien que mal, avançant avec la sécurité de ne pas m’effondrer.
Je relevais mon regard vers Dago alors qu’il murmura quelques mots :

"Il y a un escalier de secours à l'extérieur du bâtiment. Si on arrive à grimper encore un étage ou deux, on pourra y accéder depuis une fenêtre et redescendre dans la rue."

J’hochais une ennième fois la tête... Que rajouter a cela ? Il devait s’en douter de toute façon : Franchir les escaliers ne serait pas une chose aisée pour moi. Il pourrait, avec aisance, au courant de notre petit périple se débarrasser de moi. Le jeune homme n’aurait alors plus de boulet et pourrait s’enfuir librement pour vivre a fond sa vie de psychopathe. Moi je finirais par choir au sol, au milieu de parasites. Une douce fin de vie pour revenir en monstre...

Un frisson d’horreur parcourut mon échine alors que je chassais cette idée de mon crâne.
Après tout si j’étais a ses côtés encore c’est qu’il souhaitait me maintenir en vie non ?

Je reportais mon regard sur mes chaussures trouées pour faire quelques pas. Je réglais mes pas sur ceux du géant... Soudainement Dago me relâcha. La scène se déroula en quelques secondes a peine : Surprise, je trébuchais et essayant de trouver le mur le plus proche, pour m’y rattraper, je me ramassais a même le sol. Un grognement franchit mes lèvres alors que je vis ses chaussures bondir en avant. Et lorsque je relevais le regard je vis un corps féminin sous Dago...

Je fermais instantanément les yeux craignant qu’il lui brise la nuque ou qu’un filet de sang jaillisse des lèvres de la nana. Mais aucun son ne vint si ce n’est un gémissement mêlant douleur de surprise.
J’entre-ouvris avec prudence les yeux et vit Dago une nouvelle fois. Sa carrure occupait toute ma vision mais je devinais avec aisance ses gestes. Les muscles a ses bras se contractèrent alors qu’il la poussa contre le mur. Je relevais mon regard vers eux... Dago ne relâchait en rien son étreinte. Et il la fixait encore et toujours. Je me penchais légèrement pour observer Dago de profil. J'apercevais d'ici son regard de prédateur comme s’il cherchait a scruter l’âme, les intentions, de cette inconnue. Non, cet homme n’en étais plus un.
C’était un animal, une bête, un mâle mais pas un homme. Une phrase, une ultime et unique menace franchit ses lèvres :
"Ouvre ta putain de gueule, vas-y ! Essaye seulement !"

Mon regard qui faisait sans cesses la navette entre les deux personnes se reporta dans celui de la femme...

Flashback :
Je consultais les sms de John. La jalousie maladive qui me caractérisait me poussait a consulter régulièrement ses appels, ses emails, ses sms... Et cette fois-ci la surprise m’atteignit de plein fouet. Un sms. Un unique sms déposé avec soin dans un dossier a part... A l’écart...Pour l’écarter de ma vue :

à 18h30 « Salut John,
J’espère que tu vas bien depuis l’autre fois, on se revoit quand ? Tu me manques atrocement.
D’énormes bisous,
Kait’.
PS : Passes à la maison quand tu veux. »

Bien entendu l’adresse y était indiquée, tel un rappel. Je me rappel ne pas avoir résisté longtemps à la tentation tant celle-ci était forte. J’avais alors saisis mon ordinateur pour y taper l’adresser de cette dénommé Kat’. De nombreux clichés se succédaient...Approfondissant mes recherches je découvris de nouvelles informations au sujet de cette dénommée Kat’.Une femme relativement populaire qui apparaissait a la tête de quelques couvertures de magasines. Et chaque fois c’était la même : Une femme extrêmement belle. Mon cœur rata plusieurs battement alors que tout doucement les larmes bordaient mes yeux. Je décidais de taire ce sms a mon bien aimé et d’attendre silencieusement la suite des événements...
___
Regardant la dénommé Kat j’écarquillais grand les yeux. J’étouffais un juron et alors que j'entrouvris les lèvres pour parler Dago m’aida a me relever. L’homme planta son regard dans le mien mais je tournais aussitôt le visage. Je ne voulais pas qu’il le sache non. Je ne voulais pas qu’il voie les larmes de frustration qui bordaient mes yeux. Il s’agissait de ma vie d’avant et je ne voulais pas qu’elle le concerne. Ses souvenirs étaient les miens et je ne voulais pas partager ma douleur avec un inconnu. D’ailleurs je doutais que Dago veuille écouter mon misérable passé.
Il indiqua a la femme d’avançer, la menaçant avec sa machette. Je soupirais et réajustant mon sac en bandoulière avançais a mon tour. Les questions se bousculaient une fois encore dans mon crâne. Je manquais de trébucher de nombreuses fois n’étant plus réellement concentrée sur mes pas. Cette femme venait d’entrer dans ma nouvelle vie. Me rappelant d’atroces périodes d’angoisse.
Et pour la première fois depuis ce chamboulement je ressentis l’envie de tuer...

Apeurée par moi même je m’arrêtais un maigre instant de marcher : L’envie de tuer ?
Je fermais les yeux et chassais l’image qui s’imposait dans mon crâne : Celle de mes mains sur la nuque de cette créature divinement belle. J’inspirais encore une fois et rouvris les yeux en soufflant :
« Mal de crâne. C’est rien. »

J’esquissais un maigre sourire forcé au milieu même de mon mensonge. Je voulais rassurer Dago.... Mais qui étais-je après tout pour rassurer qui que ce soit ? Je devenais un animal ? Un être cruel ? Comme l’était Dago ? Enfin comme il l’est encore ? Pourquoi pensais-je qu’il n’était plus un animal ? Etait-ce parce-que je le comprenais peu a peu ? Ou bien parce-que je prenais confiance ? Dago allait-il s’en rendre compte ?
Alors qu’on progressait avec peine, la femme devant nous trébucha. Elle s’écrasa au sol dans un vacarme terrifiant.

Aussitôt un cri retentit a l’étage inférieur. Dans un geste machinal je resserrais mon bras autour des hanches de Dago pour survivre a un rythme de course incertain. Mais la femme venait de trébucher volontairement.

Car elle se releva avec hâte et planta un couteau rouillé dans l’épaule de Dago. Pensait-elle réellement s’en sortir ? Le monde devenait fou bordel. Dans un geste machinal je déposais mes mains sur le couteau planté dans l’épaule de l’homme et le retirais avec soin.Je jetais un regard sur la plaie alors que soudainement un grognement résonna au creux même de mon oreille.
M’écartant avec hâte et poussant Dago sur le côté je déglutissais en fixant le parasite. Il était seul... Pour le moment. Il venait d'être attiré par la pétasse et par son cri de putain. D’autres bruits se firent entendre... Je reculais avec hâte et soudainement la femme se retrouva devant nous. Dago l’avait-il saisie ?

Quoi qu’il en soit le parasite la saisit entre ses griffes. Les cris retentirent a nouveau et l’armée débarqua. Ils étaient trois, voir quatre. Ils se jetèrent tous sur la femme et le sang coula assez rapidement jusqu’a mes chaussures trouées....
Regardant la marre de sang a mes pieds je murmurais d'une voix absente:
« J’ai souhaité la mort de quelqu’un. Et cette personne est... »
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMar 28 Jan - 20:24

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Un jour, j'ai eu un chien. Je l'ai renommé "Hitler" et il n'arrêtait pas d'aboyer "AaaaAhahh !". Terrorisé, c'était réellement crevant de lui mettre le collier, mais il a coopéré dès que je lui ais écrasé et arraché les yeux à la pince. J'aimais pas son regard brisé par ses lamentations de toute façon, il paraissait trop humain. Moi je voulais un clébard. Même si j'ai voulu le dresser, ca m'a fait de la peine ce que je lui ais fais. J'ai été un maître trop dur car il restait à quatre pattes, son corps tremblant devant moi. Il n'osait plus bouger du tout. J'ai horreur qu'on me dise que je suis un foutu sauvage. C'est faux, j'aimais exprimer ma tendresse avec lui. Le fait de caresser son museau détruit en lui foutant des bons crochets nous rendait très proche. La tête dans les vapes, il salivait à mes pieds alors que le sang de sa partie nasale se collait dans ses pores. Par moment je l'étranglais et je relâchais la pression tout juste au moment où il n'allait pas clamser devant moi. Putain, il me manque. On se marrait bien. D'ailleurs, on aimait bien jouer à la balle ensemble. Il devait se sentir obligé d'aller la récupérer le plus vite possible pour me la ramener. Car il sait ce que je fais quand je suis contrarié. Oh oui, le brave toutou le sait. Sauf qu'une fois, j'ai envoyé une grenade. J'ai envie de dire "par hasard", mais ça n'est jamais le cas. Le souffle de l'explosion l'a conduit à se manger brutalement le mur. J'ai cru un instant qu'il était mort, j'étais sur le point de chialer ... Son corps agonisant pissait le sang de partout, ses excréments se relâchaient sur ses pattes, vraiment ! Des morceaux de métaux semblaient être incrustés dans tout le corps. Néanmoins, j'ai pu le sauver mais pas entièrement. C'était de la merde à le garder en vie en ôtant les restes de métaux. Il arrêtait pas de se rouler par terre avec la force qui lui restait. Alors imagine, je ne te parle pas du moment où j'ai scié sa putain de jambe à moitié tranchée. En portant tout l'amour que j'éprouvais pour lui, je devais réaliser ce sacrifice. Dès que sa patte fut ôtée, il a presque cané dans mes mains. Je remercie le putain de bon Dieu d'avoir créer le défibrillateur car c'était tout juste. Il a été dans le coma pendant plusieurs jours. Dès qu'il est revenu à lui, il pouvait me sentir ... Il était faible, tétanisé par ma présence. Il voulait crever. Il a tenté d'aboyer en "homme", mais je l'ai fais taire en sifflotant l'hymne de la Colombie. Eh ouais, c'est pas facile d'élever un chien de ce type. Surtout après une catastrophe comme celle-ci. Ca coûte cher, ça mange beaucoup et n'importe quoi, ça pisse et ça chie partout ... Il en avait réellement plein le cul, c'était moche à regarder. Il optait pour des habitudes d'animaux sauvages. Comme un bon maître, je l'ai dressé. J'ai éprouvé de l'amour et de l'affection alors que lui continuait d'aboyer. Vraiment, il beuglait ... Beuglait encore ... Mais depuis sa castration, il a cessé de japper. Définitivement. Il était mort. Mort de la prise de conscience de ce qu'il était devenu.

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Si j'ai appris une chose dans cette putain de vie, c'est que les hommes ne ressemblaient en rien à des chiens, même en incorporant toute la richesse d'une volonté de fer. Des chiens, non. Les hommes étaient des porcs. Les hommes n’arrêtent pas de crier, leur peau a été percée par leurs propres os. Je sens leurs entrailles se révolter contre leur propre nature, celle donnée par le bon Dieu. On peut se targuer de vouloir créer un homme et de l'élever comme un porc. Des hommes et des femmes se déplaçant à quatre pattes et déversant leurs missives crasseuses dans les rues. Les ruelles et les caniveaux ruisselant des déjections de leurs unions. L'air chargé de cris de luxure. Les corps maculés de leurs propres émissions. Nous avons crée un monde dans lequel l'homme est si avili qu'il déverse sa semence sur les passants. Le remplacement ne convient pas. Tout comme une pompe. Mieux vaut considérer le cantal intestinal comme un ver qui s'introduit et grandit. Les lobes frontaux des sujets doivent être découpés pour réduire la détresse émotionne liée à la réactivation. Mais couper un tissu bien précis pour rendre ma nouvelle partenaire aussi violente que moi n'aurait aucune mérite. Leah n'était pas encore née comme il le fallait. Son apprentissage ne faisait que commencer.

La prisonnière était bonne. Une sacrée paire de fesses, mais le moment était mal choisi pour satisfaire ses besoins de primates perturbés. Une bande de sauvages s'acharnait sur n'importe quel objet matériel juste en-dessous de nos pieds. Je jetais un œil derrière mon épaule pour observer si nous n'étions pas suivi. La voie était libre, mais le comportement de Leah me laissait songeur : elle ne disait rien. Et ça, c'était pas normal qu'elle tienne sa langue comme ça. Je ne la connaissais que trop peu, mais la comparaison entre la stressée de service et l'observer dans une attitude quasi-méthodique, c'est difficile à reconnaître. Est-ce qu'elle allait me planter à ce moment là puisqu'elle considérait que j'avais un nouveau jouet ? Je n'espérais pas d'elle qu'elle prenne la fuite ... Vu son état, elle n'avait d'autre choix que de rassembler ses forces pour m'abattre. C'est vrai, je n'étais pas au milieu de ma forme non plus ... Mais elle, ses jambes la portaient à moitié debout. Heureusement que son cœur parvenait à soutenir le fardeau de son corps anéanti. Elle démontrait déjà une sacré volonté de vivre ... Mais à quel prix ? Pour vivre encore quelques jours dans un terrain pareil ? Une chose est sûre néanmoins :

« Mal de crâne. C’est rien. »

Un mensonge ? A vrai dire, je savais même pas quoi y penser. Elle m'adressait un sourire peu convaincant. Dans une situation comme celle-ci, je ne fis pas immédiatement gaffe pour une simple raison : Leah était loin d'être une menace. Ses mains sont propres. Elle n'était pas une meurtrière. Encore moins un danger potentiel. En parlant de danger, l'autre salope tomba à terre. J'étais à deux doigts de la tirer par les cheveux et de lui en coller une, mais cette garce avait prévu un sale coup. Une stratégie de merde à la con que seule une survivante amateur de son espèce pouvait engendrer : les créatures d'en-dessous avaient entendu le bruit de la chute. Bordel, on était encore à la moitié du chemin ! Je me retournais brusquement pour apercevoir l'autre bout du couloir. A ce moment précis, la trainée se retourna pour me planter un objet droit sur l'épaule. Je rugis comme un lion, abandonnant mes gémissements d'homme. Mon genou tomba à terre, l'attaque m'avait paralysé de surprise. J'avais du mal à retrouver mes esprits. Entre l'isolation et ce coup en traître ... Ma chance ne jouait pas son rôle habituelle. Leah fut plus rapide que moi. Elle s'approcha et porta elle-même sa main sur le manche du couteau.

"Attends ... Att..."

Elle n'attendit pas. Elle l'extirpa soigneusement, bordel ! J'ai eu cette envie de l'insulter en gueulant de tirer d'un coup sec. Je sentis la lame froide glisser tout le long de ma chaire pour finalement voir ressortir une pointe avec un angle douteux. Je pressais immédiatement la plaie ouverte, mon front débordait de sueur. J'avais peur de devenir fiévreux. Ca faisait longtemps que je n'avais pas encaissé une souffrance si cuisante. Briser une vitre avec le clodo, c'était du petit pain au lait comparé à ce bordel chaotique. Malgré ce mal, je m'empressais d'arracher la lame à la poigne de Leah pour la jeter en direction de la salope. J'étais à moitié content lorsque la lame taillada maladroitement le mollet de celle-ci. Normalement, je parvenais à atteindre ma cible sans trop de mal. Pour être sincère, je visais la nuque ... Alors voir le couteau éraflé le mollet, c'est presque décevant. Je relevais ma tête, ordonnant à mes jambes de porter mon corps. Dociles et droites, elles ont accepté de soutenir ma carapace de chaire poisseuse. Leah ne semblait pas faire gaffe à mon action, son regard ne quittait pas l'infecté bigleux et atrophié qui s'approchait de nous. Il ressemblait presque à ce concierge, là ... Hernandez je crois. Putain, il a une moustache ignoble, il continue de s'avancer dans notre direction. Incapable de l'achever à mon tour, j'étais à deux doigts d'ordonner à Leah de foutre le camp. Mais je me déplaçais plutôt en direction de notre invitée qui se déplaçait sur un pied. Il suffisait d'un malheureux tacle pour la faire trébucher à nouveau. En suivant la coutume d'un mâle préhistorique, je la trainais sur le sol en maintenant son pied blessé. Je dépassais ainsi Leah et me mis dans son champ de vision. Mon pied se leva et écrasa le mollet intact. Incapable de se relever, elle hurla également de douleur pour exprimer sa perdition. Autrement dit, elle n'avait plus aucune chance de nous faire chier. Les "infectés", ou en tout cas c'est le nom qui me vient en tête, se sont rués sur la seule proie à portée de main. Leurs poings ne cessaient de marteler à mort le corps à moitié en vie. Ils frappaient si fort que son thorax fut assailli par des soubresauts incontrôlés. Tel un prédateur, je les regardais la matraquer sans vergogne. Pas de rugissement victorieux dans leur voix, aucune notion de satisfaction. Même pas un besoin de se nourrir. Juste tuer. Au nom de quoi ? D'une conviction ? Non, ils n'étaient pas aussi intelligents que cela. Et le fait qu'ils ne se démontrent pas si intellectuels : leurs mouvements peuvent être anticipé. Ils possèdent l'avantage du nombre, mais à quelle échelle ? Je ne voyais qu'une seule personne qui pouvait détenir autant de réponses à ces questionnements. En me retournant vers Leah, nos yeux se recroisaient à nouveau. Elle aussi, je voulais qu'elle saigne, mais j'avais besoin d'elle. Inconsciemment ou non. J'avais cette extrême envie de serrer violemment sa tête contre un étau et de voir ses "pensées" se déverser abondamment sur mes chaussures. Peut-être que j'avais besoin de tuer encore plus. Sacrifier un corps ne me suffisait pas. Depuis combien de temps je n'avais pas pris des neuroleptiques ? Je venais de me rendre compte à quel point j'en avais besoin pour réfléchir clairement. A quel point je pouvais être vulnérable sans prendre ces foutus pilules. J'ai eu plusieurs dépendances au cours de ma vie, mais je considère celle-ci comme la plus importante de toute : si je me calme pas, je deviens un meurtrier sans conscience. Autrement dit : je deviens une cible aussi facile que ces aliénés congénitales. Et ça, c'est loin d'être génial lorsque la survie est en jeu.

« J’ai souhaité la mort de quelqu’un. Et cette personne est... »

Ma main attrapa son bras pour l'inciter à marcher dans l'autre sens tandis que ma voix se mit à interrompre la sienne :

"Génial ! Un bon moment pour se lancer dans le dramatique !"

Impossible de dire si Leah était avec moi à ce moment-là ou non. Elle semblait grimper les marches comme un automate. Le bon côté des choses, c'était qu'elle suivait. Bon, il fallait à nouveau la tirer comme un boulet, mais elle m'a surpris sur un point : lorsque j'étais désarmé en ayant ce putain de lame dans le corps, elle n'a pas attendu de me la retirer. Bien sûr, son geste était diablement maladroit et ma peau ressemblait à rien ... Mais le fait de voir mon sang sur ses mains était quelque chose de plutôt révélateur. Elle en avait dans les trippes. Le seul souci, c'est qu'elle ignorait encore comment exploiter son terrible potentiel qui sommeillait dans son esprit. Je lui adressais en ricanant :

"Il faut que t'apprennes à souhaiter la mort de tout le monde. Tu vis encore dans ton rêve d'humaniste, hein ? Oublie-le, il ne te sert à rien ici."

Enfin, le cinquième étage ! Leah étant plus réactive, elle commença à enlever les décombres qui faisaient barrage contre la porte de sortie de secours. Manque de pot, les infectés avaient terminé leur repas et commençaient à aboyer de plus belle. Je m'empressais de la rejoindre et de retirer des béquilles, de pousser à côté des fauteuils roulants ...

"Eh merde... Magne-toi, je n'ai qu'un bras moi !"

Les objets valsaient sur les côtés avec une violence non-calculée. L'adrénaline et notre mauvaise humeur grimpaient en flèche. C'était limite si le fait de nous insulter et de nous rabaisser devenait un jeu coopératif et nous motivait à nous bouger le fion.

"Bordel Leah, fais fondre la cellulite de tes fesses et aide-moi à dégager la table ! ILS ARRIVENT !"

Leah me prêta main forte pour déplacer une table, ce fut le dernier obstacle avant de faire face à la porte de secours. J'actionnais immédiatement la poignée ... Bloqué. Je devenais pâle. Non seulement à cause de la fièvre, mais également parce que je pouvais sentir que la mort me guettait. J'actionnais à nouveau la poignée, encore , encore !!!

"BORDEL DE MERDE !"

Je reculais d'un pas avant d'envoyer mon pied dessus. Je pris suffisamment d'élan pour propulser mon épaule. Rien à faire ... Ces enfoirés avaient retourner la porte. Elle pouvait être ouverte de l'extérieure et non de l'intérieur. Ils avaient calculé le coup ... Ils avaient pensé que si j'avais l'opportunité de m'évader, même avec une chance aussi minime, ils m'auraient à nouveau bloqué dans un putain de piège à la con. Je regardais autour de moi et ... Leah avait disparu ! Il y avait une grille en-dessous de la porte. Trop petite pour un corps tel que le mien ... Mais le sien ? Ou peut-être est-ce qu'elle avait pris un autre chemin ? Je regardais par la serrure et je pouvais la voir. Elle était bien dehors ! Mais qu'est-ce qu'elle attendait pour ouvrir ? Je frappais plusieurs fois contre la porte en aboyant de plus belle :

"Leah, ouvre-moi !"

Pas de réponse. Est-ce la porte était également bloqué de l'autre côté ? Est-ce que ... Non ... Elle m'abandonnait ici ? Putain, j'étais trop naïf ! MAIS QUEL CON ! Elle s'était échappée et s'est bien jouée de moi ! Rien que cette pensée me replongea dans l'adrénaline d'un survivaliste expert. Je me mettais à exploser en rouant la porte de coups. Ma rage refit surface ... J'avais peur. J'étais angoissé ! C'était tellement con, je voulais pas crever comme ça !

"LEAH ! Bordel de ... LEAH !!!"

Je jetais un regard par-dessus mon épaule. Oh putain, je pouvais les voir ! Ils étaient en train de courir en ma direction ! Je me retournais et appuyais mon dos contre la porte. J'étais prêt. J'allais leur montrer qu'un prédateur même faible pouvait tuer impunément.

"Je vais vous bouffer ... JE VAIS TOUS VOUS BOUFFER !"

Ils s'approchaient dangereusement ... vingt mètres ... dix mètres ... huit ...

"Aaah !"

Je sentais mon corps retombé en arrière. La porte s'ouvrit brusquement et je dus me rattraper à Leah pour ne pas chuter en arrière et faire une chute dans les rues en-dessous de nous. La fille referma immédiatement la porte mais plusieurs mains étaient sorties dehors. Impossible de sceller définitivement la sortie. Je la voyais mettre tout son poids de femme contre la porte, mais elle ne pouvait pas retenir longtemps. Je m'empressais de charger à nouveau contre la porte et de retenir l'entrée du mieux que je pouvais. La stratégie était sans espoir, on n'allait pas avancer ainsi. Si je me détachais de ma position, les infectés allaient profiter de ce manque de force pour charger à nouveau. Sans même réfléchir, j'écartais Leah de la main en l'éloignant de la porte. Son regard était abasourdi et confus par rapport à ce geste. Mais à l'instant même où je lui présentais ma machette, l'idée de sectionner des bras heurta son esprit. De quelle manière ? Peu importe. Mais elle devait faire vite car je commençais à m'essouffler comme un boeuf à moitié charcuté...

"Réfléchis pas ! FAIS-LE !"

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMer 29 Jan - 20:22

Son regard perçant, a la lueur bestiale, croisa le mien. Il abattit sa patte d'ours sur mon bras, le saisissant comme un vulgaire bout de viande, m'incitant a marcher. Il m'interrompit, sans aucune gêne me lançant :

"Génial ! Un bon moment pour se lancer dans le dramatique !"

Je fronçais légèrement les sourcils, réfléchissant a ses dires, me laissant entraîner dans cette course contre la mort... Déjà... On fuyait des hybrides. Des créatures venues d'un autre monde.

Et cette femme, avait-elle rejoint l'autre monde a présent? Qu'était-elle devenue? De toute façon ce n'était qu'une sombre conne. Eh mais... Tentais-je de me rassurer indirectement? Allait-elle revenir en... Parasite? Elle était morte a cause de moi putain !

Je devenais la pire des connasses.Tout ce que je ne voulais pas être se réalisait a présent : Meurtrière, fugueuse, sympathisante envers le premier venu, pilleuse de corps et j'en passe ! D'ailleurs ce premier venu, aux airs de fous m'extirpa de mes pensées en lançant dans un ricanement sournois:

"Il faut que t'apprennes à souhaiter la mort de tout le monde. Tu vis encore dans ton rêve d'humaniste, hein ? Oublie-le, il ne te sert à rien ici."

Je relevais un regard meurtrier vers l'homme : Mais quelle grande gueulasse ! A quoi bon combattre la mort? On venait de sacrifier la première venue. Je serais probablement la suivante. Et lui le dernier, a courir comme un putain de gibier. Mon coeur battait a tout rompre. J'étais apeurée tel un vieux rat d'égout qu'on arrive enfin a capturer alors qu'il erre pendant des mois et des mois dans votre cave. Ce genre de bestiaux qui souille toute la cave, qui dévore toutes vos provisions et qui n'a aucun scrupule a marquer son territoire.
Mon cœur s’accéléra lorsque je pris connaissance du bruit environnant... Cris, gémissements, braillements... Et cette odeur insupportable frénésie de mort et de fin d'automne. Il fuyait ces bruits, je fuyais cette odeur de mort. Ce qui m'étonnait le plus c'est que Dago ne cherchait pas a les combattre. Il avait donc une once de raison ? Dans mes souvenirs, il apparaissait comme un combattant fou, dont les souvenirs le hantent, dont les médicaments le calme. Comment pouvait-il avoir une once de raison? J'accélérais légèrement la cadence mon mal de crâne disparaissant peu à peu, la douleur dans mon dos se ravivant peu à peu.
Un mal pour un... Mal ouais.

Arrivant a destination je regardais autour de moi avec soin cherchant une sortie de secours. Inutile de mourir aussi bêtement après une course effrénée. Je m'abaissais, malgré les craquements de mon dos. Ou bien était-ce les craquements musculaires des parasites qui se joignaient a leur progression? Je poussais ici et la tous les objets qui me tombaient sous la main. C'est alors que la voix ,quelque peu, autoritaire de mon bras droit résonna :

"Eh merde... Magne-toi, je n'ai qu'un bras moi !"

J'esquissais une grimaçe : Pour qui se prenait-il bon sang? Lui avais-je reboucher sa plaie au fer rouge? NON. Une insulte franchit mes lèvres alors que je déplaçais les décombres d'un souvenir lointain. Dago semblait creuser le sol. Ses mains balayaient les objets vivement. Il déplaçait les objets, sans relâche et sa force, sa rage de vivre, semblait se transmettre dans mes veines. Il me rattachait a la vie pour la première fois depuis le cataclysme. A mon tour, j'écartais plus vivement les ruines même si mon dos semblait réticent. A mon tour, j'envoyais valser les objets ici et la sans en calculer la trajectoire. J'esquivais cependant les objets qu'il balançait en ma direction. Mon coeur résonna de plus belle dans mes oreilles. La concurrence monta entre nous deux, l'espoir de retirer plus de déchets que l'autre devenait presque un jeu... Enfin presque car les créatures nous rattrapaient déjà et c'est tout juste si je ne sentais pas leur souffle, leur haleine de chacal en rûte effleurer mon cou... Un tout autre énergumène reprit la parole, me lançant avec rage :

"Bordel Leah, fais fondre la cellulite de tes fesses et aide-moi à dégager la table ! ILS ARRIVENT !"


Je répliquais a bout de souffle et a bout de nerfs :

" La cellulite que t'as pas aperçu et qui se répercute sur ta gueule de balafré? OUAIS, TA GUEULE. CONNARD."

A bout de bras, les jambes tremblantes sous la peur je l'aidais a dégager une table qui libéra enfin la sortie de secours. La porte m'apparut comme une bénédiction jusqu’à ce que Dago déposa sa paume sur la poignée et qu'il l'actionna en vain. Les jurons franchissaient aussitôt ses lèvres.

"BORDEL DE MERDE !"


Paniquée, je cherchais une solution du regard. Le bruit assourdissant de mon coeur ne me quittait plus. Je n'entendais plus la progression des parasites et cela augmentait ma peur. Augmentait mes tremblements. Et c'est alors que aperçu une petite grille en dessous de la porte : AMEN.
Et c'est sans aucune hésitation que je la soulevais, la dégageant avec le pied. Dans le vacarme environnant Dago ne dut pas l'entendre. Je retirais mon sac, le laissant sur la grille, pensant le reprendre lorsque je serais rentrée plus ou moins dans le conduit.
D'ailleurs Dago pourrait-il rentrer dans le conduit? Ne m'avait-il pas lancer que je devais souhaiter la mort d'absolument tout le monde?
Alors que je me faufilais avec peine dans un vieux conduit d’aération bien pourrit, bien dégueulasse, qui puait la mort plus que je ne le pensais, j'entendais mon ami d'infortune taper contre la porte.
Que devais-je faire? Continuer ma progression et essayer de trouver une sortie?
Ou bien m'y réfugier et mourir de faim?

La raison l'emporta et je décidais de progresser mon chemin, raclant le sol avec mon ventre, avançant tel un Rambo sauvage. Je ramassais sur mon passage une masse de déchets souillant mes vêtements. Et c'est alors que je vis la sortie. Tapant du coude, a plusieurs reprises, contre une nouvelle grille, celle-ci finit par céder me libérant enfin ! Je glissais mes bras en dehors du conduit, m'extirpant (non sans peine) de cette cage a lapin.

Frappant toujours contre la porte le colosse hurla :

"Leah, ouvre-moi !"


Je déglutissais. Un choix crucial. Soit, je le laissais crever ici... Soit... Je l'aidais.

"LEAH ! Bordel de ... LEAH !!!"


Sa voix déclencha une once d'humanité dans les tréfonds de mon coeur et pourtant les questions se bousculaient dans ma tête. Il semblait si paniqué et... Devais-je lui ouvrir?
Je l'entendis beugler :

"Je vais vous bouffer ... JE VAIS TOUS VOUS BOUFFER !"


MAIS QUEL CONNARD. Comment pouvait-il penser avoir sa chance contre EUX? Au risque que les parasites nous suivent devais-je lui ouvrir?... OH PUIS MERDE. Au diable les réflexions. Je me jetais contre la porte. Et glissant mes mains souillées par le sang sur la poignée je l'actionnais vivement pour ouvrir la porte.

C'est alors qu'il agrippa mes épaules pour ne pas tomber.
Je fermais aussitôt les yeux de peur qu'il me brise la nuque sous un coup de colère.
Il en fit rien.

Je refermais aussitôt la porte, me faufilant sous ses bras pour me jeter contre la porte, essayant de la maintenir fermée. Les parasites, enragés, frappaient contre la porte, secouant mon corps contre cette porte d'infortune.
Un partout, aucune dette a rendre l'un envers l'autre. Il m'avait sauvé la vie mais l'inverse également. Les monstres martelaient la porte et les yeux mi-clos je me concentrais pour jeter tout mon poids contre la porte. Un... Silence, ils prenaient de l'élan. Deux... Silence... : J'allais crever.

Dago ne se fit pas prier et décida très rapidement de me venir en aide se jetant a mes côtés contre la porte. Il me repoussa d'un geste de la main m'envoyant légèrement plus loin. Je le regardais, cherchant a comprendre la raison de son geste : devais-je partir en courant? Allait-il ouvrir la porte et me lançer dans le tas? Non? Impossible. Il m'avait sauvé la vie. Oui, Dago m'avait sauvé la vie. A moi, Leah J. Wyatt. D'ailleurs, pourquoi moi? J'esquissais un mouvement de recul, méfiante. L'homme me tendit d'une main sa machette. Allait-il me la planter dans le ventre? Visiblement son intention était toute autre. M'approchant avec méfiance, je glissais le bout de mes doigts sur la machette. Son souffle rauque parvint a effleurer mon visage lorsque je m'en saisis : Que devais-je faire avec une arme?

"Réfléchis pas ! FAIS-LE !"
lança t-il rebloquant la porte avec peine. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Je distinguais vaguement dans la pénombre ses mains souillées par le sang, il semblait physiquement et mentalement a bout.
Et toutes ces mains, qui m'accueilleraient volontiers dans le doux berceau de la mort... Tous ces bras, m'offrant une liberté incertaine... Mais soudaine...
Je déglutissais et observais mon acolyte. Puis j'observais ses mains puis mes mains. Vivre avec un fou ou mourir. J'avais une énorme dette envers lui. Dago m'avait sauvé d'une mort certaine oui oui oui. Non pas une fois mais belle et bien plusieurs fois. Au final, ma dette se prolongeait... Je plantais mon regard dans celui de Dago.

Le mal de crâne resurgit. Chancelante je pris conscience que ma décision était prise.
J'abattis la lame contre cette multitude de bras ballants.
Une fois.
Je m'y repris une seconde fois, fermant les yeux cette fois-ci le sang éclaboussant nos visages. Et c'est a la troisième reprise que les derniers bras tombèrent car le quatrième coup me fit trancher le vide. J'essuyais d'un revers de la main mon visage libérant mon regard.Animés par d'anciens muscles, les bras gesticulaient un maigre instant.
Les bras tremblants je jetais la machette au sol. Je déglutissais. Répugnée, révulsée par mon propre geste je reculais en fixant la machette qui jonchais le sol souillé par le sang : Merde.
POURQUOI LA LUNE POINTAIT LE BOUT DE SON CUL MAINTENANT POUR ÉCLAIRER LA SCÈNE?
Merde, merde, merde. J'essuyais vivement mes mains contre mon bas lâchant un petit hoquet de surprise : Qu'avais-je fait merde? Et ce sang, a moitié sec, a moitié coagulé qui souillait mes mains et qui ne souhaitait pas partir qu'allais-je en faire?
Je relevais mon regard vers Dago qui réussit avec peine a fermer la porte.

J'ai fais coulé du sang.
Dago saisit mon bras et m’entraîna dans sa course poursuite.
J'ai fais coulé du sang.
Je me laissais dicter par ses gestes précipités, j'ai fais coulé du sang. Mon pied s'écrasa dans une flaque de sang, je lâchais un petit grognement en reculant mais Dago me rattrapa avant que je puisse m'écarter. Je relevais les yeux vers le ciel, pas une seule étoile parvient a mon regard. Je reportais mon regard alors sur le dos du colosse en marchant, ne prêtant pas attention au sol souillé par le sang.
J'ai fais coulé du sang.
Je fermais doucement les yeux alors que les larmes coulaient sur mes joues. Dago ne se préoccupait pas de mon état il m’entraînait, tout simplement, dans sa course contre la mort. C'est au bout d'une dizaine de minute qu'il s'arrêta. Puis il remarcha.
J'ai fais coulé du sang.
Mes jambes faiblissaient et petit a petit c'est tout juste s'il ne devait pas me traîner derrière lui. J'étais réellement un boulet. J'écartais sans prévenir mon bras de la poigne de Dago m'arrêtant de marcher.
J'ai fais coulé du sang.
Je secouais vivement négativement la tête me la tenant : J'ai fais couler du sang.
Je regardais autour de nous et rehaussais mon... sac. Mon sac.
J'écarquillais grand les yeux, regardant Dago. Revenant impulsivement sur nos pas je murmurais a plusieurs reprises :
"Mon sac. Dago. Mon sac. Dago ! Mon sac ! "
J'essuyais vivement mes mains sur mon haut, frissonnante des pieds a la tête dégoûtée par la souillure sur mon visage, sur mes mains, sur mes vêtements. Constamment en mouvement je ne m'étais point préoccupée de mon sac, de ma tenue et du froid mordant.Je jetais un regard autour de nous : Il m'avait conduit en dehors des bâtiments. Loin des résidences. Où étions-nous? Alors que je progressais, une main s'abattit sur mon épaule, me tirant vivement en arrière. J'émis un grognement, surprise.
J'ai fais coulé du sang.
Je me tournais vers... Dago. Et pourquoi étais-je a même le sol? Je fronçais les sourcils alors qu'il m'indiqua le silence, fixant quelque chose un peu plus en haut. Qu'est qu'il pouvait bien y avoir? Je relevais les yeux et observais ces hommes a quelques mètres seulement de nous. Quelques motos, quelques hommes, autour d'un grand feu, se délectant d'un met dont je doutais sérieusement la provenance. Uniquement des hommes, tous plus ou moins fort. Aussi fort que Dago. Des muscles bien présent au niveau de leurs bras, en gros de quoi me briser la nuque en une claque.Un homme arriva après les autres et déposa une tronçonneuse au sol. Décidément, il y'avait TROP de monde ici. TROP de risques.
J'ai fais coulé du sang.
Le froid environnant devenait de plus en plus mordant et l'idée d'un bon feu de camp raviva mon esprit. Mais pouvait-on seulement sympathiser avec ses inconnus? Ils étaient une dizaine, jusqu’à ce qu'une autre dizaine approcha poussant devant eux deux petites femmes.

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Toutes deux semblaient terrorisées. Nues, elles n'avaient d'autre choix que d'avancer et d'obéir a ces tortionnaires, a leurs tortionnaires. Et alors que le plus grand des hommes approcha d'elle, un cri déchira la nuit silencieuse. Strident, hurlant et aussi mordant que le froid environnant.Par réflexe, complètement enfantin et ridicule d'ailleurs, je me réfugiais contre Dago , me cramponnant bêtement a lui d'un bras, me bouchant une oreille de l'autre.
J'ai fais coulé du sang.
Trop d'horreurs en si peu de temps. Je fermais les yeux, le corps parcourut de tremblements murmurant a Dago :

"Dago, j'ai fais coulé LE sang."
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeVen 31 Jan - 20:59

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"J’ai confiance en tout le monde. Ce dont je me méfie c’est du diable se trouvant en chaque homme".

"Daniel, Carlos ... Je suis désolé."

"VA TE FAIRE FOU..."

*BLAM BLAM - BLAM*


Des voitures de toutes les couleurs défilent devant mes yeux. J'ai l'impression que je vais bientôt chier un arc-en-ciel à force d'attendre le moment importun. "Tue-les et nous effacerons la dette". Ca paraît si simple. Pourquoi ça serait aussi dur ? Risquer sa vie n'a jamais été quelque chose de difficile. Se faire énormément de blé non plus. L'assumer lorsque ça va mal, c'est déjà autre chose. Et pourtant, lorsque l'infrastructure qui est sous ton nez est une banque multinationale avec des caméras, un système moderne de sécurité, des gardes et une bonne brochée de civiles ... Je me questionne. D'ici peu, je ressortirai riche. Mais à quel prix ? Les gants en latex me serrent. La ceinture de C4 rajoute un poids au peu de conscience que je parviens à préserver. Je tâtonne nerveusement mon masque de clown, mes yeux scrutant les clients qui venaient et sortaient de la banque. Pas de trace. "On fait ça proprement", selon notre patron. Un braquage professionnel à l'ancienne avec un costume, un masque et une puissance de feu énorme. C'était la mission donnée à mon équipe. La mission qu'on m'a confié car j'en étais le leader. Tu parles d'une pression ... Seulement, j'en avais une supplémentaire d'un contact voisin. Une dont mes frères d'armes ignoraient totalement. "Tue-les et nous effacerons la dette". Bon, résumons un peu : Se lancer dans un braquage, maintenir les civiles à terre, grimper sur le bureau, menacer, insulter, entendre l'alarme se déclencher par un connard, éliminer ce connard qui a osé me défier, éliminer des vagues et des vagues de flics pendant que la perceuse joue son rôle, récupérer l'argent, éliminer mes coéquipiers et partir. Ca en fait un paquet à juste "éliminer". Ca paraît si simple. Pourquoi ça serait aussi dur ... ?

"Dago ?"

Carlos me parlait. C'était un bon coéquipier qui allait crever par ma main. J'allais d'ici peu devenir un traître. Un animal infidèle. Mais le pire dans tout cela, c'était que je devais éliminer également son frère Daniel. Les deux frangins étaient aussi brutaux que moi. Je regrettais déjà leur disparation. Est-ce que j'avais le choix ? Ma dette pesait lourdement sur mes épaules ... Il fallait que je tue les frères pour une raison qui me dépassait. Non, je n'allais pas le faire. Non, je n'allais pas me le permettre. Nous avons fais les quatre cents coup ensemble, ils me sont loyaux.

"Hey ... Dago !"

Je regardais Carlos en forçant mon regard à ne pas trahir un geste que j'étais sur le point de regretter. Daniel se questionna également en me poussant du coude. Nous étions en pleine rue, les voitures défilaient devant nous. Il fallait traverser la route pour atteindre la banque. Nous étions tous prêts. Les sacs à portée de main. Notre masque dans notre veste.

"Réglez vos chronomètres à cinq ... Quatre, cinq !"

"Check."

"Check."

Je traversais la route en sentant les véhicules ralentir et braquer de justesse autour de moi. Mon masque se glissa sur le visage. Notre fusil d'assaut tenu par des mains fermes. Nous entrions dans la banque. Aujourd'hui, on va devenir riche. C'est ce que je m'étais dis. Je n'ai jamais eu aussi tord dans toute ma vie. A la place, j'étais devenu un putain d'enfoiré de traître.

[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  1391201565-a2


Retour à la réalité. Une réalité qui semblait me plaire dans un premier temps. Là aussi je regrettais rapidement ce choix. J'avais la saveur de l'amertume au fond de mon palais. Une salive acide qui me rendait malade. Dépassé par les événements, il fallait que je me recentre. Que je m'adapte correctement à ce nouveau monde. Que j'apprenne comment son cœur bat pour l'atteindre sauvagement. Et Leah savait comment. Leah se trouvait dans ce merdier depuis le début. Elle en savait énormément. Et le fait de lui fracturer le crâne pour dévoiler ses pensées n'étaient pas quelque chose de suffisamment clair et lisible. Mais elle n'était pas réellement l'ennemi. Peut-être une victime. Mais une victime qui en savait beaucoup plus que moi. C'est de se fait que je consacrais mon énergie et mes ressources à l'entrainer et à éviter l'enfer que nous traversions. Si nous avions réussi à nous échapper jusqu'ici, c'était uniquement grâce à la putain de chance made in Ireland qui trônait dignement au-dessus de nos têtes. Je n'avais pas assez de prières à donner pour les dieux mythologiques qui nous observaient depuis l'au-delà. Mais je possédais la clairvoyance d'un nuisible destructeur. L'air que je respirais était réel. Le souffle qui s'échappait de mes pores était réel. Les monstres qui s'aplatissaient avec frénésie derrière la porte étaient réels. Une autre réalité ne cessait de revenir également : ma blessure devenait douloureuse et me ralentissait. Je faiblissais plus vite, j'étais déjà à bout de souffle. Leah prenait le temps d'analyser son acte alors que je lui avais ordonné de ne pas réfléchir une seule seconde. Ma frustration me redonna des miettes de ma force physique, mais j'étais à deux doigts de céder.

Soudain, la machette s'abattit plusieurs fois, démembrant ce qui devait être tranché. Le sang putride et nauséabond s'échappa des blessures, créant une explosion d'hémorragie qui aspergea notre peau. Les bras morts se glissaient le long de nos jambes, heurtant avec résonnance les fibres rouillés de l'escalier. Maintenant ! Mes bras tremblants repoussaient difficilement la porte jusqu'à la fermeture. Un léger "ClanG" se fit entendre, un indice déterminant qui indiquait que la porte était enfin cloisonnée pour de bon. Je portais ma main sur ma blessure. Le sang continuait à s'échapper. Il fallait faire vite avant que la fièvre monte. Mes yeux se posaient sur ma sœur d'arme qui n'avait pas une belle gueule à voir. Effrayée, angoissée, à bout de force ... Elle s'agrippait encore à ses valeurs humaines là où il n'y en avait plus.

"Encore en train de psychoter ?

Pas de réponse. Elle restait aussi immobile qu'une queue en érection. D'une main, j'empoignais à nouveau cette machette qui commençait à me faire plus chiez qu'autre chose. De l'autre, j'entrainais à nouveau l'apprentie sociale à mes côtés. Nous descendions rapidement les marches sans nous soucier de faire plus de bruit que ce que nous avions causé auparavant. Les mouvements de Leah ne répondaient qu'à moitié, elle n'arrêtait pas de se cogner maladroitement sur les recoins de l'escalier de secours. Nous étions en train de faire un boucan pas possible. Je murmurais des jurons dans ma langue sacrée, sachant pertinemment qu'elle ne comprendrait pas un putain de mot. Ou peut-être qu'elle ne s'en souciait même pas d'ailleurs. Une fois en bas, je regardais les alentours. Putain, on aurait dit les terres dévastées d'un film post-apocalyptique hollywoodien. On se retrouvait dans une merde aussi sombre que celle de Poutine en personne.

"Allez, faut pas trainer".

Nous avions réellement besoin de repos et de miser sur des médicaments que nous trouvions en chemin. Autant dire que la chance d'en détenir se résumait à zéro. Peut-être moins. Tout en poussant la jeune fille contre moi, nous restions collé près du mur de l'enceint. Une fois au bout, je jetai un œil vigilant : personne. Que des ruines. Mais il n'y avait pas d'êtres vivants. Ou d'êtres morts, appelle ça comme tu l'entends. Je décidais à cet instant de marcher et d'essayer de récupérer un peu tout en parcourant un chemin nouveau. J'ignorais totalement où aller. Mon instinct me dictait de fuir cet endroit et de goûter à ma nouvelle liberté. Fallait-il que je la tue à ce moment-ci ? Non, pas encore. Elle devait m'apprendre des éléments de cet endroit. Main dans la main, nous marchions ainsi en tandem dans les rues désertes. Je regardais furtivement les immeubles qui se présentaient devant nous. Les fenêtres étaient brisées, le peu d'arbres qui se trouvaient là étaient si grands qu'ils camouflaient un quart de l'horizon. Il y avait bien des bureaux, des boutiques, une poste ... Pas de pharmacie. Le sol se montrait aussi instable. Non seulement il y avait des nids de poules partout, mais il y avait également une profonde tranchée qui circulait jusqu'à vingt bornes plus loin. Et encore, le temps jouait à notre défaveur. La bise glaciale se glissa sous mes vêtements, la nuit ne dévoilait pas encore ce que je voulais voir. Jusqu'à apercevoir deux minuscules lumières au bout du chemin. L'éclairage s'agrandissait au fur et à mesure et le vrombissement de deux moteurs atteignaient mes oreilles. Les flics ?! Non ... Non, pas dans ce monde. J'entourais mes bras autour de Leah avant de l'emporter dans le fossé. Heureusement, celui-ci ne faisait que deux mètres de hauteur mais nous étions obligés de demeurés accroupi. Les motards nous dépassaient sans nous avoir aperçu. Ils semblaient continuer à rouler en direction de l'hôpital psychiatrique, là où nous nous trouvions il n'y a même pas une demi-heure. Qui étaient ces gars ? Des pillards ? Des amis de la salope ? Impossible à déterminer avec précision pour le moment.

Le dos courbé, nous continuions de progresser dans la tranchée. Ce trou comportait des multitudes de déchets et des tuyaux de canalisation brisés. Nos souliers marchaient sur les cadavres de rats morts en faisant craquer leurs petits os. Leah n'était pas encore avec moi. Elle devait divaguer et considérer ce qu'elle a fait comme son premier "meurtre". C'était ridicule. Une perte de temps. Si au moins elle avait supprimer un être réellement vivant ... Mais là, elle frôlait l'hystérie sans aucun raisonnement. Peut-être qu'elle se laissait plus aller car elle pouvait compter sur ma présence ? Aucune idée. D'ailleurs, je m'en fous ... Enfin, je crois. Ce n'est qu'à ce moment précis où son bras s'échappa de ma poigne. Elle n'avait pas glissé, c'était bien une réaction de la fille en question. Je me retournais pour mieux l'étudier. Une lueur de lucidité apparue dans ses yeux. Angoissée, elle tourna les talons.

"Mon sac. Dago. Mon sac. Dago ! Mon sac ! "

Et c'est reparti. Le sac n'était qu'une illusion. Comme si le peu de vivres ou même une putain d'arme pouvait nous sauver maintenant. Nous avions le plus grand besoin de nous adapter par rapport aux faiblesses de notre corps. En valorisant un objet aussi solidement, on se met à regretter sa disparition. Et moralement, ça nous conduit immédiatement à notre perdition. D'un geste sans douceur, je la retiens par l'épaule et l'obligea à se retourner vers moi. Mon index collé contre les lèvres, je la fusillais du regard. Lentement, j'indiquai mon doigt vers le haut. Des pas se rapprochaient. On pouvait entendre quelqu'un renifler et l'écho d'une musique qui ravagent le crâne des jeunes de notre époque. A faible vitesse, nous nous levions pour mieux apercevoir dans quel pétrin on s'était encore foutu. Un mec se trouvait juste au-dessus de nous, des écouteurs implantés dans ses oreilles. Deux autres autour d'un feu de camp fait maison. Et un bon paquet vers les tentes. Ce qui me frappa, c'était qu'ils étaient tous habillés de la même manière : débardeur rouge, pantalon militaire. Exactement comme mes fringues. Enfin, ceux que j'ai volé aux clodos qui étaient sans doute parti en reconnaissance. Bordel ... On allait jamais s'en sortir si on continuait à amener autant de poisse. Surtout avec la plaie que je me trimballais à l'épaule et les réactions aléatoires de ma compagne. La nudité de deux femmes capta plus rapidement mon intention. Nerveuses au possible, elles se mettaient à genou devant un molosse masqué ... en costume ? Ouais, il était sacrément bien fringué. C'était le seul d'ailleurs. De dos, je ne parvenais pas encore à apercevoir son masque. Ce con brandissait un tuyau en fer chauffé à blanc. Sans attendre, il marqua la première femelle comme si c'était un putain de gibier. Les hurlements de cette dernière se mettaient à exploser, c'était limite si elle ne s'urinait pas dessus. Je sentis immédiatement Leah s'agglutiner contre moi alors que j'essayais de comprendre calmement la situation. Je ne la repoussais pas pour autant, tant qu'elle ne faisait pas chier en dévoilant notre position à chaque fois que ses lèvres se décollent.

"Dago, j'ai fais coulé LE sang."

Je ne pus me retenir plus longtemps. Je balançais mon coude dans ses coudes en lui intimant de se taire à voix basse :

"Putain Leah, tu fais chiez."

Le molosse, sans doute le chef de meute, se retourna. Non ... Ce masque. IMPOSSIBLE !


[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  1391201675-a3

Carlos. C'était Carlos. Je pensais l'avoir buté lui et son frère il y a des années de ça. Bordel, comment il s'en est sorti ? Et son frère ? C'était lui ? Ou lui ? OÙ SE TROUVAIT DANIEL, PUTAIN ?! Non ... Non. Lui n'avait pas réussi à s'en tirer. Lui était réellement mort. Tout de suite, les choses devenaient extrêmement claires. Soit sa présence est une foutu coïncidence. Soit ils ont tenté lui et ses hommes de me retrouver pour m'en coller une définitivement. En d'autres termes, ce putain de mec est un tueur et réfléchissait comme tel. Il réfléchissait comme moi. Ce n'était pas le moment de m'affronter à lui. Mais est-ce que nous avions le choix ? Plus le temps passait, plus on avait des risques de se faire repérer. Je commençais à parler tout bas, comme si j'espérais que ma propre voix pouvait me donner une réponse plus nette et simple à prendre en main :

"Si ... Non. Pas de sortie. Là-bas, peut-être que ... On se fera abattre comme un cerf."

Je pouvais sentir l'impatience (ou même l'incompréhension) de ma partenaire qui se trouvait toujours contre moi. Je lui murmurais tout bas en répondant à sa question précédente :

"Ton sac est perdu et il nous aurait servi à que dalle. Règle numéro une : Ne considère jamais quelque chose comme le tien ici. Tu t'accoutumes au monde, pas l'inverse."

Je laissais un temps avant de continuer, guettant toujours le moindre mouvement des ennemis.

"Et si tu gueules encore une fois, je te brise la mâchoire. Tu dévoiles notre position."

Encore une insulte, une menace et ... Ah tiens, une argumentation pour changer. Un conseil qui valait de l'or, même une idiote pouvait comprendre l'importance de la furtivité en milieu nocturne et surtout dans un contexte hostile. Je ne préférais pas tout lui dévoiler au sujet de Carlos et du fait que nous nous connaissions extrêmement bien. Du fait que je l'ai trahi, que j'ai cru l'avoir tué et ... Que je le revois apparaître d'entre les morts, complètement changé. Il n'aurait jamais oublié ce que je lui ais fais, lui et à son frère. Jamais. Nous pouvions partir ... Mais pour aller où ? Le connaissant que trop bien, ses hommes devaient surveiller un périmètre spécifique. Attaquer de front ? Bien que ce soit ma spécialité, là ce serait du suicide pur. Avant même de m'être décidé, le garde avec ses conneries d'écouteurs s'approcha au bord de la fosse. Je me baissais du mieux que je pouvais pour rester dans la pénombre, sentant ma partenaire faire de même. Le silence devait être absolu. J'espérais qu'elle comprenne au moins ce que cela voulait dire. Tout en retirant ses écouteurs, le soldat siffla en ouvrant la braguette de son pantalon. L'urine qui s'échappa de son engin coula à quelques centimètres de mon visage. Ma haine s'empara presque de moi. Je n'étais pas particulièrement doué pour les bons plans, mais là il y a une dignité quand même. J'attendis patiemment qu'il finit de s'assouvir comme le porc qu'il était, et comme le prochain cadavre qu'il sera tantôt. Je me penchais pour ramasser une pile morte et la balança au loin. Un faible résonnement suffisamment clair se fit entendre. Distrait, ce connard détourna son regard en direction de l'origine du bruit. C'est à ce moment que je frappais. Mes mains agrippaient ses chevilles, puis je le tirai vers moi avec force. Déstabilisé, son corps se ramassa à même le sol. Son visage heurta la pierre, rompant ainsi sa partie nasale. Je le tirai immédiatement vers moi, l'entrainant ainsi dans la tranchée. Sans surprise, je lui envoya deux coups de poings dans sa tronche de merde avant de passer un sac en plastique trouvé sous mes pieds autour de sa tête. Je le forçais à rester à terre, un pied sur lui pendant qu'il suffoqua grossièrement. Ses respirations saccadées firent un drôle de bruit qui appelait une longue et douloureuse agonie. Peu à peu, il cessa de se débattre comme un diable. Ses bras devenaient inanimés. Son corps se laissa retombé sur le sol crasseux de la tranchée. A bout de souffle, je dus me coller contre le mur pour retrouver mon rythme respiratoire. Je venais de commettre une connerie. Un garde en moins, c'est repérable. Surtout en sachant que Carlos gouvernait son territoire. Tout en faisant des pauses, j'expliquais mon plan à Leah :

"On a plus le choix. On ne peut pas s'évader simplement d'ici. On ne peut pas tous les buter. On va devoir être malin et espérer s'en tirer. T'aimes le théâtre ? Moi, j'adore. Surtout quand une chasse à l'homme est posée sur ma tête."

J'ôtai la cagoule du garde mort et la tira sur mon visage. Je pris également ses écouteurs, ses gants, tous les éléments capable de me convertir à sa personne et ainsi éviter d'attirer l'attention des autres cons. On devait se jeter dans la gueule du loup avant que ce dernier ne comprenne ce qu'il se passe. Dans une meute, il faut tuer l'alpha.

"Tu vas être ma prisonnière. Tu vas ... Hey, arrête de me regarder comme ça. Ils vont me reconnaître uniquement si leur chef entend ma voix. Je ne peux pas y aller seul, ce sera suspect. Les autres pingouins frigides ne me connaissent pas, ne savent pas à quoi je ressemble. On va miser sur la surprise."

Tout en attachant les gants autour de mes poignets et en prenant son fusil d'assaut, je continuais de réciter mon plan :

"Tu n'as qu'à resté naturellement toi-même. Gueuler pour rien, tu fais ça très bien."

Un léger sourire parcourut mon visage. Cela m'étonnait que Leah partage mon humour. Tel un officier militaire, je posais un briefing court et clair.

"Objectif principal : Tuer le mec en costume. Chiale pas, je vais le faire. Mais si jamais je suis coincé pour une quelconque raison et que ..."

Je soupirai. C'était sans espoir qu'elle fasse quelque chose si je merdais. On allait être sacrément dans la merde. Leah allait foiré à coup sûr. Je fermais les yeux un instant en pinçant le haut de mon nez. Tout en la pointant du doigt, j'ajoutais en conclusion.

"Vise la tête."

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeSam 8 Fév - 0:57

LA RENAISSANCE I.
Confrontation avec l'inhumanité.

Et c'est en guise de réponse qu'il me balança gratuitement son coude dans les côtes. Ce simple geste me ramena étrangement a la terrifiante réalité...Lançant a voix basse Dago me souffla ces quelques mots :

"Putain Leah, tu fais chier."

Je balançais mon poing dans son ventre, témoignant ainsi ma douleur et grimaçais : Quel enculé. Il ne réagit même pas au coup de point. L'homme semblait perdu dans ses pensées, son regard ne fixant qu'un seul et unique homme. Je reprenais peu a peu mes esprits et je constatais que Dago parlait tout bas :
"Si ... Non. Pas de sortie. Là-bas, peut-être que ... On se fera abattre comme un cerf."

Je fronçais les sourcils. L'envie de le secouer pour le tirer de ses rêveries effleura mon esprit cependant il reprit en murmurant toujours aussi bas :
"Ton sac est perdu et il nous aurait servi à que dalle. Règle numéro une : Ne considère jamais quelque chose comme le tien ici. Tu t'accoutumes au monde, pas l'inverse."

Je n'eus le temps de répondre, qu'il enchaina :
"Et si tu gueules encore une fois, je te brise la mâchoire. Tu dévoiles notre position."


Menaces. Encore et encore des menaces. Je décidais de ne rien dire pour l'instant. Mais si nous sortions vivant de ce pétrin alors je poserais mes conditions pour notre survie. Et non pas les siennes. Vivre éternellement dans la peur ou sous le doux courroux de la mort, ce n'était pas mon but premier.

Quelques bruits parvinrent a nos oreilles. J'aperçu un homme, une arme en bandoulière, fredonnant doucement des écouteurs dans les oreilles. A mon avis, celui-ci venait de prendre son tour de garde... Il approcha de la fosse et je m'abaissais le plus possible dans cette fosse souillée, constatant par la même occasion que nous étions allongés sur des cadavres de souris et de rats. Je déglutissais doucement en observant l'homme qui, sifflotant toujours, ouvrit la braguette de son pantalon urinant ainsi a quelques centimètres du visage de Dago.
Je me retenais de rire cependant un petit rire nerveux franchit mes lèvres. De peur de dévoiler notre position mais de peur également d'énerver Dago je m'écartais aussitôt. Mon sourire s'effaça lorsqu'il saisit les chevilles de l'homme, l’entraînant vers nous. Le visage de l'homme rencontra un bloc de pierre et aussitôt du sang se déversa de son nez. Les poings de Dago rencontrèrent son visage mais également un ancien sachet-poubelle rencontra son visage et je détournais le regard de la scène fixant le cadavre de ce qui semblait être un chien un peu plus loin. Le souffle saccadé de l'homme se calma peu a peu. Et peu a peu je n'entendis plus aucun bruit. Alors j'osais jeter un regard et découvris Dago, un pied sur l'homme qui avait un sachet plastique autour de la tête. Je grimaçais : Trop de violence. Beaucoup trop. Il m'expliqua son plan, le plus naturellement au monde. Au vu de sa voix maîtrisée au aurait pu se croire au camping :
"On a plus le choix. On ne peut pas s'évader simplement d'ici. On ne peut pas tous les buter. On va devoir être malin et espérer s'en tirer. T'aimes le théâtre ? Moi, j'adore. Surtout quand une chasse à l'homme est posée sur ma tête."


Je penchais légèrement la tête sur le côté : Pensait-il donc que tout le monde voulait sa mort? Je ne répondis pas a sa question. Il m'avait menacé une fois encore... Allais-je passer le restant de ma vie sous ses menaces? Ôtant la cagoule du mort, Dago l'enfila sans aucune hésitation. L'homme eut la décence de laisser l'inconnu habiller mais pilla tous ses accessoires. Je grimaçais a nouveau en secouant négativement la tête, complètement répugnée... C'était donc ça son but? Piller les gens? Il enchaîna son plan, murmurant toujours de sa voix grave :
"Tu vas être ma prisonnière. Tu vas ... Hey, arrête de me regarder comme ça. Ils vont me reconnaître uniquement si leur chef entend ma voix. Je ne peux pas y aller seul, ce sera suspect. Les autres pingouins frigides ne me connaissent pas, ne savent pas à quoi je ressemble. On va miser sur la surprise."


Il était fou, complètement fou ! S'aventurer auprès de fou? Pour créer une plus grande bande de fou? J'allais y rester. Il s'en sortirait surement vu qu'il partageait la folie de ces hommes ! Il attacha les gants autour de ses poignets et prenant le fusil de l'homme, il continua sa tirade :
"Tu n'as qu'à resté naturellement toi-même. Gueuler pour rien, tu fais ça très bien."


Je soupirais doucement en lui lançant un regard assassin. Je ne pus m'empêcher de sourire : Enfoiré.
Il enchaîna :
"Objectif principal : Tuer le mec en costume. Chiale pas, je vais le faire. Mais si jamais je suis coincé pour une quelconque raison et que ..." lachant un soupire il ferma les yeux un instant et lança :
"Vise la tête."

Je plantais mon regard dans celui de Dago et secouais négativement la tête. Il tapota son arme en affichant un sourire et aussitôt je me relevais. Je saisis sa machette et soufflais a voix basse :
"Dago. Tu es souillé par le sang frais de..." Je désignais d'un doigt l'homme mort a même le sol et enchaînait" Le sang que j'ai sur les mains est presque sec. J'ai aucune plaie a vif. Alors...Il faut en créer une. C'est pas... Crédible..."

Je regardais la machette et voyant le sang des créatures grimaçais rajoutant :

"C'un bon truc pour avoir une MST ça."
Au lieu de quoi, je saisis une pierre. Je la serrais fort dans ma paume. Dago s'impatientait a côté de moi. Il semblait nerveux, impatient de mettre son plan a exécution et c'est pourquoi, c'est sans surprise qu'il saisit la pierre et m'entailla le visage sans réfléchir. Je m'écartais vivement en me retenant de lui hurler dessus et murmurais :
"LE BRAS! CONNARD LE BRAS JE VOULAIS! PAS LA GUEULE!"

Les larmes s'évaporaient aussitôt de mes yeux, dégoulinant grossièrement sur mes joues : Mentalement et physiquement a bout, oui.
L'un des hommes en haut lança :
"J'crois qu'il s'est fait la malle ce trou du cul. J't'avais dis, qu'il parlait de moins en moins qu'il semblait distant. Il a même pas palper l'nouveau gibier!"

Ok. C'était le moment d'avancer. Le combat allait avoir lieu. Autour de ce feu, avec ces gens masqués. Du deux contre ... Une meute de chiens.

Dago me suivait braquant son arme sur moi : Pitié, pas de faux geste. Le coeur battant a tout rompre j'approchais du clan. Les hommes, excités comme des chiens, remarquèrent aussitôt ma présence. Pour plus de réalisme surement, je sentis l'arme de Dago se déposer au creux de mon dos, m'obligeant a avancer : Ok, il était trop tard pour reculer. Je déglutissais doucement, essuyant vivement mes larmes et celui qui devait être le chef approcha lançant :

"Bonne. Assez bonne même. Belle trouvaille."


Je fixais les deux femmes derrière lui alors qu'il parlait. Soudainement une main s’abattis sur ma joue PAF une claque.Surprise j'émis un couinement reportant mon attention sur l'homme. Il répéta, crachant au sol agacé :
"C'est quoi ton prénom?!"

Massant doucement ma joue je le fixais droit dans les yeux afin de décerner une lueur d'humanité : Rien. Un regard noir, impénétrable.
Je marmonnais :
"Julie."
Déglutissant doucement, j'attendais sa réaction. Elle ne se fit pas attendre :

"Bien Julie." Le simple son de sa voix me donna une atroce chaire de poule... "Et que faisais-tu ici?"
Merde. Que faisais-je ici? Il répéta sa question, sa voix devenait de plus en plus grave, de plus en plus aggressive :
"Que faisais-tu ici, autour de notre campement?" Je lâchais une réponse bien merdique :
"Je...Euh... Fuyais.
-Qui?
-La mort." Il saisit mes mains et effleura doucement le sang coagulé, presque sec qui s'y trouvait :
"Combien?
-Pardon?
-De personnes tu as tué.
-Aucune."
Il emprisonna mes mains dans les siennes et lâcha :

"Pitoyable. Tu seras un gibier, comme les autres." Gi quoi? Gibier? C'est pas une bestiolle qu'on bouffe ça? Je fronçais les sourcils alors qu'il relâcha mes mains lançant :

"A poil."


Je reculais légèrement et Dago pressa l'arme contre mon dos : Salopard. Les autres s'approchèrent et se mirent en cercle autour de moi. Leurs regards semblaient vicieux, mal-intentionnés, mauvais, sournois et surtout froids.

Derrière nous un bruit retentit. Je tournais aussitôt la tête : L'homme que Dago avait tué revenait en parasite?
Cherchant dans la pénombre, je distinguais avec peine l'une des femmes qui s'enfuyait. La réaction ne se fit pas attendre, l'un des hommes pointa son fusil et tira dans l'une de ses jambes, la laissant agoniser sur place.
Je déglutissais et ne souhaitant être la prochaine, je retirais mon haut. Le chef glissa l'une de ses mains sur mon épaule et me fit tourner sur moi même. La tête me tournait. L'envie de vomir sur ses chaussures grandit grandit grandit... Il lança :
"STOP." et effleura la cicatrice sur le bas de mon dos enchainant:
"Elle est marquée déjà, au fer rouge. Par quelqu'un."

Il me fit face lâchant une nouvelle question :
" Qui.QUI T'AS MARQUE?! D’OÙ TU VIENS SALE TRAÎTRE?" hurla t-il.
Je glissais pudiquement un bras sur mes seins nus et murmurais :

"Personne..."
Il me décrocha une nouvelle claque. La douleur cuisante sur ma joue, le retour de mon mal de crâne, me fit réagir. Je balançais mon pied au niveau de son entre-jambe visant aléatoirement. Dago chargea le fusil et décrocha lui, une balle vers l'homme. Elle atteint son bras. Aussitôt les autres attaquèrent. L'un démarra sa tronçonneuse, l'autre partit chercher ses armes au campement...

Je regardais Dago paniquée : Avais-je merder? Je saisis sa machette et balançais la face de la machette contre le crâne de l'homme le plus proche. Il s'écrasa au sol, sonné. Dago enclencha la gâchette de son arme et visa plusieurs personnes. Mais rapidement l'arme s'épuisa et il tira lâchement dans le vide...De l'air. Il saisit sa machette me l'arrachant des mains et fonça dans le tas sans réfléchir.

[ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Tumblr_inline_mqid6ulXjZ1qz4rgp
La femme restante, nue dans son coin, saisit discrètement un fusil. Elle ouvrit le feu a son tour, visant aléatoirement.
Une balle se nicha dans l'épaule de Dago : L'avait-elle fait exprès? Le considérait-elle comme un ennemi? A cause de ses vêtements?

Surprise par autre chose, je m'écrasais mollement au sol a mon tour : On m'avait touché. Un bruit affreux résonnait dans mon crâne : BOUMBOUMBOUM. La tête me tournait et j'essayais de discerner la situation...
L'essentiel du travail était fait. Il ne restait plus qu'un Dago essoufflé et... Le chef. Celui-ci se redressa et avant même que je puisse réagir me saisit comme un vulgaire chiffon. Il saisit un couteau au niveau de sa ceinture et le brandis comme un vulgaire barbare. Du coin de l'oeil je décernais la lame brillante...Je fermais les yeux mais une hachette se logea dans son crane et il tomba mollement au sol m’entraînant dans sa chute.

Je cherchais Dago du regard. La douleur cuisante au niveau de mon crâne me laissait la, assise, chancelante. Ma vue se brouilla mais je réussis a distinguer tout de même Dago a même le sol. Je m'approchais de lui. La femme encore en vie fit de même et le retourna avec peine pour le mettre sur le dos. Elle glissa ses doigts sur son cou et souffla :
"Il est vivant. Juste assommé. Et blessé. Désolée je... Je ne savais...Pensais...Pas...Que..."
Je hochais positivement la tête.La femme se releva et m'aida a m’asseoir. J'esquissais un pâle sourire et elle lança :

"A l'intérieur... Je reviens."
elle partit vers les baraques d'infortune et revint avec une trousse de premiers soins. Je fixais Dago qui, raide comme un poisson mort, ne bougeait pas d'un pouce : M'avait-elle mentit? Etait-il mort? Souffrait-il au point de ne plus parler? De ne plus m'insulter? De ne plus me menacer?

La femme revint vers moi au même moment. Mais le brouillard reprit le dessus et je perdis connaissance.
Combien de temps? Aucune idée. La seule idée qui fleurit alors dans mon crane était celle d'une mort accidentelle. En quelques heures seulement, j'avais bravé plus de danger qu'au courant de toute ma vie. Et l’assomment, l'évanouissement, semblait être une routine qui s’installait toutes les heures.

Ouvrant les yeux, je remarquais que je trouvais sur une couverture. Le froid rongeait mes muscles mais quelqu'un avait eut la gentillesse de me rhabiller. Le jour se levait et peu à peu je repris conscience de la situation. Où était-donc Dago? Je cherchais Dago aussitôt du regard. L'homme semblait content : Il tranchait la tête d'un homme et la balançant gaiement dans le feu. Il enchaîna avec plusieurs personnes. Et en plus de cela, il répondait aux questions de la femme d'un air désintéressé. Elle semblait l'emmerder sérieusement : Allait-il se venger sur la survivante qui avait ouvert le feu?
Je regardais autour de moi et pris conscience qu'ils avaient brûlés tous les corps, en aillant prit soin de les déshabiller au préalable. Des boites de conserves traînaient près du feu. Je palpais mon crâne : Une bosse s'était déjà formée a l'arrière. Avec prudence je me redressais et je me concentrais sur les dires de inconnue :
"Et donc depuis ce jour la... Le monde est tel que vous le voyez ainsi. Rester a un seul endroit n'est pas conseillé. Plusieurs clans existent également"

Dago hocha positivement la tête et jeta un regard autour de lui. C'est alors qu'il croisa mon regard. Je levais une main, gardant l'autre a même le sol pour ne pas m'écraser et lui décrochais un joli doigt d'honneur en murmurant :
"Fou toi le dans le cul. Et tes menaces aussi. Maintenant." J'essayais de me relever pour appuyer mes propos et une douleur cuisante se propagea aussitôt dans mon crâne. Glissant une main sur la bosse je soufflais doucement fermant les yeux.

[HS : Juste quand elle a mal au crâne = pulsion meurtrière qui commence a naître. Dès qu'elle a ce mal de crâne elle doit se calmer en tuant ou en frappant comme la quoi. Par-contre pour le dernier mal de crâne c'est suite au coup porté. Elle peut avoir, libre a toi après, des conséquences dans sa chute que la survivante aurait pu détecté étant une ancienne infirmière (etc) Après elle n'est pas obligé de le détecter. Et la la folie s'installerait sans réelle justification. Je pensais donc a une tumeur, a un caillot, qui se développerait de plus en plus et elle adopterait le même comportement inhumain, presque bestial que Dago suite a un mal de crâne sans fin]
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Dago Magoa

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 23:30

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Allait-elle pouvoir le faire ? Allait-elle pouvoir tuer ? Eliminer un être-vivant ? Une personne ? Une victime ? Un ... Monstre ? Et moi ? Est-ce que j'avais les ressources nécessaires pour exécuter mes cibles et nous garantir au moins un putain d'instant de repos ? Le plan était foireux. Terriblement merdique. Je le savais, Leah également. C'était pire que la fois où j'ai étranglé une cible dans sa voiture sportive roulant à 160 kilomètres à l'heure. C'était dingue et complètement stupide. Et c'est exactement pour cela que le plan risquait de fonctionner. Il semblait si incohérent et pourvu d'une audace presque magistrale que la tactique devenait impeccable. La tension devenait palpable, nous n'avions pas le droit à l'erreur. Ni même à la victoire. Tuer tout le monde et s'emparer de ce camp pour quoi au final ? Nos vies dans un merdier pareil ? Rien n'allait être résolu. Qu'est-ce qui nous poussait autant l'un à l'autre à collaborer alors qu'il suffisait d'un cadavre pour retenir leur attention et foutre le camp de là ? La sécurité ? L'espérance de sauvegarder notre vie pendant quinze minutes de plus ? Non ... Même si nous voulions nous voir crever l'un et l'autre en nous rayant définitivement de ce monde, même si nous désirions avec ardeur de déchirer notre vie, nous ne nous détestions pas au point de nous damner et de nous convertir en cette créature immonde diabolisant la nouvelle population de la Terre.

"Dago. Tu es souillé par le sang frais de... Le sang que j'ai sur les mains est presque sec. J'ai aucune plaie a vif. Alors...Il faut en créer une. C'est pas... Crédible..."

La petite était une emmerdeuse faible et impulsive, mais encore loin d'être conne. Elle avait raison, je n'avais en aucun cas remarqué le sang imprégné sur mes vêtements rappelant les luttes passées. Faut dire que je m'en fichais pas mal depuis que j'ai été recouvert du sang de ma mère lorsqu'elle m'a mis au monde. Avec ce mélange de placenta et de sécrétion, je suis né dans ce liquide de vie aussi rouge et vital que le rubis. Je la regardais d'un coin de l'œil et acquiesça d'un hochement de tête. Elle fit un commentaire sur la machette que je ne compris tout simplement pas. Elle était encore dans son monde à elle. Sa naïveté me donnait envie de vomir. Un monde dans lequel une maladie sexuellement transmissible portait la toge de l'ennemi absolu, d'un virus qui ne possédait pas d'antidote. Que je puisse moi avoir un cancer, trois tumeurs et le SIDA, mon corps serait déjà crevé par une balle de calibre 5.56 dans le torse, un tuyau de plomb dans la nuque ou encore une mauvaise chute où mon crâne aurait transpercé le pare-brise d'un taxi italien. Elle espérait pouvoir éviter d'attraper un parasite qui l'atteindra dans quelques mois ou années en évitant de penser à tout ce qu'il pourrait se passer autour d'elle en l'espace de quelques instants. Au lieu de cela, elle décida de choper une pierre plutôt aiguisée et de s'armer d'un courage futile. Je percevais bien ce type de personne. Celle qui n'a jamais réellement sacrifier une partie de son corps pour vivre à nouveau comme le ferait un renard en s'arrachant la jambe. Leah n'était pas une survivante. Elle était paumée, frustrée et à bout. Elle ne comprenait pas non plus son guide. Alors autant lui montrer le chemin de son absolution et de ses fautes primaires de jeune femme travestie en l'humaine modèle-qui-n'a-rien-à-foutre-ici.

Ma main s'empara de la pierre et je la glissais verticalement en ouvrant le long de sa tempe. Le sang commença à ruisseler sans peine, imprégnant déjà sa joue. Elle s'exclama d'un murmure puissant et débordant de colère.

"LE BRAS! CONNARD LE BRAS JE VOULAIS! PAS LA GUEU...!"

Sans même prendre le temps de lui laisser déverser ses conneries et d'alimenter encore sa frustration et sa haine, je décidais de la couper tout aussi impunément d'une voix douce :

"Tu me parles de crédibilité. De vraisemblance. Je viens de te sauver la vie et de t'éviter de te faire violer avec une entaille au bras."

Je la regardais avec un regard expert et pragmatique, un léger sourire en coin.

"Ca, c'est crédible."

Soudainement, une autre voix se fit entendre. Un mexicain ? Un connard et définitivement un homme mort dans tous les cas.

"J'crois qu'il s'est fait la malle ce trou du cul. J't'avais dis, qu'il parlait de moins en moins qu'il semblait distant. Il a même pas palper l'nouveau gibier!"

C'était le moment. Il fallait agir tout de suite avant qu'ils étendent leurs recherches et nous trouvent dans ce trou à rats. Difficile de donner un raisonnement correct entre l'apparition d'une fille fiévreuse, d'un cadavre emballé dans du plastique et d'un fugitif sociopathe. Je retirais le cache du fusil à pompe et comptait rapidement l'ensemble des cartouches. Il devait y avoir suffisamment ... Mais l'arme était dans un sale état. Autant terminer avec des coups de crosse s'il le fallait. Je respirais longuement à plusieurs reprises, ma main derrière le dos de Leah en l'intimant d'avancer. Première bonne nouvelle : personne ne nous avait aperçu sortir du fossé comme des vagabonds puérils. Nous marchions dans la direction du camp en jouant notre rôle le plus dignement possible. Les autres me regardaient à peine, leurs yeux voraces étaient dirigés sur ma "prisonnière" de fortune. Je la conduisais sans hésité devant le mec au masque de cannibale ... Carlos. Ce putain de Carlos. Ce dernier se retourna et nous observa longuement. Nous restions immobiles, attendant que son regard froid finisse d'analyser la situation qui se présentait devant sa gueule à la con.

"Bonne. Assez bonne même. Belle trouvaille."

Sa main écrasa la gueule de ma protégée. Je restais silencieux. Ma voix pouvait me trahir et foirer notre plan. Je me taisais, espérant que Leah avait le cran de faire de même. Mais elle n'eut pas la même chance que moi car les questions commençaient à voler et à vibrer ses mensonges.

"C'est quoi ton prénom?!"

"Julie."

Un premier mensonge. Elle le maîtrisa avec horreur et l'angoisse d'être découverte. Une angoisse qui ressemblait très dangereusement à la conversion d'une victime. Ouais, le plan se déroulait parfaitement ... Pour le moment.

"Bien Julie ... Et que faisais-tu ici ? ... Que faisais-tu ici, autour de notre campement?"

"Je...Euh... Fuyais.

-Qui?

-La mort."

Tout en scrutant un oeil autour de moi, Leah ne semblait pas flancher ... Je lui ais foutu dans une merde considérable et elle en souffrait les conséquences. Mais le prix de ce qu'elle subit suffira à la garder en vie ... ou à la condamner à tout jamais. Je me l'avouais silencieusement ... Elle avait du cran.

"Combien?

-Pardon?

Aïe. Je commençais assez Carlos pour connaître sa méprise envers les faibles. Il a toujours été comme cela. C'est d'ailleurs un des sales rares enculés à s'être incliné devant ma supériorité. J'étais une icône divine à ses yeux. Et maintenant, je suis plus qu'un pauvre demeuré avec une cible au cul qui ne valait plus rien.

-De personnes tu as tué.

-Aucune."

Je toussais pour faire comprendre à Leah de reconsidérer très rapidement sa réponse mais Carlos me regarda en fronçant ses sourcils derrière son masque. Mes poings se resserra, j'essayais de rester de marbre et d'éviter de penser qu'il m'avait reconnu. Je me faisais des idées ... Putain, regarde ailleurs pauvre con ! Notre couverture allait être dévoilée ! Curieusement, il baissa immédiatement son intention sur Leah. Comme si ma pensée l'avait heurté de plein fouet.

"Pitoyable. Tu seras un gibier, comme les autres."

"A poil."

Pour la première fois, elle flancha et se laissa retomber en arrière. Je serrais les dents sous ma cagoule et fit un mur entre elle et moi. Elle devait le faire. Au feu la dignité et l'esprit humain ... Elle ne pouvait pas se comporter de cette façon ici. Pas même se défendre. Les autres crevards s'approchaient pour repérer une nouvelle paire de poitrine et un cul bien rebondi, sans doute nettement plus propre que le leur. Soudain, une détonation. Les autres regardaient autour d'eux alors que moi, j'étais à deux doigts d'arracher une chance de ce merdier et de l'utiliser à bon escient. Une autre détonation ? Intrigué, je n'avais pas calculé celle-ci. Je me retournais et aperçu une femme entièrement nue et ensanglantée de toute part. Ils avaient complètement arraché sa peau avec du plomb. Ce n'était pas beau à voir. Surtout que motivé par une concurrence absurde, je savais que je pouvais faire mieux que ces amateurs.

"STOP ! Elle est marquée déjà, au fer rouge. Par quelqu'un. Qui ? Qui t'a marqué au fer rouge ? Sale traître !"

Je tournais ma tête et observa le visage incrédule de Leah. Elle était tétanisée autant que moi. Comment on aurait pu savoir que sa nouvelle cicatrice possédait une signification dans ce camp de merde ?

"Personne..."

Une baffe monumentale s'étala sur son visage. On était à deux doigts d'être cramé. Les mensonges n'allaient plus tenir longtemps désormais. Je tenais à peine en place, je voulais détruire cet enculé et en même temps épargner à mon partenaire d'autres dégâts inutiles. J'en avais marre qu'elle se fasse brutaliser en étant impuissante. Je ... Je supportais pas. Si quelqu'un pouvait la tuer, c'était bien moi. Elle m'appartenait. Mais étrangement, son pied écrasa sa paire de burnes. C'était le moment ! Je poussais la pompe pour recharger mon arme, visa et pressa violemment la gâchette. Fidèle à la qualité de la carabine, la cartouche partit de côté et transperça le bras de Carlos. Ce dernier explosa un hurlement de douleur et fut propulsé à terre. Mon corps se retourna avec une vivacité impressionnante au vue de ma blessure et de ma fatigue physique. Je tirais une cartouche, une deuxième, une troisième ... Les corps s'écrasaient par terre comme des larves, comme si je devenais le diable en personne en laissant mes fidèles meurtris s'incliner devant ma présence satanique. Les membres volaient par la puissance de feu que l'arme dégageaient. Mais comme je l'espérais, le "click-click" très distinctif du canon résonna maladivement à mes oreilles. Sans réfléchir, je me retournais vers Leah pour arracher ma machette de ses mains, puis je me mis à charger tel un taureau de fer contre un obstacle infranchissable. Un premier coup déchira brutalement le cortex préfrontal, un autre coup avec le manche brisa des cervicales, un troisième traversa la bouche béante d'une de mes cibles ... Je me mettais à rugir, laissant ma machette et mon corps danser et voltiger autour des défunts qui commençaient à pulluler. Un type avec la tronçonneuse failli me décapiter en portant une attaque horizontale. Mes jambes se dérobaient au bon moment, frôlant la lame vivante de trop près à mon goût. Je lui envoyais directement un uppercut sur la mâchoire, puis une droite sur la pomme d'Adam. Voyant celui-ci sonné et à moitié égosillé, je catapultais mes pieds en avant en atteignant son thorax. L'ennemi recula de quelques pas, puis glissa dans un immense brasier. Un feu qui servait à cuire la viande des prisonniers. Je pris la tronçonneuse des mains, je la portais au-dessus de ma tête pour achever ceux qui restaient et ... Une douleur fulgurante. Mon corps fut projeté sur le côté, ma tête cogna le sol avec une extrême violence. Mon épaule me faisait terriblement mal ... Totalement sonné, j'essayais de lutter pour reprendre mes esprits. Le monde devenait flou autour de moi ... Non, c'était trop con de s'arrêter là ... Leah se laissa glisser à ma proximité mais j'entendais rien de ce qu'elle me disait. Je soufflais comme un phoque sous ma cagoule. Aucun son ne me traversait l'ouïe mise à part une fréquence aigüe et désagréable. Mes yeux commençaient à rouler ... J'étais parti de ce monde.

Le néant absolu. Noir et aussi sombre que la matière grise d'un noble qui goûtait à la torture pour la première fois. Je me sentais terriblement mal. Fiévreux, hors d'haleine dans un univers si vide. Ce n'était pas la peur de ne pas tuer qui m'alarmait. C'était le fait qu'il n'y avait plus personne. Plus de présence. Pas même Leah. Un monde vide d'éléments, d'histoire et de peuple ... Voilà un enfer que je redoutais. Car cela voulait dire que plus rien ne pouvait m'empêcher de penser à mes démons antérieurs. A mes cauchemars. A ce que j'ai traversé dans ma vie. A ma soeur. Ma salope et si jolie soeur que j'aime. Un vent hivernal parcourra mon corps. Je tremblais et tentais de m'envelopper dans mes bras. Mais la vérité est que je ne les sentais plus du tout. Je ne me voyais même pas. C'était absurde, mais c'était la sensation la plus étrange que je n'avais pas encore vécu nulle part ailleurs. Je suis déjà tombé dans le coma, mais être blessé à ce point ... Je me sentais déchiré. Je sentais mon âme être putréfié par une immondice insoluble, par les racines de mes actions qui me brûlaient au fer rouge. Je me réveillais peu à peu. La douleur me berça. Elle s'intensifia à chaque seconde. Ca commençait à devenir insoutenable ! PUTAIN, JE CREVAIS DE MAL ! Mes yeux s'ouvraient brusquement, voyant mon torse nu baigné dans le sang, une femme tentant de me maitriser en retirant les restes de la cartouche sur l'épaule. Mes cordes vocales commençaient à vibrer, je me mis à crier. La souffrance était trop forte, mon corps commença à gesticuler pendant qu'elle essayait de me maintenir tant bien que mal sur le lit. Mes mains arrachaient les draps, mes jambes se mettaient à se jeter contre le paroi de la tente.

"Pét... Pétasse ! AAAh SALOPE !"

Le supplice était si cuisant que je tombais à nouveau dans les vapes en apercevant mon épaule ouvert comme dernière image de cette vie.

Debout, je regarde mon reflet dans le miroir, pénis à la main et mon reflet me sourit, la bouche pleine de sang. "Pauvre imbécile", ricane-t-il. "Es-tu vraiment si différent ? Penses-tu réellement que tes vils agissements sont meilleurs que d'autres ? Tu n'es qu'un faible, un homme de ton époque semblable à tous les autres. C'est l'Empire, imbécile, c'est l'idiotie meurtrière, le résultat naturel de ce darwinisme social. Si tu es mauvais, alors ce monde est mauvais. Tu laisses le sang couler dans la rue plutôt que de le cacher dans l'asile des pauvres. Tu empoignes la lame et tu la manipules toi-même, tu ne paies personne pour qu'il le fasse à ta place. Si tu es mauvais, ton mal n'en reste pas moins honnête, ce qui fait de toi un surhomme". Puis, je me suis lavé les mains et je suis allé me coucher.

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Il me semblait qu'une éternité s'était à nouveau écoulé jusqu'à mon prochain réveil. Le deuxième fut plus doucereux. La lumière agressa mes yeux. Je fronçais les sourcils, puis les ouvraient peu à peu. Un bandage recouvrait la moitié de mon corps. Je fis un premier mouvement pour me lever mais une main me repoussa lentement sur le lit.

"Tu es encore faible. Repose-toi"

J'abandonnais mes forces et reposais mon dos. J'intimais mes yeux de s'ouvrir pour mieux observer le visage de la femelle. Noiraude et ... C'était tout ce que je pouvais apercevoir. Je regardais le plateau à côté. Il contenait trois petites pointes de ferrailles.

"En... Encore combien ?"

Ma question la déstabilisa. Médicalement parlant, elle ne s'attendait pas à ce que je sache que trois pièces d'une cartouche n'étaient pas suffisantes pour compléter une balle.

"Deux ... De ce que j'ai vu."

Je me mettais à rire amèrement. Des soubresauts de douleurs me faisaient rebondir de mon matelas. Parfait ... Un doc' en herbe. Un doc' fidèle qui "pense" avoir vu le problème. Pêtasse. PÊTASSE !!!

"Le seul problème, c'est que je n'ai pas de morphine."

"Les réserves."

"Les ... quoi ?"

"Alcool."

"C'est une méthode traditionnelle. Tu risques de te réveiller à tout moment. Ton sang sera plus épais, tu ne peux p..."

"Al ... Alcool."

Elle ne dit plus rien. Un silence parcourra ses lèvres. Elle se leva puis alla chercher quelques bouteilles. A son retour, elle m'aida à ouvrir et à consommer la douce et brûlante saveur d'un whisky à trente-cinq degrés. Ca m'arrachait la gueule, je balançais des toussotements par dizaine avant de m'effondrer complètement saoule. Un troisième blackout ... Ca commençait à faire beaucoup en si peu de temps. Je n'avais pas la force d'espérer que mon cerveau puisse éviter de perdre des neurones après ça. A mon prochain réveil, le bandage était changé. Je me réveillais avec plus de clarté. C'était la première fois que j'apercevais Leah, couchée sur un lit voisin à côté du mien. Je pris appui sur mon coude et glissa sur le côté pour m'asseoir. Je posais une main bandée sur son front : fiévreuse ... Mais rien de grave. Je la regardais pendant un moment sans m'attendre à quelque chose de spécial. Peut-être que je prenais goût à la protéger. Peut-être qu'elle me donnait enfin une opportunité d'accomplir quelque chose, de m'offrir un but dans ma vie. Pas une cible à éliminer. Quelque chose de plus difficile et consciencieux à atteindre. Protéger une ex-stagiaire que je n'appréciais pas. Une jeune femme dont sa présence commençaient à devenir une habitude loin d'être désagréable. L'infirmière ou va savoir quelle fonction elle avait m'interpella.

"Elle va bien."

"Je sais."

"Et toi, tu t'en remets ?"

Je lui jetais un regard purement mauvais.

"Personne ne peut me tuer."

Elle s'avança et m'aida à me relever. Sa présence m'importunait, je voulais toujours l'abattre. Je la stoppais avant d'aller plus loin. Ma main s'empara de ma couverture et je l'étalais grossièrement sur la jeune comateuse. Une fois dehors, nous nous approchâmes du brasier. Les cadavres étaient toujours là. Sans attendre, je prenais soin de les découper morceaux par morceaux avec la machette et de les balancer dans le feu. C'est en dégustant du porc avec des haricots en conserve qu'elle me conta l'histoire de nouveau monde. Néanmoins, c'était ses questions qui m'assaillaient comme si j'étais un gibier vulnérable. Je n'avais pas encore décidé de sa destinée ... Mais le fait de la voir crever par ma main n'allait pas être une perte significative.

"... Et donc ? Tu l'as protégé tout ce temps ?"

"Ouais."

"Est-ce qu'on lui dit concernant son traumatisme crânien ?"

"Non."

"Mais elle peut ..."

"Ta gueule, elle va nous entendre."

"Bon ... Vous avez vu d'autres survivants ?"

"Ouais."

"Tu ... les as tué ?"

"Ce n'était pas de ma faute."

"Quand tu as tué ... Tu as des ... "

"Remords ? Pourquoi un homme serait si différent d'un porc ? J'ai senti leurs groins s'enfouir dans mes côtes et me dévorer le coeur. Ils ont pris ma vie.

Elle me regarda incrédule par cette réponse. Elle m'énervait. Qu'est-ce que je pouvais lui répondre d'autre que la vérité ? Elle commença enfin à se taire et à répondre à mes questions. Une demi-heure s'écoula où les têtes se séparaient des charognes avant de rejoindre les flammes purificatrices de ce lieu.

"Et donc depuis ce jour la... Le monde est tel que vous le voyez ainsi. Rester a un seul endroit n'est pas conseillé. Plusieurs clans existent également"

En l'écoutant à moitié, je senti une présence non loin de moi. Je jetais un regard et aperçu Leah. Celle-ci me leva un beau doigt d'honneur, signe qu'elle allait bien. Elle s'approcha de moi tout en m'offrant une phrase de réconciliation.

"Fou toi le dans le cul. Et tes menaces aussi. Maintenant."

Je relevais un oeil tout en souriant. De l'audace. De la colère. C'était ce qu'elle manquait. C'était ce que je voulais voir. Je lui répondis à mon tour en hochant brièvement la tête.

"D'accord."

C'est en jetant la dernière tête dans le feu que je me mis accroupi pour ramasser une canette et une boite de conserve. Je les ouvrais avec ma machette avant de les tendre à ma compagne, lui proposant de s'alimenter. Celle-ci attrapa la boite de conserve et la boisson, puis se mit à dévorer le contenu. Tout en soufflant pour économiser un peu d'énergie, je jetais ma machette par terre puis commençait à m'éloigner du groupe. J'avais besoin de respirer. D'éviter d'être avec une humaine et un porc qui m'a charcuté. Je voulais regagner ma solitude légendaire et laisser mes sens m'informer de tout ce qui pouvait m'être nécessaire. Un mal aise s'empara de moi. Mes genoux se mettaient à flancher, je dus m'arrêter de me déplacer un moment. Je me posais sur mes genoux, regardant au loin. J'entendais Leah discuter avec la femelle. Je ne lui avais même pas demandé son nom. On ne nomme pas un porc. On l'abat. Je commençais à avoir un rythme cardiaque à peu près normal après toutes ces décapitations. Peu à peu, j'entendis des pas venant vers moi. J'étais à deux doigts de pester ma rancœur sur cette personne quand soudain une main avec une bouteille de rhum s'étendit devant mes yeux. En ravalant mon état grincheux, ma main bandée s'empara de la liqueur. Leah se posa à mes côtés, aussi silencieuse que moi. Je dévissais la bouteille et me mit à boire avec modération, tirant une grimace discrète pour exprimer la chaleur de ce venin.

"Tu t'es bien démerdée."

Elle pouvait être détruite moralement et physiquement, il me semblait entrevoir de la surprise et une part de contentement. Ca me faisait également sourire. C'était incroyable de s'être sorti dans un merdier pareil.

"Tu sais, j'ai compris quelque chose ici ..."

Un silence. J'essayais de trouver mes mots malgré mes blessures qui m'en empêchaient.

"Ici, dans ce monde ... On ne tue plus. On chasse."

Leah venait de tuer pour la première fois et je voulais lui donner raison à son acte. J'ignorais totalement ce qu'elle pouvait ressentir ou même si elle y pensait à présent.

"Je ne vais pas massacrer la toubib. Je ne peux plus tuer autant comme je le faisais avant sinon je condamnerai notre survie. A l'inverse, tu dois commencer à tuer. Autrement, toi aussi tu condamnerai notre survie.

C'était une étape très difficile pour moi. Elle venait de me tirer dessus et de me rafistoler à chair et à sang ... L'envie de meurtre était omniprésente, mais j'étais bien plus qu'un animal carnassier : j'avais un cerveau de primate.

"Ce que ... Ce que j'essaye de te dire, c'est qu'il est temps d'élargir nos perspectives, se solidifier ensemble. Toi et moi, il faut qu'on reparte à zéro "

Je voulu porter une autre gorgée à mes lèvres mais Leah s'en empara vivement. Elle hésita un instant, puis en avala un peu. Je lui souriais en secouant négativement la tête. Pourquoi pas, après tout. Nous nous relevions ensemble, décidé à revenir vers la chaleur du camp même si le soleil était déjà haut dans le ciel. C'était un temps magnifique qui transpirait un printemps post-apocalyptique. En m'avançant vers l'infirmière, celle-ci brisa en premier :

"Dago ... Nous n'avons pas encore parlé de ce qui s'est pass..."

Un crochet sur son ventre. C'était déjà assez gentleman de ma part de ne pas atteindre le visage ou même de la transporter dans le brasier.

"Nous sommes quittes, doc'."

Je ne regardais pas Leah. J'ignorais sa réaction face à ce geste. Je me concentrais sur un plan plus pragmatique.

"Carlos, le connard au masque, a survécu. Je ne l'ai pas vu dans les décombres et je sais qu'on se retrouvera. Ici, on est dans un poste d'observation. Ce qui veut dire que la base n'est pas loin. Alerté, on fait pas le poids face à lui. Ca sert à rien de continuer plus loin, il faut qu'on se casse ailleurs ... Leah, tu connais mieux la ville que moi. Tu as des suggestions ?"

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Leah J. Wyatt

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MessageSujet: Re: [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.    [ PV Dago ] Rencontre cruelle, entre deux êtres qui n'ont plus toute leur tête.  Icon_minitimeJeu 10 Juil - 23:08

Assise près du feu, j'essayais de me relever. Mais la douleur était belle et bien présente. Trop présente à mon goût regardant la femme à nos côtés je lâchais froidement :

"J'ai quoi?"
Elle jetta un regard en biais a Dago. Dès lors je sus qu'elle allait me mentir. Ses mains trituraient le bas de son haut et son regard était fuyant : Elle allait me mentir. Cette putain allait me mentir mais...Me mentir sur quoi? Elle souffla d'une voix peu audacieuse :

"Vous euh... Vous vous êtes juste pris un mauvais coup derrière la tête. Rien de bien méchant, la mort ne vous cueillera pas. Du moins pas... Maintenant."

Dago s'assit a côté de moi. Je décrochais mon regard de celui de la femme et saisit froidement la boite de conserve qu'il me tendait : putain de menteurs. J'inspirais doucement l'odeur de la boîte : rien de suspect. Bon, ils me mentaient mais ils ne comptaient pas me crever maintenant. Je regardais ensuite avec prudence le comptenu : pas d'oeil, pas de boyaux, de simples fruits en boite. OH BORDEL. Mon ventre gargouilla a la simple vu de ces fruits en sirop. Ma méfiance s'envola et je glissais mes doigts dans la boite de conserve en prenant soin de pas me couper : j'engloutis tout prenant de longues inspirations entre chaque "cuillerée" de fruits, manquant de m'étouffer. Tuer des gens, tuer des monstres, bordel ca creusait l'ventre !
La femme me regarda et afficha un petit sourire. Je lançais sans réfléchir, la bouche pleine manquant de lui cracher dessus :

"Vous êtes une traitre. Vous m'avez m...Menti."

Devant mon affirmation son visage s'étira dans une douce grimaçe :
"Pardon?" souffla t-elle.
Je levais les yeux au ciel et buvant le sirop de la boite et je fis une petite pause pour lui lancer :

"Un regard ne trompe pas. Des mimiques ne trompent pas. Vous êtes une pitoyable menteuse. J'tais psychologue dans mon ancienne vie moi. Alors me mentez pas. J'ai quoi?"

Elle resta silencieuse et jeta un regard derrière moi. Je fis de même, constatant rapidement que Dago s'était éloigné de nous. Assis, seul, dans son coin il me fit penser l'espace d'une demie seconde a un gamin... A un gamin de presque 100kg qui m'avait l'air cependant fragile : problème? Si fragile que je ressentis un pincement au coeur : qu'avait-il? Le besoin urgent de me rendre auprès de lui s'empara de moi et je saisis la bouteille la plus proche.Dévissant le bouchon j'en humais le parfum : Sirop? Je reposais la bouteille aussitôt et la femme a mes côtés me tendis une bouteille. J'en dévissais doucement le bouchon et lançais :
"Qui m'dis pas que vous voulez notre mort hein? Guérir au mieux pour mieux tuer hein?"


Elle soupira face a autant de méfiance. J'ajoutais d'une voix mauvaise, la menaçant du regard :
"Puis même, vous m'avez déjà mentis sombre conne"

Je me levais, me retenant de la frapper face à son mutisme. Je fis quelques pas, moins assurés que d'habitude. Mes muscles semblaient engourdis. M'avait-elle injecté un produit? A pas de loups j'approchais n'osant réellement le déranger. Je tendis a bout de bras la bouteille que la femme m'avait tendu et aussitôt Dago s'en empara. Je m'assis a ses côtés, n'osant parler. Il bu sans aucune hésitation quelques gorgées de ce qui semblait être un précieux nectar : De l'alcool. Un maux contre les douleurs physiques et morales. Surtout morales. Allait-il se bourrer la gueule? Il lança dans un naturel déconcertant :

"Tu t'es bien démerdée."

Aucune pointe d'humour dans ses dires. J'esquissais un petit sourire, gênée par un tel compliment venant de sa part. Il ajouta sans même me laisser le temps de répondre :

"Tu sais, j'ai compris quelque chose ici ..."

Ici? Que souhaitait-il me dire? Le silence s'imposa. Aucun bruit hormis le crépitement au loin du feu. La question me brûlait les lèvres : Compris quoi? Dago, comprendre quelque chose. Bordel. La curiosité me brûlait les lèvres et je me trémoussais légèrement sous l'impatience. Après un long silence, il finit enfin sa phrase en lâchant :

"Ici, dans ce monde ... On ne tue plus. On chasse."

Chasse. J'avais chassé oui. Du sang m'avait souillé les mains car j'avais tué...Ces affreuses bêtes? Et pourquoi me rappelait-il ça bon sang. Je lâchais un petit soupire ramenant mes jambes repliées contre mon buste. Il termina sa phrase et c'est avec ce même naturel, toujours aussi déconcertant, qu'il conclu lançant :

"Je ne vais pas massacrer la toubib. Je ne peux plus tuer autant comme je le faisais avant sinon je condamnerai notre survie. A l'inverse, tu dois commencer à tuer. Autrement, toi aussi tu condamnerai notre survie."

Je penchais légèrement le visage sur le côté : Voulait-il encore que je tue des innocents? Cette femme ne nous avait rien fait me semble t-il...Elle m'avait juste mentit... Mais...Ne nous avait-elle juste pas ramasser au sol après son passage au camp? Ou avait-elle tirer sur l'un d'entre nous? Je palpais l'arrière de ma tête : pourquoi aurais-je un bandage alors? Je glissais doucement mes mains sur mon front : Confusion. J'y comprenais plus grand chose. Entre-ouvrant doucement les lèvres pour demander a Dago ce qu'il en était de la situation, l'homme rajouta :

"Ce que ... Ce que j'essaye de te dire, c'est qu'il est temps d'élargir nos perspectives, se solidifier ensemble. Toi et moi, il faut qu'on reparte à zéro"

Je m'emparais de la bouteille et regardais un instant son comptenu avant d'en descendre quelques gorgées. Je ne supportais pas réellement l'alcool. Mais j'espérais qu'il m'aiderait a éclaircir mes pensées et a faire taire cette douleur constante. Ce vide qui se creusait doucement en moi, cette confusion naissante. Voyant que Dago se relevait je fis de même et nous retournions auprès du camp. Mes muscles s'engourdissaient petit a petit sous l'effort physique qu'on avait vécu et je traînais légèrement derrière lui, observant les alentours méfiante. Puis c'est bouteille en main comme une alcoolique que j'attendais patiemment a ses côtés. L'infirmière arriva vers nous mais une fois encore elle s'adressa uniquement a Dago. Allô, madame. Me vois-tu? Suis-je inexistante? Buvant une gorgée du précieux nectar je m'interrogeais intérieurement me demandant si au final je n'étais pas juste morte et que Dago voyait les esprits et que cette femme aussi. Divagations passées je prêtais de l'attention a cette sombre conne :

"Dago ... Nous n'avons pas encore parlé de ce qui s'est pass..."

Je regardais son visage fixement afin de décerner un éventuel mensonge mais son visage se contorsionna dans d'affreuses grimaçes.
La voix de Dago résonna :

"Nous sommes quittes, doc'."

Elle souffrait clairement. Je glissais mon regard sur son ventre a présent nu.Le sang s'écoulait de la plaie béante fraîchement créée...Je tendis doucement ma main gauche vers la plaie béante. Le mal de crâne revint avec force . Il se diffusa dans tous mes muscles avec une rapidité stupéfiante et je jetais la bouteille droit devant moi pour glisser mes mains sur mon crâne : tais-toi le mal. TAIS-TOI. La bouteille s'écrasa contre la gueule contorsionnée de la femme. BORDEL. Un mal de chien me prit d'assaut et les gémissements de cette pauvre dinde ne m'aidaient en rien a me concentrer sur ce mal. Elle chuta lourdement au sol, braillant de plus belle. Trop de bruit, trop de mal. Ramassant le culot de la bouteille je l'écrasais sur son crâne. Un premier geste, accompagné d'une première pensée : abrège ses souffrances même si elle est stupide. Mais rapidement le simple coup censé l'achever se transforma en une rafale de coups. Accroupie au sol, je laissais partir mon mal de crâne dans cet excès de rage. Fermant les yeux, je frappais, encore et encore avec le culot de la bouteille la gueule de cette femme. Au loin le simple son de la voix de Dago me ramena a moi même.

"[...] Leah, tu connais mieux la ville que moi. Tu as des suggestions ?"

Je me tournais vers lui. Puis j'observais la femme. Ou du moins ce qu'il en restait puisqu'elle n'était plus qu'un amas de chaire fraîche. Je me relevais en titubant légèrement relâchant le culot de la bouteille, surprise par mon excès de rage... Pourquoi ne m'avait-il pas arrêté? M'avait-il seulement vu? M'écartant d'un pas de la femme au crâne fraîchement je déglutissais doucement essayant intérieurement de me rassurer: j'avais abrégé ses souffrances. Machinalement. Cruellement. Salement.Sans même penser que ce geste pourrait déplaire a Dago.
Je secouais négativement la tête en marmonnant :

"Ce n'est plus une ville Dago."


Je jetais un coup d'oeil au campement. Je lâchais un petit soupir et le mal de crâne s'étant barré, je retournais sur nos pas saisissant par la même occasion le poignet de Dago l’entraînant avec moi. Je contournais avec soin le cadavre de la femme qui n'allait pas tarder a revenir en monstre et lançant les indications je murmurais :

"On a peu de temps. Viens."

L’entraînant au travers des tentes, je saisis un sac et le lançant a Dago, je lâchais les instructions :

"Met moi la dedans toutes les trousses de premiers secours que tu peux trouver, ainsi que les bouteilles d'alcool et... Euh... Ce que tu aimerais bien manger ces prochains jours. Il va falloir renouveler nos pansements. Puis tu porteras ce sac."

Saisissant un autre sac et m'abaissant a même le sol, je saisis tout ce qui me tombait sous la main : une couverture, au fond du sac, des gourdes d'eaux, plusieurs boites d’allumettes, des cordages fermement noués par dessus l'ensemble j'attendais que Dago se charge de sa mission puis fermais mon sac surchargé.
J'essayais de le soulever mais la chose était vaine :j'étais un moineau par rapport a Dago. Je lui indiquais de hisser le second sac sur son dos aussi m’apprêtant mentalement déjà a l'aider par la suite puis jetant un dernier coup d'oeil autour de nous je fis l'inventaire de ce qu'on aurait besoin...C'est alors que je vis un flingue. Il semblait être chargé. Je le saisis et le glissais dans la poche avant du sac avant de mettre une claque sur les fesses de Dago le provoquant sans une once de gêne. Oubliant mon meurtre d'il y'a quelques minutes, je me permettais même de le provoquer en lâchant :

"Avance bourrico. On va partir tout droit, jusqu'a trouver un endroit stable. Il va falloir courir. L’infirmière va revenir sous peu..."

Je ne terminais pas ma phrase car un rugissement significatif répondit a ma place. Je saisis la main de l'homme et m'élançais tout droit. Mes pieds, a présents nus, effleuraient le sol souillé par le sang : J'avais oublié de prendre des pompes putain. Mes nouveaux fringues étaient clairement trop grands pour moi. Je m'y noyais clairement dedans. Mais pas le temps de réfléchir, il fallait partir. Partir vite, partir loin. Eviter les monstres, se trouver un coin paisible pour pouvoir réfléchir.

[...]

Mes pas se faisaient de plus en plus lents, mes pieds se souillaient de plus en plus, s'écorchaient de plus en plus et c'est le souffle court que je relâchais la pression sur la main de Dago. Je regardais un instant autour de nous soufflant :

"Campement. Bandages. J'ai mal."

Me penchant très légèrement tout en déposant mes mains sur mes genoux je tentais vainement de reprendre mon souffle mais une nouvelle crise s'empara de mon crâne. Me faisant tomber sur les fesses.Je glissais aussitôt mes mains sur mon crâne en fermant les yeux et respirant bruyamment je marmonnais :

"Dago. J'ai mal. J'ai putain de mal dans ce crâne de merde. Elle m'a mentit. J'ai quoi. Dis le moi !"

C'est après plusieurs tentatives que je réussis a me lever. Je glissais alors mes bras autour du torse de Dago. M'y cramponnant comme une gamine je déposais mon front contre son torse et murmurais:

"Dis-moi... Dago... DIS MOI BORDEL, DIS-LE MOI, J'AI QUOI? Vous m'avez injecté quelque chose? TU M'AS INJECTE UN PRODUIT? "

Relevant mon regard vers lui je cherchais la sincérité dans son regard mais la migraine ,si puissante, me fit reculer soudainement le relâchant aussitôt. Je glissais une nouvelle fois mes mains sur mon crâne en marmonnant quelques jurons. La douleur frappait sous mon bandage par petites touches violentes à l'arrière de mon crâne. Puis, aussi vite qu'elle m'avait frappé, elle repartit me laissant la, face à moi même et face a Dago. Je relevais mon regard vers lui demandant pour la première fois...

"Aide-moi."
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